Merci pour le partage, Asdel!
Evidemment, tout ce qui est dit, ou presque, est pertinent.
Juste quelques remarques:
- "Le succès mondial de George R. R. Martin s'explique principalement grâce à la série de HBO" Là, ça m'agace un peu, parce que la série, certes, a boosté les ventes, mais n'est pas tombée du ciel comme ça, plouf, quel veinard ce Martin. La saga a été écrite avec un découpage très série télévisée, et ça ne doit rien au hasard: monsieur Martin est scénariste de séries télé avant d'être homme de lettres, l'adaptation était sinon inévitable, en tout cas assez naturelle.
- pour surmonter les handicaps (peu de budget com', médias généralistes frileux voire condescendants, statut précaire des auteurs français etc.), on nous explique dans l'article qu'il faut des auteurs exceptionnels. Certes certes... Moi j'ajouterais: des auteurs très doués ET qui n'ont pas peur de faire de la littérature populaire de qualité. Parce que là, pardon, on est loin du compte. L'article mentionne Platteau comme une figure de proue - il est brillant certes, mais sur un segment pointu, quasi élitiste. Ne parlons pas d'Abeille, lui aussi mentionné parmi les glorieux précurseurs, qui avec ses univers bourrés de symboles et d'inaction doit pouvoir faire rêver un maximum de quelques milliers de personnes en France... A l'autre extrémité, l'article expose Michel Robert (L'agent des ombres); ok, là ce n'est pas du tout aristocratique, mais très vite racoleur, souvent facile. Le juste milieu - une oeuvre francophone à la fois intelligente, très bien écrite et apte à toucher un grand public - y a pas foule... ça n'explique pas tout bien sûr, mais c'est une des données du problème à mon sens.