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Défi ludique N° 2 (11 mars 2018)

descriptionDéfi ludique N° 2 (11 mars 2018) EmptyDéfi ludique N° 2 (11 mars 2018)

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Défi ludique - session 2
(j'ai abrégé le titre d'entête pour une meilleure visibilité sur le menu principal du fofo)

*Roulements de tambour*

Après la contemplation, un peu d'action :

Défi : un DUEL

Contrainte 1 : du combat, le sang doit couler (pas de strip poker par ex. petits canaillous !)

Contrainte 2 : introduire émotions/sentiments d'au moins l'un des combattants

Point bonus : marquer une évolution dans la psycho d'un des deux persos

Date butoir pour rendre vos copies : dimanche 25 mars 2018

Oui, je sais, je suis machiavélique... mais c'est justement la bonne occasion d'oser pour oser !
Soyez fous, amusez-vous ! \o/

Que ceux qui ont une idée pour la prochaine édition se dénoncent !

Rêveusement,
Foenidis






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Sept fois à terre, huit fois debout !

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Ah ben, si y a des giclées de sang au programme, je peux difficilement dire non. Bon, la quinzaine va être dense professionnellement, peu de temps pour l'écriture, ça risque d'être un micro-duel en ce qui me concerne - ça saignera d'autant plus *=:)*

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Merci de proposer ces idées de défi. Pourrais-tu expliciter ce que tu entends par :
marquer une évolution dans la psycho d'un des deux persos, avec eventuellement des liens sur des exemples .

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Je n'ai pas d'exemple sous la main --> évolution de ce que pense le personnage, de sa façon ou de ses raisons d'agir pour des raisons X ou Y.

Un protagoniste sûr de lui pourrait douter, prendre peur, trouver que se battre est inutile... un personnage calme peut devenir fébrile, enragé... un expert peut perdre ses moyens (arme brisée par ex.)... une blessure, une révélation peut aussi changer l'état d'esprit de n'importe lequel de ces types de combattants. Ton imagination est ta seule limite.

La vraie difficulté réside dans la façon d'introduire ces aspects au milieu d'une scène d'action.

J'ai choisi ce défi parce certains Conteurs peinent un peu avec les scènes de combat, d'autres avec la psyché de leurs personnages. Faire l'effort de mêler les deux est un bon exercice... et apprendre à dompter ce mélange, une belle plus-value pour vos histoires à venir. Et puis j'aime bien les duels... aussi. Défi ludique N° 2 (11 mars 2018) Ane

Rêveusement,
Foenidis

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Sept fois à terre, huit fois debout !

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J'ai loupé le précédent défi ludique pour cause de problème de réseau. Mais, je suis de retour ! ! !

Il se rendit dans la cours carrée au centre du château. Là, Lisbain, son témoin, l’attendait. Curieusement, la perspective de ce duel avait attiré peu de monde. Il n’y avait avec eux que le soigneur, le Werton et son témoin. Sans doute était-ce là, la marque de confiance de la cour vis-à-vis des médiateurs du château. Mais, le Prince y vit une preuve supplémentaire de son insignifiance.

- Qu’attendons-nous, harangua son futur adversaire.
- Des épées de duel, répondit Lisbain sur un ton péremptoire.
- Pourquoi faire, j’ai ce qui faut, répondit le témoin à la frange.

Ce dernier semblait être sorti du même moule que son comparse. Il sortit de derrière son dos deux glaives identiques. Il les tendit à Organce qui les prit en mains. Les deux armes avaient le même équilibre étrange. Leurs lames arboraient les mêmes glyphes et brillaient du même éclat argenté.  Leurs gardes en trapèze et leurs pommeaux en marteau étaient identiques, fait du même acier.

- Après tout, vous avez eu le choix du lieu, alors nous avons le choix des armes, non ? dit le robuste Werton avec son accent brut de fonderie.

Lisbain acquiesça de mauvaise grâce mais c’était une remarque conforme à l’étiquette. Organce rendit au témoin l’arme qu’il tenait de la main gauche. Plus personne n’imaginait un duel au premier sang avec de telles lames. Aussi, Lisbain resserra les sangles de la cuirasse noire de son capitaine. Il vérifia que celles-ci ne lui coupaient pas le souffle. Puis il proposa au Werton une rondache pour le bras gauche. Ce dernier regarda le petit bouclier et glissa sa grosse main carrée dans la poignée. Le disque recouvrait à peine plus que son avant-bras. Lisbain revint vers Organce et lui chuchota dans l’oreille.

- Il a l’avantage de l’allonge et de la force. Faîtes-le bouger, engagez puis repliez-vous. Plus le combat durera et plus vos chances augmenteront. Le temps est votre allié, dit-il avant de reprendre. Il va surement essayer de vous acculer au début, laissez passer l’orage. Servez-vous de votre bouclier et ripostez, par la suite vous trouverez les espaces pour contrattaquer.

Organce regarda le ciel noir. Aucune étoile en vue, aucun vœu à faire, alors il fixa le regard broussailleux de son adversaire. Ils se tentèrent de s’intimider mutuellement pendant un court instant. «Messieurs, en garde ! » Les protagonistes relevèrent leurs lames de concert. Le frisson du combat parcourut leurs échines. Puis, ils s’engagèrent dans une sorte de ronde où chacun observe l’autre avec une vigilance exacerbée. Chaque pas, chaque mouvement d’épaule était scruté. Chacun leur tour, ils tentèrent quelques feintes et quelques prises de fer. Tantôt ils prenaient  la mesure de la distance et tantôt ils se faisaient au maniement de l’arme. A ce dernier jeu, le Werton menait la danse mais Organce compensait avec sa maîtrise de la rondache. Il en remercia secrètement Lisbain et se rassura : Ainsi, il fatiguerait son adversaire et par la suite lui porterait l’estocade victorieuse. Il testa de nouveau la défense adverse et dès qu’il eut le sentiment d’avoir jaugé son adversaire, le combat s’engagea sans ruse.
Dès lors, ce fût comme Lisbain l’avait prédit, un déluge de fer. Des éclairs jaillissaient à chaque parade mais les tranchants des lames ne semblaient pas s’émoussaient. La souplesse du jeune prince faisait merveille dans les esquives. La force du Werton, quant à elle, refoulait tous les assauts. Jusque là, Organce avait tenté quelques bottes et quelques remises peu appuyées, mais l’heure était maintenant à la contre-attaque. Le Werton  suait à grosse goutes et les muscles de son cou étaient gonflés par l’effort. Il cracha par terre pour évacuer sa frustration et se motiva intérieurement.

Organce feignit une attaqua et son adversaire s’y engagea. Alors, il tailla d’un grand moulinet, son adversaire parât le coup avec sa rondache. Mais, le disque d’acier voltigea dans les airs et retomba à plus de quinze pas. Organce avait maintenant l’avantage et il comptait en profiter rapidement. Feinte sur la gauche et esquive rotative, attaque de revers avec son bouclier, comme prévu le coup fût paré par la lame adverse. Mais dans une fente en seconde intention, il pointa la cuisse gauche du bretteur werton. Ce dernier pivota et esquiva l’estocade. Dans le même mouvement son bras passa au-dessus de celui d’Organce. Le coude osseux du guerrier percuta le nez du prince. Sous le choc, sa tête bascula en arrière et aussitôt le revers de lame le menaça. Organce se dé-cambra pour éviter le coup, et ce avant même d’avoir repris son équilibre.  La pointe du glaive griffa sa cuirasse. Il tomba habilement et se releva dans une roulade. Le sang chaud mouillait le dessus de sa lèvre. Son altesse avait perdu de sa superbe.
Une nouvelle ronde d’observation, et rapidement, les duellistes échangèrent de nouvelles passes d’arme. Des éclairs striaient le ciel maintenant. Ils connaissaient désormais leurs valeurs respectives, et elles étaient grandes. Le Werton économisait un peu ses forces en jouant la défense et Organce restait fidèle à sa stratégie de harcèlement. Mais la fatigue aidant, leurs gestes s’émoussaient, les temps de réactions se rallongeaient. Les fentes étaient plus lentes et les fouettés moins puissants. Inexorablement, Organce s’exposerait à un coup dur en contre. L’angoisse de la mort se fit plus certaine. Soit le combat s’orienterait vers un assaut définitif, soit une maladresse ou un coup chanceux y mettrait un terme. Organce décida de ne pas s’en remettre au hasard. Il s’élança vers son opposant pour le fixer puis il le déborda sur la droite en prenant le fer adverse. Pris à contre-pied, le  Werton reçu un coup de pied chassé derrière le genou qui le déséquilibra. Cette attaque aux jambes était le premier temps tactique puis venait l’attaque à la gorge. Un coup volté de bouclier au front, lui ouvrit l’angle vers la gorge et enfin l’estoc fatale. Mais à l’aveugle, il riposta dans sa chute d’un simple coup à l’estomac et sa lame brisa l’élan du prince. Emporté par sa chute, le  Werton s’en tira avec une éraflure allant de la mâchoire à l’oreille. Il redressa la tête, stupéfait de voir sa lame dans le ventre d’Organce. La rage submergea le prince.

- Le mérite et le talent n’ont-ils que si peu de chose à voir avec le succès ?, se demanda-t-il en son for bouillonnant.

Avant que ses forces ne l’abandonnent, il perça de sa lame le trapèze gauche du vaillant Werton toujours sur ses genoux. Il poussa son fer jusqu’au cœur dans un cri roque ; sa bouche écumait. Les soubresauts du vaincu agitèrent d’avantage sa lame qui sortit du ventre d’Organce sur une vague de sang.

Le soigneur se précipita vers les deux corps. De suite, il constata la mort du Werton mais le Prince pouvait peut-être encore être sauvé. Aidé de Lisbain, il l’allongea sur le sol glacé. Ils ôtèrent la cuirasse et coupèrent les vêtements du blessé. Depuis le vitrail de ses appartements, la princesse Mathilde avait assisté à l’issue du duel. Elle accourut avec quelques servantes. Elle avait déjà perdu un mari de la sorte, elle maudit son destin une fois de plus.

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*:(*

Lionne, les scènes de combat et le sang... *:O* (Je suis dans la mouise...)

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Bienviendue dans la mêlée, Delalaine !   

Merci pour ce combat qui ne manque pas d'intensité.  *:D*

Hum... il m'a fallu un peu de temps pour comprendre qu'un werton désignait une nationalité... même imaginaire, la majuscule s'impose.
Quelques fautes par ci par là...
Il est fait mention de "premier sang" au moment de choisir les armes, pourquoi diable continuent-ils à se battre une fois que le prince se soit fait éclater le nez ? Et jusqu'à la mort en plus ?
J'aurais aussi bien aimé savoir pourquoi ce prince et ce mystérieux Werton se sont battus à mort. 

Qui pour répondre au défi de Delalaine ? ...  *rebond*

(comme j'ai initié ce défi, je vais attendre la fin du délai pour poster... faudrait tout de même que je m'y mette histoire de proposer un texte travaillé un peu plus sérieusement que celui de la glace ^^").

Quelqu'un a déjà une idée en tête pour la troisième session ? 

Rêveusement,
Foenidis

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(à mon tour, c'est du brut, 8 pages écrites hier soir, j'ai vaguement relu mais je vous prie par avance de me pardonner pour les fautes et autres erreurs que vous pourrez trouver).

La fin d'un cycle ?

Sur le chemin de la montagne, on ne pouvait manquer le village des bûcherons. C’est ce qu’on avait dit à la rônin aux sandales de pailles élimées, toujours grimper une fois qu’elle avait pris à droite, au croisement du chêne foudroyé. Et puis elle arriverait bien vite, mais d’abord elle entendrait les chants des seigneurs de ces bois. Autour d’elle, dans la forêt de sapins, elle entendait le résonnement des masses et les cricris des scies qui entamaient le bois, tandis qu’hommes, femmes et bakemonos entonnaient des chants pour se donner du courage au ventre. La guerrière déboucha dans une large clairière au moment où la petite troupe abattait un arbre. Droit dans sa direction, comme s’ils savaient tous, déjà, ce qu’elle venait faire ici. Peut-être le savaient-ils d’ailleurs, car les nouvelles vont vite dans les montagnes du Tenga. Surtout dans ces communautés de quasi hors-la-loi, réfugiés de guerre ou soldats de l’ombre échoués dans les recoins les plus inaccessibles afin de cacher de sombres secrets. Et quatre semaines s’étaient passées depuis son dernier duel.
Elle le revoyait encore, dans un champ en jachère, à flanc de montagne. Une terrasse bordée de pierres où la moindre glissade, la moindre erreur de repères, pouvait vous entrainer au fond du gouffre. La rencontre avec l’antépénultième tueur dont elle s’était promis de tirer vengeance. Et qui lui avait révélé, avant de disparaître, où résidait son taishō. Avant le duel, il s’était moqué de la rônin, son hakama fripé, son kendo-gi délavé, et sa frêle stature alors que lui, comme tous les autres, et comme le capitaine qu’elle cherchait maintenant, étaient des onis. Des hommes augmentés par les pilules et les piqures alchimiques, de sombres boissons qui relevaient parfois de la magie noire, mais étaient tant prisés par les seigneurs de la guerre pour les capacités en combat que cela octroyait aux fous qui survivaient à ces poisons avant d’intégrer les troupes d’élites. Il s’était moqué, mais il avait compris le sens de l’honneur de la jeune femme, et il avait quitté sa retraite et sa famille pour l’affronter. Alors avait eu lieu le combat, au soleil couchant. La guerrière se rappelait encore la chaleur des deux astres du plan-maître du Tenga qui avait chauffé sa peau, alors qu’au loin la lune rouge précédait de quelques heures ses deux sœurs bleues et noires. Entre chien et loup, entre la vie et la mort. Deux kiai, deux éclairs d’acier bleuté, deux battements de cœur. Une tête qui vole. Un corps qui s’effondre. Ume vivait encore. Et pouvait maintenant abattre le courroux de sa vengeance sur le dernier de ses tortionnaires. Elle était déterminée à mettre ici fin à ce cycle mortuaire. D’un coup de sabre. Vif, mortel, unique.

La jeune femme en était-là de ses réflexions quand l’arbre s’abattit dans un funeste craquement. Présage de mort, ou de vie. Elle ne savait pas vraiment, sauf qu’Ume n’avait pas peur. Elle ne bougea pas d’un cil lorsque la pluie de branches, de feuilles et d’échardes frappa à dix mètres d’elle, alors que s’envolait son large chapeau de paille. Aussitôt le choc terrible encaissé que les gens qui se trouvaient-là venaient vers elle en courant. Hommes en simple vestes, les reins ceinturés d’un linge blanc, femmes en yukata qui laissaient voir leurs bandes de poitrines et gamins nus. Quelques bakemonos, ces gobelins des montagnes ingénieux à la peau verte tirant sur le noir charbon, habillés comme les hommes, se trouvaient-là, criant à la fois de joie et d’horreur face à ce qu’ils avaient manigancé. En effet, l’arbre, contrairement à d’autres sur cette terrasse naturelle clairsemée, venait d’être abattu après le travail mécanique d’une scie à charbon, invention de celui qui parla en premier à Ume et lui indiqua combien il était « dans la désolation la plus désolée d’avoir failli attenter à la vie de la rônin-sama », tout en se permettant d’ajouter « qu’il était très dangereux de venir parfois sur le site d’un essai scientifiquement scientifique » et qu’elle était, « sauf son respect rônin-sama, légèrement inconsciente ». Ume ne put s’empêcher de rire et de présenter elle-même ses excuses à cette assemblée de gueux bien sympathiques, charmée par l’audace et la sincérité du gobelin. Elle leur promit de ne plus trainer dans leurs pattes, qu’elle cherchait juste le chef du village. Tous soupirèrent, habitués aux mœurs guerrières des samouraïs, ashigarus et autre yama-bushis qui bien trop souvent n’avaient d’honneur qu’une vague idée et de code que celui qui leur permettait d’avoir le ventre plein, un lit chaud et une femme pour leur tenir compagnie. De gré ou de force. Sans oublier qu’ils n’hésitaient pas à sabrer aussi sec l’impertinent qui aurait quelque peu chatouillé le code strict du respect établi dans le Tenga.

Quelques minutes après, Ume, accompagné d’une ribambelle d’enfants, arriva auprès d’Oji-San, le samouraï du village et chef de ce petit bout de terrain perdu entre plaine et ciel. Ce dernier buvait le thé lorsqu’elle le trouva sur sa terrasse, il jouait avec un chat, qui s’enfuit, aussitôt poursuivi par les enfants. Ume sourit sous son chapeau de paille, avant de l’enlever et de s’incliner devant l’ancien. Ce dernier lui proposa une tasse d’ocha suivi par des mochi tout juste préparés qu’elle partagea avec les gosses qui revinrent aussi sec. Il était la fin d’après-midi, le temps passait lentement dans ces montagnes, et Ume prenait plaisir à la conversation d’Oji-San. Sans rien en montrer, par gentillesse et petites attentions taquines bien de son âge par rapport à la jeune beauté qu’il flattait en elle, il cherchait à lui faire dire ce qu’elle faisait ici, elle, une femme, et seule en plus. Même avec deux sabres, il disait que la région n’était pas sûre, et qu’en tant que chef de village il souhaitait assurer la sécurité des siens. Bien qu’il ajouta que, pour la sécurité, il savait sur qui compter pour ça.

—Ah bon ? demanda Ume, intriguée.

—Hai, samouraï-chan. Les rigolos que vous avez rencontré tout à l’heure sont de fabuleux inventeurs, regardez ce petit réchaud à thé à chaleur constante, c’est eux. Et aussi des pièges et les défenses que vous avez vues sur la route.

Il était vrai que le village était bien remparé, et Ume avait aussi noté les deux adolescents en armure qui portaient de drôles de teppos, les fusils à mèche, accrochés au-dessus des portes de l’unique entrée.

—Et puis, continuait l’Ancien, il y a parmi nous…Des gens qui ont connu une autre vie.

Ume se rembrunit, rappelée brutalement à sa mission. Le vieil homme sentit la peine de la jeune femme, et le trouble dans son saki, l’énergie vitale du guerrier, qui tournait vers la pulsion de mort. Il le savait car, autrefois, il avait été un sérieux combattant, une brute qui fréquentait les dojos tout le jour et s’était battu sur les plus prestigieux champs de bataille de sa génération. Il n’était pas un grand maître d’armes, mais il avait l’expérience. Et il se doutait bien qu’on ne venait pas se perdre ici seulement pour découvrir un endroit bucolique et passer du temps pour se ressourcer. Pas quand on était une femme, qu’on s’appelait Ume et qu’on portait deux sabres qu’il savait tâchés du sang de sa vengeance. Il dit alors.

—Pardon Ume-chan, je vous ai peinée.

—Non Oji-san ce n’est rien. Je me rappelle juste pourquoi je suis ici.

Une pause.

—Je suis venu chercher vengeance Oji-san, contre quelqu’un du village. Vous le connaissez surement, il se fait appeler Hikuro aujourd’hui. Mais chez moi, il était le capitaine de la troisième section de l’Oni-gumi, Hitokuro Kambei. La lettre que voici autorise ce duel.

Le vieil homme serra fermement sa tasse de thé, sans prendre la peine de lire le papier marqué du sceau officiel du shogun de la région. Il connaissait la vie d’Hikuro auparavant, sa condition, les crises qui le prenaient parfois, quand il manquait des substances alchimiques qui régulaient son corps traumatisés par les expériences passées. Il savait qu’une femme le cherchait, Hikuro lui avait dit en arrivant ici, seul, affamé, et en quête de paix. Il ne l’avait jamais caché. Hikuro était un brave type, qui avait fait de sales choses, mais assumait. Et aujourd’hui il était un membre éminent du village.

—Je ne vous mentirai pas Ume-chan. Hikuro vit ici, il va redescendre avec une cordée de charpentiers d’ici une heure tout au plus. Mais sachez que nous, nous ne le connaissons pas comme vous. Et chaque jour il se repend de ce qu’il a fait.

—Il a tué mon père, fracassé le crâne de mon petit frère et…Violé mes sœurs et ma mère. Parce qu’on lui avait ordonné. Est-ce réellement un homme qui fait cela sans se poser la question de la justesse de ses actes ?

Parce qu’il était une bête. Mais cela elle ne l’ajouta. Cela se voyait cependant qu’elle était troublée, Ume avait saisi la poignée de son katana, serrant fermement l’arme contre elle, pour avouer l’horreur qui se lisait encore dans ses traits. L’horreur de son retour dans le domaine familial. L’odeur des flammes et de la chair brûlé, du sang mélangé à la soue des porcs et aux poulaillers pillés. Les cloisons défoncées, rougies par des traces de fuites éperdues tranchées par une lame, une balle de fusil ou un arc. Des traces de lutte sanguinolente là où les guerriers de son père, ses amis et ses ainés, ses oncles et ses cousins, s’étaient battus jusqu’à la mort. Les corps martyrisés, abandonnés là où ils étaient tombés pour les plus chanceux, encore accrochés par des clous là où certains avaient été poinçonnés aux charpentes, ou pendus aux poutres. Les tortures indicibles, sur des femmes, des hommes, des enfants. Et sur sa famille à elle, la jeune samouraï qui venait de quitter l’enfance, rentrée trop tard, ou trop tôt, pour fêter sa nomination dans les gardes du corps du seigneur. Violence du destin où elle s’était retrouvée seule à contempler son horreur personnelle, un monde renversé, brutalisé, qui l’avait plongée dans l’âge adulte et toute sa cruauté d’un coup unique. La frappe parfaite.

Oji-san fit un geste vers elle, avant de s’arrêter.

—Oui, bien entendu, je comprends.

C’est ce qu’il aurait aimé dire, mais ce n’était pas la bonne chose à dire. Pas s’il tenait à sa tête. Et s’il perdait sa tête, cette jeune femme perdue mourrait aussi sec. Le cycle de la vengeance ne s’arrêterait pas là. Alors, il se lança, enfin enfin.

—Laissez-moi vous dire qui est Hikuro, pour nous. Et après nous reparlerons de votre vengeance. Et du duel qui aura lieu demain matin.

Le jour avalerait la nuit dans quelques instants. L’horizon était passé du voile violine incrsuté d’étoiles au rose, puis à l’écarlate et à l’or fondu. La place centrale du village vivait cependant quelque chose qu’elle n’avait jamais vu. Au milieu, un cercle parfait avait été tracé avec de la peinture rouge, comme le sang qui allait être versé ici. La rencontrer entre Ume et Hikuro n’avait pas été orageuse, mais la jeune femme avait réclamé vengeance, et l’Oni avait accepté. Il était grand et bien bâti, presque deux mètres de haut, tout en muscle et en puissance. Il faisait une forte impression avec ses épaules carrées. Il portait toujours un demi-sourire aux lèvres qui allait bien avec ses cheveux ras, il ressemblait à la statue d’un bouddha guerrier. Il s’était incliné sans mot dire devant Oji-san, son beau-père par ailleurs, avant de parler avec la jeune femme. Il ne lui en voulait pas personnellement, c’était l’ordre des choses, et il allait assumer sa vie passée. Et puis l’Oni avait été allé serrer contre lui sa femme et ses deux filles, avant de dîner tranquillement. Dans la nuit, Ohiko avait pleuré, mais un câlin l’avait calmée. Toutefois, il savait qu’il n’arriverait pas à dormir. Son métabolisme l’en empêchait en partie. Mais surtout, il fallait qu’il se prépare. Alors, très tôt, avant que l’aube ne se lève, il avait quitté la couche conjugale. Sans un bruit, sans faire craquer le parquet de sapin, il était allé voir les filles dans leur chambre, entrouvrant à peine le shoji en papier de prunier. Après il était allé dehors, dans leur petit jardin potager, faire ses ablutions à l’eau claire et glacée du torrent qui courrait dans la pente dans un murmure. Puis il était allé ressortir des choses qu’il ne pensait pas avoir besoin ici, dans ces montagnes où il avait trouvé un semblant de paix. Dix ans depuis l’évènement qui avait traumatisé Ume. En dix ans, il avait cru changé. Il avait quitté l’armée, ou plutôt, déserté, le jour où un enfant lui avait jeté une pierre au visage alors que son village venait de brûler dans une opération antiguérilla. Son premier réflexe avait été de le trancher en deux, pour l’exemple. Mais, peut-être à cause du coup sur la tête, il ne l’avait pas fait. Il avait été pris de remord et s’était enfui à la première déroute. Comme d’autres avant lui. Il se rappelait son errance. Les bagarres contre des bandits. Le sevrage du poison qu’il consommait depuis trop de temps, et ne pouvait être compensé qu’en mangeant abondamment. Il était bien un Oni, un démon, comme disait Ohiko quand elle le voyait manger. C’était elle qui l’avait trouvé, presque agonisant, dans un pré empli de fougères. Elle l’avait soigné, avec Oji-san, l’avait baigné, l’avait coiffé, et fait de lui un meilleur homme que le vagabond qu’il était alors, et meilleur encore que le terrible guerrier d’autrefois qui tuait dans un clin d’œil et appliquait les ordres sans jamais questionner. Sa force, il l’avait mise au service de sa communauté. En tant que bûcheron, charpentier, ou dans les champs. Il abattait le travail de trois hommes fait. Et puis il avait défendu les gamines contre les loups, et le village contre les yakuzas de la ville d’au-delà du col. Il avait tué, encore, mais pour une fois il avait l’impression que c’était…légitime. C’était à ce moment-là qu’Ohiko avait partagé sa couche, pour la première fois, et lui avait montré que, tout démon qu’il était, il était un homme. Et avait aussi le droit d’aimer. Dix ans plus tard, deux filles belles comme le jour, et une situation. Loin de la guerre et des seigneurs de la mort qui régentaient ceux qui vivaient là, en bas, dans les plaines du Tenga. La brume matinale s’accrochait aux forêts et aux monts, voilant le regard dans la pureté des nuages. Une mer calme et paisible, tout comme l’était ces bois qu’il chérissait tant. Il pensait à cela en regardant le sabre long, un tachi, qui trônait sur un reposoir en bois laqué. Il s’était dépouillé de ses vêtements de nuit. Mis à nu, révéler ses muscles durcis par le labeur, sa peau vieil or vierge de tous poils et les cicatrices trop nombreuses d’un corps marqué par de trop longues années de guerre. Il avait saisi un vieil hakama grisé par le temps, et une veste de sabreur légèrement mitée depuis la dernière fois où Ohiko l’avait sortie pour lui faire prendre le frais. Il avait noué l’obi à sa ceinture, dans un geste mille et mille fois répété, avant d’y passer le sabre, lame en bas. Enfin, il avait saisi un petit coffre de bois marron sans fioriture. Dedans, il en avait extrait un masque terrible, blanc sauf deux traits rouges qui couraient autour des yeux. Le nez grossier, énorme et rapace à la fois, tandis qu’en dessous une moustache de cheveux humains renforçait l’horreur démoniaque des dents bizarres et des cornes qui partaient depuis la commissure des lèvres. Ce n’était pas un vulgaire masque, mais un menpo, une protection guerrière terrifiante. Démoniaque même. Le symbole de sa charge et de son passé. Lentement, il le caressa d’une main, tandis qu’en lui une sourde colère revenait. Dedans, des petites piques d’acier crissaient sous ses doigts. C’était là l’origine des cicatrices sur son visage. Là où entraient directement le poison de la Furie. Souvenirs de mille et un champs de bataille. Alors, lentement, il reposa l’artefact dans sa protection. A regret. Mais aujourd’hui, il combattrait à visage découvert. Son visage. Celui de l’homme qu’il était devenu. Il poussa un soupire et alla s’asseoir en seiza sur la terrasse devant son jardin, et s’était ressourcé, prenant le temps de respirer, comme Oji-san lui avait montré. Inspiré, expiré. Inspirer, expirer. Il voyait déjà le combat, il le vivait déjà, il était le combat à venir. Les sabres qui sautent de leurs fourreaux dans un geste vifs, s’entrechoquent, se frappent, se battent comme fer. Chaque coup est mortel. Chaque vibration de l’air annonce la mort avec ces coupe-coupe capables de trancher en deux un homme. La respiration se fait plus lourde, le corps aussi. La sueur coule, depuis les cheveux, le long du front, glisse sur l’arcade d’un nez et tombe dans un œil. Troublé, il manque le coup. Aussitôt la morsure du sabre. Le sang qui gicle. Il s’effondre. Il meurt. Il est prêt à cela. Il est prêt aussi à trancher et ahaner, marteler la frêle jeune femme par sa puissance, malgré sa vivacité. Et d’un coup, d’un seul, la couper en deux. Mourir ou vivre. L’acier, seul, tranchera le fil de ses pensées. Mais Hikuro, dit Hitokuro Kambei, dit le bûcheron, dit le boucher, n’est sûr que d’une chose. Il va assumer. C’est le combat de sa vie. Et à l’affronter, il est prêt.

La tension se sentait. Hikuro étai aimé ici. Et pourtant, Ume dégageait une certaine sympathie suite au petit discours d’Oji-san. Une vengeance, c’était quelque chose que tout le monde pouvait comprendre. Tout le monde retenait son souffle tandis que les deux duellistes entraient dans l’arène, en hakama relevés pour ne pas gêner les mouvements et kendo-gi attachés par les fils de lin blanc rituel. Ume avait attaché ses cheveux. Hikuro, lui, l’attendait en faisant quelques fentes de ses jambes puissantes. Un tremblement dans l’assistance. La plus jeune fille d’Hikuro courrait vers son père, Ohiko n’avait pas réussi à la retenir. Hikuro l’accueillit dans ses bras, et lui murmura quelque chose pour elle seule. Ume ne dit rien, laissant le temps à son ennemi de faire ses adieux au monde. Elle n’était pas un monstre, elle. Sa vengeance pouvait bien patienter quelques instants. Le père de l’enfant la repoussa lentement, et malgré ses sanglots, celle-ci retourna auprès de sa mère. Le combat pouvait commencer. Oji-san rappela le pourquoi du duel, en lisant la lettre du shogun. Puis l’Oni et la femme s’étaient salués, vivement, baissés sur leurs genoux un instant et dégainé en se relevant. L’un comme l’autre se regardaient maintenant, jaugeait la distance, le ma-ai, entre eux. Le ma-ai, l’intervalle entre la vie et la mort. C’était à la fois quelque chose de physique et spirituel. Au bout de la lame se trouvait la frappe, et la frappe ne pouvait venir que du ventre, le siège de l’être. Ki, ken, taï, ichi. L’énergie, l’épée, le corps, unis. Entrer dans l’intervalle, c’était risque à la fois son âme et réussir à tuer virtuellement l’adversaire. Pourtant, l’une comme l’autre, ne semblaient pas pressés. Le combat, lui, avait commencé. Dans leurs deux regards, perdus l’un dans l’autre. Leur saki exsudait par tous les corps, cherchant à abattre l’autre, à le noyer sous l’énergie vitale, avant de tuer d’une frappe vive et parfaite. Ume ne réfléchissait pas, elle était son arme. Elle notait tout, avec une acuité parfaite. Le rythme de la respiration de l’adversaire. Ses épaules qui se soulèvent. Le tachi qui se tend. Tâte presque la lame de son katana. Il respire un peu plus vite. C’est un piège, elle le sait. Elle reste maitresse d’elle-même. Ce duel pourrait durer des heures, ou un instant. Elle voyait Hikuro, elle le sentait, et quelque chose transpirait de son énergie vitale. La volonté de vivre. Non, il ne voulait pas mourir aujourd’hui. Parce qu’il avait réussi à construire quelque chose, à être quelqu’un d’autre, à saisir une nouvelle chance. Oji-san lui avait longuement parlé, lui avait dit qui était Hikuro. Un homme plein de doutes. Un vagabond. Un voyageur. Un rônin comme elle. Sur la vague, il s’était laissé emporter, noyer, drosser sur un rivage, où il avait trouvé une sorte de paix. Pourtant il était prêt à remettre tout en cause dans ce duel. Prêt à risquer sa vie, parce qu’il avait un appétit de la continuer, au travers de ses filles. Ume, elle, aurait aimé qu’il soit un monstre, comme les autres. Une brute qu’elle aurait tuée d’un coup d’un seul. Pourtant, depuis son dernier duel, elle se demandait si elle avait la raison avec pour aller au bout de sa vengeance. Son devoir, lui, était clair. Tuer, sans pitié. Le droit aussi l'autorisait à accomplir cette vendetta, et continuer le cycle jusqu'à ce, qu'un jour, les enfants de ses ennemis viennent à leur tour s'essayer à la sabrer pour venger leurs pères et mères. Son droit, son devoir, son honneur appelait vette vengeance. Mais elle se rappelait le visage moqueur et paisible du dernier homme qu’elle avait assassiné. Seijuro, le bras droit d’Hikuro. Il s’était fichu d’elle, et de lui-même aussi avant le combat, un peu comme le géant qui aujourd'hui continuait de sourire malgré la tension du combat à venir. Seijuro avait pris une position de garde basse, faisant un avec le Vide. Il était en paix avec lui-même quand son sabre avait coupé sa vie en même temps que sa tête. Il avait interdit, auparavant, à son fils de relancer la vendetta. Pourtant elle avait ressenti la haine de l’enfant quand elle était revenue, seule. La même que Hikuro avait dû en ressentir une autre, lorsqu’une pierre s’était fracassée sur son masque aux formes démoniaques. Elle essayait de chasser cette pensée et de revenir vers la non-pensée, la frappe ultime, pourtant elle savait très bien qu’elle atteignait ses limites. Devoir et honneur face à la droiture et la bienveillance. Hikuro était aussi fort qu’elle. Il devait sentir son trouble. Pourquoi ne frappait-il pas ? Non, il restait en garde, comme s’il attendait qu’elle le tue, et mettre un fin à ce cycle…Sachant qu’un autre commencerait aussitôt. Mais le voulait-elle vraiment ? Un demi-sourire aux lèvres, il la regardait. Elle saisit plus fermement la garde de son katana. A ce moment, elle sut. Elle était prête.

Le chat d’Oji-san s’échappa des mains de l’ainée d’Hikuro, et bondit entre les duellistes. Hikuro cria. Ume aussi. Une frappe d’acier, deux kiais trois cœurs qui battent. Hikuro n’avait pas porté de coup. Ume, elle, avait frappé de toute son énergie, de toutes ses forces, de toute son âme. Et avait d’un geste vif dénoué l’obi d’Hikuro et rasé la queue du minuscule chaton qui tomba d’inanition. Dans le même geste, elle avait rengainé, alors qu’Hikuro la regardait, sans comprendre. Tout le monde retenait son souffle. Ume, elle souriait, tandis qu’une larme, unique, coula le long de sa joue. Doucement, elle se tourna vers Oji-san, et s’inclina profondément. Il ne fallait pas de mot pour lui, il avait compris. Puis vers Hikuro, et sa femme, et ses filles. Pour eux, elle devait dire quelque chose. Faire comprendre son intuition qu'elle même avait saisie au vol :

—Ma vengeance s’est accomplie. Maintenant, je vais continuer mon pèlerinage guerrier et chercher à devenir meilleure que je le suis. Merci Hikuro pour cette leçon. Désormais, mon sabre ne servira plus la vengeance, mais la vie.

Lentement, sans un bruit, elle reprit son chapeau qui était posé juste en dehors du cercle. La main sur la garde, la jeune femme quitta le village, ses hommes, ses femmes, ses bakemonos. Et les enfants. Le cycle de la vengeance se terminait, ici, dans un village de la forêt. En paix, pour l’éternité.

descriptionDéfi ludique N° 2 (11 mars 2018) EmptyRe: Défi ludique N° 2 (11 mars 2018)

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Ton plaisir a avoir écrit cette nouvelle se transmet à la lecture...  *:D*

Une bonne base de travail pour éventuellement répondre à un appel à textes.  ^_^

J'ai vu que tu avais trouvé le moyen d'y placer ta phrase postée dans "Un jour, une phrase"... ^_^

Point bonus accordé pour l'évolution sentiment/émotion d'au moins un des combattants.  \o/

C'est tout un univers que tu nous donnes à entrevoir ici, extrait d'un travail en cours ? Une idée de roman ? 

Plus en détail :

Jolies qualités de style, malgré quelques accrocs de premier jet (ta force de concentration a visiblement faibli par endroits). 

J'ai trouvé le portrait de ta petite communauté très réussi, tout comme le personnage d'ancien guerrier repenti d'Hiruko (qui a quelques points communs avec l'un des persos qui s'est porté volontaire pour défendre mes couleurs dans ce même défi... :p).

J'ai aussi apprécié concision et précision pour les gestes d'action ainsi que la belle mise en tension du début de duel.

Je me suis par contre demandé pourquoi le chat était mal nourri... je suppose qu'en fait tu t'es mélangé les pinceaux au niveau vocabulaire et que tu pensais sûrement à un autre terme qu'"inanition". 

Petite question de chipoteuse : comment Ume a-t-elle pu connaître l'identité de l'assassin de sa famille puisque tout le village a été tué et qu'il ne devait donc rester aucun témoin ? De plus, les guerriers semblant agir masqués dans ton monde, comment reconnaître et connaître le nom de l'un d'eux ? ...

Je me permets aussi une précision qui sera utile à d'autres Conteurs : 

Un sabre ou une épée se tient par la ... poignée, et non pas par la garde.
La garde est la partie qui se trouve entre la lame et la poignée et qui est destinée à protéger (garder) la main (et pas seulement de la lame de l'adversaire, elle empêche aussi que la main glisse de la poignée sur la lame pendant les coups d'estoc). 
Pour un sabre japonais, elle est constituée d'une rondelle de métal plus ou moins ouvragé et porte le nom de tsuba... si je précise ce terme, c'est qu'il y en a de magnifiques, n'hésitez pas à solliciter votre moteur de recherche favori en sélectionnant "Images" pour admirer l'adresse tout en poésie des forgerons nippons d'antan.

Asdel, merci pour ce bon moment. ^_^

Rêveusement,
Foenidis

_________________
Sept fois à terre, huit fois debout !

descriptionDéfi ludique N° 2 (11 mars 2018) EmptyRe: Défi ludique N° 2 (11 mars 2018)

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Allez, ma contribution, de par quelqu'un qui honni les duels et les duelistes :

Une détonation, et c’est comme si je me réveillais d’un mauvais rêve. Une volée d’oiseaux apeurée jaillit des frondaisons d’un tilleul et traverse l’allée poussiéreuse, nimbée de soleil. Leur fuite m’attire l’œil et me distrait, et c’est avec retard que je me rends compte que la forme devant moi s’est effondrée. Que Léon s’est effondré.

Le poids dans ma main se rappelle à moi, un revolver. Je le lève devant mes yeux, et oui, c’était moi ce bruit, ce déchirement au milieu du calme de ce matin de printemps. Au signal, comme on nous l’avait demandé. Mécaniquement, je ré-arme le chien. On avait aussi dit deux balles, ou le premier sang. Là-bas, dans un bosquet, un oiseau retrouve le courage de chanter. Un rossignol ? Un merle ? C’est que je ne me suis jamais intéressé aux oiseaux…

Mais Léon ne s’est pas relevé. Sans m’en rendre compte je me suis approché, à mi-chemin des vingts pas dont on nous avait séparé. Je cherche du sang, mais on ne voit rien sur l’uniforme noir que les témoins s’acharnent à essayer d’ouvrir ; peut-être un léger reflet plus humide au milieu des boutons dorés.
On vient à bout de la veste et le sang est là, inondant la chemise blanche.

Quelqu’un me prend doucement ce bras qui tient l’arme. Une main se pose contre la mienne, desserre mes doigts de la poignée. Je tourne la tête et c’est Ernest. Son visage se détend tandis qu’il m’arrache finalement mon arme, et rattrape le chien. Il pousse un petit rire nerveux :

- Vivien… c’est fini. Je crois que tu l’as assez tué comme ça.  

Privé de mon revolver je reste les bras ballants. Léon… Mort ? Je cherche son regard, mais ses aides me gênent la vue. Une tête paniquée se lève et j’accroche le regard de Maurice, le premier témoin de Léon. Des larmes viennent déjà se perdre dans sa moustache, et son regard embué se teinte un instant d’une rage sourde, avant qu’il ne se détourne de moi et retourne à son blessé. Je réussis finalement à voir le visage de Léon, au détour d’une tête qui ballotte. Ses yeux sont grand ouverts, et c’est là que je réalise qu’il ne faut plus chercher Léon derrière ces deux billes vitreuses.
Je me détourne enfin.

Une autre présence à mes coté, Antoine, mon autre témoin qui avait gardé ses distances jusqu’à maintenant.

- Ne restons pas là, Vivien…

Antoine reste grave lui, pas de sourire nerveux ou d’inquiétude mal dissimulée. Tandis qu’il m’entraîne par le bras, il a un hochement de tête incrédule.

- Je n’aurais jamais cru… J’avais fait le pari avec Ernest que tu tirerais au large.

Tirer au large ? je n’y avais même pas pensé. Je n’avais pas pensé à grand-chose du reste, c’est que j’avais peur, peur jusqu’à l’hébétude et à l’abrutissement, peur que Léon me tue comme je l’ai tué. Et lui, a-t-il tiré au large ? A-t-il tiré du reste ? Je ne me souviens que d’un grand bruit, indistinct et indéfini. Je fouille du regard le terrain derrière moi à la recherche d’un indice, mais il n’y a que la perspective de l’allée entre les arbres, en tout point semblable à celle que j’avais en face de moi, à la silhouette sombre de Léon près. Si une balle il y a eu, elle s’est perdue dans ce vide.
Je réalise que l’on peut tuer un homme par manque d’imagination.

- Allez, Vivien. Allons-y.

Et Antoine m’entraîne le long de l’allée, sans attendre mon accord. Il me tient par les épaules, mais ne me regarde pas. Peut –être ne veut-il pas. Regarde-moi Antoine. Le poids chaud de ton bras sur mes épaules me fait du bien, mais j’aurais besoin de croiser le regard d’une homme vivant et qui ne me veuille pas mort.
Au lieu de cela il parle, et cela fait aussi du bien, un murmure entêtant qui peut être me replongera dans cette bienheureuse inconscience si je l’écoute suffisamment longtemps :

- Ernest et moi avons fait le nécessaire, au cas où. Tu iras en Belgique, au moins un moment, le temps que les choses se calment. Nous resterons avec toi le temps que tu sois installé, puis…

Plus tard, dans la malle-poste, je pense enfin à Rose. Bien plus tard, impardonnablement plus tard. Ernest et Antoine on eut le temps de me faire quitter mon uniforme pour une redingote plus discrète, et de m’embarquer comme une malle pour ce voyage dont de je n’avais pas eu vent.
Rose. Un fiancé en fuite, un galant au cimetière et suffisamment de scandale pour remplir une vie de célibat non choisi. Je me demande ce qu’elle penserait en voyant défiler ces champs bruns et fertiles ou commencent juste à poindre le vert des pousses de l’année. Si comme moi elle y verrait une métaphore moqueuse de la vie qu’elle n’aura plus.

Pour le reste du voyage, je fouille le ciel du regard en y cherchant des oiseaux.


Je repasse plus tard jeter une coup d'oeil aux contributions des amis Delalaine et Asdel !

descriptionDéfi ludique N° 2 (11 mars 2018) EmptyRe: Défi ludique N° 2 (11 mars 2018)

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Il a du bobo Léon... Il porte un bandeau Léon *siffle*

Vivien

J'aime bien l'ambiance belle époque/prémisse de 1ère guerre mondiale. Tu te centres sur les conséquence de l'action, forcément brève dans un duel au pistolet. Mais de fait, ton récit se situe juste après le geste meurtrier. C'est intéressant, car beaucoup de tireur non expérimenté tir mieux "sans le faire exprès".   La pression sur la queue de détente se fait alors avec moins de dérive du poignet et la précision angulaire augmente. Deuxièmement, tu mets en valeur la psyché du personnage, en nimbant son ressenti pendant l'action.

Asdel

J'aime aussi beaucoup ton univers Japonnais Fantastique. Je regrette presque que ton Oni ne soit pas un Ogre Japonais (créature que j'aime beaucoup). A l'inverse de Vivien tu nous propose une très longue introduction pour ton duel et tu prends soins de motiver les raisons. La aussi un duel de Iaïdo est sensé être très bref donc il ne permet de développer l'action. Tu nous propose une sorte de prévisualisation de la frappe ce qui est propre à ce type de duel. Je n'ai que deux petites critique technique : le Hakama n'est pas le pantalon du Keikogi (que tu nommes "Kendo-gi"), c'est un sur-pantalon ou une "jupe" qui sert à cacher les appuis du combattant. Donc, s'il gêne autant l'enlevé. Deuxièmement, tu décris celui Hikuro comme "grisé", je pense que cela veut dire devenu gris car il a pâli avec le temps. C'est compréhensible mais pas très académique. L'irruption de l'enfant puis celle du chat sont deux événements augmente la tension dramatique, bien vu.

Pour le prochain défi une course ?

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Foenidis a écrit:
Ton plaisir a avoir écrit cette nouvelle se transmet à la lecture...  *:D*

Une bonne base de travail pour éventuellement répondre à un appel à textes.  ^_^

J'ai vu que tu avais trouvé le moyen d'y placer ta phrase postée dans "Un jour, une phrase"... ^_^

Point bonus accordé pour l'évolution sentiment/émotion d'au moins un des combattants.  \o/

C'est tout un univers que tu nous donnes à entrevoir ici, extrait d'un travail en cours ? Une idée de roman ? 

Plus en détail :

Jolies qualités de style, malgré quelques accrocs de premier jet (ta force de concentration a visiblement faibli par endroits). 

J'ai trouvé le portrait de ta petite communauté très réussi, tout comme le personnage d'ancien guerrier repenti d'Hiruko (qui a quelques points communs avec l'un des persos qui s'est porté volontaire pour défendre mes couleurs dans ce même défi... :p).

J'ai aussi apprécié concision et précision pour les gestes d'action ainsi que la belle mise en tension du début de duel.

Je me suis par contre demandé pourquoi le chat était mal nourri... je suppose qu'en fait tu t'es mélangé les pinceaux au niveau vocabulaire et que tu pensais sûrement à un autre terme qu'"inanition". 

Petite question de chipoteuse : comment Ume a-t-elle pu connaître l'identité de l'assassin de sa famille puisque tout le village a été tué et qu'il ne devait donc rester aucun témoin ? De plus, les guerriers semblant agir masqués dans ton monde, comment reconnaître et connaître le nom de l'un d'eux ? ...

Je me permets aussi une précision qui sera utile à d'autres Conteurs : 

Un sabre ou une épée se tient par la ... poignée, et non pas par la garde.
La garde est la partie qui se trouve entre la lame et la poignée et qui est destinée à protéger (garder) la main (et pas seulement de la lame de l'adversaire, elle empêche aussi que la main glisse de la poignée sur la lame pendant les coups d'estoc). 
Pour un sabre japonais, elle est constituée d'une rondelle de métal plus ou moins ouvragé et porte le nom de tsuba... si je précise ce terme, c'est qu'il y en a de magnifiques, n'hésitez pas à solliciter votre moteur de recherche favori en sélectionnant "Images" pour admirer l'adresse tout en poésie des forgerons nippons d'antan.

Asdel, merci pour ce bon moment. ^_^

Rêveusement,
Foenidis


Merci Foe pour la relecture !

Alors dans l'ordre inverse, effectivement je n'arrivais pas à retrouver le terme de poignée, j'avais que tsuka qui venait à ce moment-là et j'ai confondu avec tsuba. Y'en a de très belles au Musée Guimet d'ailleurs ^^.

Pour l'enquête d'Ume, j'ai eu envie d'aller au plus court, et remonter la piste de cette action de guerre. J'ai survolé un peu ceci, mais c'est potentiellement quelque chose à écrire cette nouvelle, ou dans une autre histoire où Ume reviendrait (avec d'autres rônins de mon cru).
Quant aux masques, je devrais appuyer peut-être sur la spécificité des unités Onis, qui ne sont pas présentes dans toutes les armées des daimyos de l'univers (parce que ça coûter cher les troupes d'élite). Après en source d'inspiration sur les enquêtes je lis des mangas d'Hiroshi Hirata qui montre souvent comment retrouver quelqu'un. Malgré les pseudonymes. A retravailler cependant si ce n'est pas assez clair ;)

Pour "inanition" je devais avoir faim en écrivant ? ^^. J'avais comme terme tomber dans les pommes, mais c'est aussi un mot à retravailler pour le choc de ce pauvre chaton qui a failli être découpé en deux.

Dans les accrocs au style, j'ai écrit d'un bloc, je pense que cette nouvelle pourrait être largement amendable pour un appel sur un duel (cf les points précédents) ou encore l'Asie. D'ailleurs j'ai déjà quelques idées pour retrouver Ume dans une histoire de sombre héritage et de veuves noires perdues dans d'autres montagnes.

Et pour l'univers plus large, c'est un travail de longue haleine de réflexion sur ce que j'avais envie de faire, et qui bloquait mon écriture du fait de pas savoir où j'avais envie d'aller. Finalement, à force de me triturer le cerveau sur la période, la SF ou la fantasy, j'ai fini par me lancer dans l'écriture un peu au hasard et en développant au fil de l'eau ce qu'Ume avait bien envie de vivre. D'ailleurs ce qui est intéressant dans ta remarquer c'est que, finalement, ce n'est pas elle qui semble recevoir la sympathie du lecteur, mais Hikuro (qui au début était un sale type, comme quoi j'ai encore du mal à vraiment écrire les sales types/méchants).

Delalaine a écrit:
J'aime aussi beaucoup ton univers Japonnais Fantastique. Je regrette presque que ton Oni ne soit pas un Ogre Japonais (créature que j'aime beaucoup). A l'inverse de Vivien tu nous propose une très longue introduction pour ton duel et tu prends soins de motiver les raisons. La aussi un duel de Iaïdo est sensé être très bref donc il ne permet de développer l'action. Tu nous propose une sorte de prévisualisation de la frappe ce qui est propre à ce type de duel. Je n'ai que deux petites critique technique : le Hakama n'est pas le pantalon du Keikogi (que tu nommes "Kendo-gi"), c'est un sur-pantalon ou une "jupe" qui sert à cacher les appuis du combattant. Donc, s'il gêne autant l'enlevé. Deuxièmement, tu décris celui Hikuro comme "grisé", je pense que cela veut dire devenu gris car il a pâli avec le temps. C'est compréhensible mais pas très académique. L'irruption de l'enfant puis celle du chat sont deux événements augmente la tension dramatique, bien vu.


Merci pour les précisions sur les équipement. En fait pour la veste, kendo-gi ou keikogi ou judogi désigne la même chose. Le hakama en effet est la jupe culotte, mais je retravaillerai ce passage alors. Pour les couleurs, il est vrai que normalement la teinte classique est bleu, mais là encore je pense que ça revient au fait que j'ai écrit la nouvelle d'un bloc. Au début j'avais un premier jet d'un combat très rapide et brutal, un duel iaï, puis en fait je me suis dit pourquoi pas écrire une nouvelle complète avec la motivation du combat puis le duel tout aussi bref mais pas forcément mortel.
Pour le Oni c'eut été trop facile d'en faire un véritable ogre, parce que de mes souvenirs de lecture et dans les différents anime que j'ai pu voir, les oni sont souvent méchants et un peu bébête, comme nos ogres d'ailleurs. Mais bon qui sait, les "scientifiques" de l'univers ont peut-être été inspirés par de vrais oni ? (à voir dans d'autres nouvelles, mais j'avais des envies de croiser folklore japonais et occidental pour d'autres personnages de l'univers, comme des elfes par exemple).

Dans tous les cas merci à vous deux pour la relecture, maintenant que j'ai posté mon propre essai je vais attentivement lire vos proses Delalaine et Vivien, comme ça plus d'influence possible ^^.

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Coucou Asdel, à propos des Ogres Japonais tu connais sûrement Re : Zero

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Pas du tout, je regarde très peu d'anime en fait. Mais ça a l'air sympa comme tout cet univers, à voir donc. Merci de l'idée ;)

Delalaine :

Quelques petites fautes mais rien de bien méchant (j'ai noté surtout le "son future adversaire") Pas fan non plus de l'expression dé-cambra à la fin, même si je vois le mouvement je n'ai pas trouvé ça élégant.
Un peu étrange qu'on laisse un Prince se battre plus loin qu'au premier sang dans un duel.
La scène en elle même est très sympa, le combat maîtrisé et la scène juste, surtout l'exaspération d'Organce et sa chute fatale. Toutefois comme Dame Foe je pense que ton texte serait encore plus sympa dans sa globalité et avec quelques informations autour de l'univers et ces drôles d'épées qui appellent un duel à mort.
Merci pour ces quelques lignes qui donnent envie de lire ta prose plus longuement ;)

Vivien >

Pas grand chose à dire, peut-être la répétition malle-poste / malle à la fin qui m'a sauté aux yeux en première lecture mais sinon un duel bien léché. J'ai imaginé au début Pouchkine dans la neige, puis le duel de Pierre Bezoukov dans Guerre et Paix avant de revenir à l'indolence qu'on pourrait lire chez Balzac. Un moment très plaisant et qui donne envie d'en savoir plus sur le pourquoi du comment de ce duel et la suite de ces aventures d'un homme sans imagination sur le chemin de la Belgique (chemin qui pour le coup est peint avec imagination). Merci encore !

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Asdel a écrit:

Delalaine :

Quelques petites fautes mais rien de bien méchant (j'ai noté surtout le "son future adversaire") Pas fan non plus de l'expression dé-cambra à la fin, même si je vois le mouvement je n'ai pas trouvé ça élégant.
Un peu étrange qu'on laisse un Prince se battre plus loin qu'au premier sang dans un duel.
La scène en elle même est très sympa, le combat maîtrisé et la scène juste, surtout l'exaspération d'Organce et sa chute fatale. Toutefois comme Dame Foe je pense que ton texte serait encore plus sympa dans sa globalité et avec quelques informations autour de l'univers et ces drôles d'épées qui appellent un duel à mort.
Merci pour ces quelques lignes qui donnent envie de lire ta prose plus longuement ;)


Merci pour ton commentaire, pour la faute signalée, je corrige ça.

En revanche, pour ce qui concerne le fait qu'on laisse un prince se battre, j'avoue que ça m'étonne. On a bien laisser François 1er et Henri VIII, deux altesses royales, faire de la lutte au camp du drap d'or et le prince Henri d'Orléans s'est battu contre le Prince Victor-Emmanuel de Savoie. Ensuite se pose la question de comment on sépare des personnes de qualités qui se battent. Et là, visiblement, c'est l'éducation des protagonistes qui joue, il me semble. Il faut reconnaitre sa défaite sinon il faut que quelqu'un intervienne pour séparer les combattants mais c'est toujours dangereux. C'est sûrement, cette hésitation des témoins qui manque dans mon récit.

Pour le contexte, c'est vrai que je me suis concentré que le duel, les causes et conséquences auraient constitué une petite nouvelle, je pense.

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François I et Henri VIII c'est de la lutte, je vois mal les deux aller jusqu'à tuer l'autre. Sur un champ d'honneur c'est le but (et encore, il est plus lucratif de capturer un souverain / noble généralement que le tuer). Mais le camp du drap d'or est une lutte politique certes, mais courtoise dans la vue de tractations diplomatiques et le renversement des alliances de l'époque.

Pour le second duel, les deux sont des cadets de familles régnantes, et en lisant sur cette affaire (l'article du Figaro de l'époque) on voit bien que tout a été fait pour que personne ne soit au courant de ce point d'honneur. Et donc permette d'aller loin dans la fatalité du duel.

Après ça reste ton univers, mais pour moi qui imaginait un prince régnant / un membre éminent de la famille régnante, j'ai eu un peu du mal à accrocher à ce duel avec peu de spectateurs. Ou alors le Werton est du même rang social ?

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Asdel a écrit:
François I et Henri VIII c'est de la lutte, je vois mal les deux aller jusqu'à tuer l'autre.


Au vu du gabarit des deux bonhommes, il y avait quand même un risque. Mais, j'insiste surtout sur le fait qu'ils régnaient, et qu'il s'agit de la dérive de deux orgueilleux. Enfin, personne ne sait senti en mesure de les en empêcher malgré les retombées diplomatique (très) négative.

Asdel a écrit:

Après ça reste ton univers, mais pour moi qui imaginait un prince régnant / un membre éminent de la famille régnante, j'ai eu un peu du mal à accrocher à ce duel avec peu de spectateurs. Ou alors le Werton est du même rang social ?


Là, je suis d'accord, il faudrait que je justifie ce point.

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Mais, mais, mais, vous avez tous écrit de superbes textes. *bravo!*

Bon, pour ma part, je vais passer mon tour. Je dois bien avoir un passage ou deux (voire plus en fait, c'est un thème que j'aime bien ^^) dans mes romans rentrant dans le thème, mais je suis bien occupée. Un peu trop pour inventer un nouvel écrit avec un minimum de qualité. Inutile de faire du ridicule en comparaison de ce qui a déjà été posté ici *siffle*

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D'acc' avec Barla, vos textes ne manquent ni d'adresse, ni de fougue, ni de mélancolie, Delalaine, Asdel et Vivien! C'est assez intimidant. Je me propose néanmoins de baisser le niveau dès demain *:p*
En vrai, je crois que je vais profiter de ces défis ludiques pour expérimenter, à petite échelle, un truc un peu décalé/bizarre/pas habituel (pour moi en tout cas) et pas complètement fini, à chaque session.

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Qui propose le thème numéro 3, d'ailleurs ?

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Delalaine avait proposé une course. Après les jeux en Corée du Sud ça me semble être une bonne idée ^^.

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Asdel a écrit:
Après les jeux en Corée du Sud ça me semble être une bonne idée ^^.


Tu veux e-sport en Corée ? Les compétitions de RTS ? Ou autre chose ?

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On ne spolié pas le nouveau thème ! *;)*

Mais tu t'en charges Delalaine?

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On ne peut pas poster un petit texte, même avec quelques jours de retard ? ^^. Le temps me manque mais j'avais envie d'écrire un petit quelque chose.  

Je lirai toutes vos contributions avec plaisir !!

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Allez, zou, à mon tour. Va vraiment falloir que j’anticipe pour ces défis (comme le dernier, il y a matière à amélioration, mais le week end est un peu trop occupé, extérieurement parlant…) ! Je pense passer le prochain. Enfin, comme celui du moment, pour lequel je ne pensais pas trouver une heure ou deux... Mais, finalement, décaler un épisode de série, ça marche aussi… ;-)
Bonne lecture.


Cet adversaire est inhabituel. Sa vélocité n’a d’égal que la haine qu’il transpire. Je pare avec difficulté des coups étonnamment puissants, répétés telle la litanie infernale d’un scalde maudit. Je riposte, mais ma verve physique qui d’ordinaire m’anime semble évaporée.

Je n’en suis pas à mon premier combat et, si je ne nourris pas encore les vers, c’est que dans ce domaine, je suis un maitre. Dix-sept combats, autant de victoires et un nombre idoine de morts : dix-sept. Je ne crois pas à une défaite aujourd’hui. Non. Seulement une joute plus délicate.

Mon objectif n’a pas changé : survivre. Sortir de cet enfer de nantis, de gens respectables que la vue du sang remplit de joie et d’adrénaline. À chaque frappe, chaque cri de douleur, ils hurlent comme des bêtes. Je me demande qui, de eux ou de moi, est le plus primitif.

Mes réflexions me déconcentrent. Je prends un coup où ça fait mal. Les hommes sont peu de choses, au final. Je me contorsionne et tombe, accompagné par les acclamations morbides d’une foule déchainée. Je grimace, relève la tête à la recherche d’un ennemi qui a disparu. Derrière. Un bras aussi frêle qu’énergique s’enroule autour de mon cou. L’imitation du boa est presque parfaite et j’ai l’impression de sentir des anneaux rigides se resserrer sur ma pomme d’Adam. L’emprise est forte ; je tente de m’en défaire en empoignant ce membre qui m’étouffe.

L’affliction à mon entre-jambe disparait timidement ; j’en profite pour me relever énergiquement. Je soulève en même temps cet étrangleur de malheur qui ne doit, désormais, plus toucher le sol. Je tiens toujours son bras et l’empêche de fuir. Je sens ses pieds frapper l’arrière de mes genoux. À force égale, une taille plus imposante donne un avantage certain. Et, dans le cas présent, non seulement, je suis plus fort – je le sais –, mais aussi beaucoup plus grand. L’issue ne fait donc guère de doute : je vais gagner. J’y suis obligé : si je perds, je suis mort. C’est aussi simple et aussi vrai que cela.

J’augmente la pression sur son arme anthropique. J’entends un hurlement, très haut dans les aigues. Puis un craquement sourd. Les spectateurs délirent : ils m’acclament comme si je venais de sauver une vie. Cela fait pourtant quelques années que j’ai renié mon serment d’Hippocrate et ma morale. Mais, après tout, ce n’est pas complètement faux : en respectant leurs règles primaires, c’est ma propre existence que je prolonge.

Le quidam cesse de m’agripper et choit sur un sol maculé de sang. Sans même regarder, je lui assène un coup de pied puissant qui l’atteint au visage. Nouveaux craquements. Son nez doit être en bouillie. Un liquide poisseux se colle à ma voûte plantaire pendant que la cage résonne après que mon ennemi du jour se soit empalé sur les pics vermillon.

Je me retourne. La victoire que je vois me dégoûte. Le malaise qui me tord les boyaux depuis le début et qui a engendré toutes ces erreurs à l’origine de quelques blessures légères ne me quittera jamais. Je lève les bras, le public se déchaine. Bande de monstres.

Je regarde ses yeux vitreux et ses dernières secousses accompagnées d’un filet de sang et de bave qui suinte de la bouche de mon dix-huitième trophée. Celui-ci a un goût amer. Je ne sais pas encore ce que je ferai pour le prochain combat. J’espère que mon appétence démoniaque pour cette vie de malheur me quittera si je devais réitérer un massacre comme aujourd’hui. Car, j’en suis certain, quitte à rejoindre ces visages qui hantent de temps à autres mes cauchemars, plus jamais je ne tuerai une enfant.

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