Ben alors, les conteurs, z'êtes passés où ???
ça roupille, ici !!!
La photo du paysage se trouve dans la partie cachée.
Vieux paysan :Par-delà son champ s'étendait les pâtures du grand François, coincés entre le petit bois et la colline de Jeoffrey. Dans la brumes matinale, Grégory aimait traîner dans ce coin tranquille, loin du tumulte des gamins qui partaient à l'école. Il se remémorait avec nostalgie les années d'enfance, où lui et son frère jouaient à cache-cache dans ces bocages humides, couraient à travers les haies et déchiraient leurs fonds de pantalons en enjambant les barbelés.
C'était même là, au milieu des buissons qui les abritaient du vent du nord, que la Babeth et lui avaient connu leurs premiers émois, un soir de bal.
Rien n'avait jamais changé depuis tout ce temps, en dehors de lui et de la Babeth, évidemment. Les mêmes nuages roulants dans le ciel, ne laissant passer que les lueurs éparses d'un soleil levant trop faible pour réchauffer le fond de l'air.
Guerrier :Juché sur son destrier, il marqua une pause pour observer ce territoire brumeux où couraient les haies de buissons. Ces lieux de bocage ne lui plaisaient guère. Elles lui remémoraient les terres humides d'Angleterre, quand tant de frères d'armes étaient tombés sous les flèches félonnes. Comme ici, tout semblait paisible. Mais que dissimulait cette colline, en direction du levant ?
Était-ce bien là les trois champs désignés tantôt par l'aubergiste, dont les arbres dessinaient la parcelle vallonnée de son outrecuidant Vassal, messire Godffroy ?
Un instant, il suivit la ligne de piquets qui couvait sous le taillis, à la recherche d'un passage ouvert. Les nuages amoncelés annonçaient une journée de pluie comme en connaissait quotidiennement ces contrées : il s'élança au trot.
Intrigante :La belle demoiselle explora la première ligne de taillis d'un regard aiguisé. De cet endroit, les hommes du sire Langeval pourraient guetter le passage des soldats du roi sans crainte d'être découverts. Il leur suffirait de laisser accéder le convoi à la seconde de ces pâtures avant de refermer le piège. Au delà de la colline et cachée derrière l'ultime ligne arborée, la seconde troupe emprisonnerait l'escorte à l'intérieur du champ central et n'auraient ensuite qu'à laisser s'abattre le piège.
Loin au-dessus d'elle, les premières lueurs du matin tentaient de percer un épais drap nuageux sous lequel une légère brume s'élevait.
Si son message lui parvenait à temps, son amant le duc de Marthod verrait ici son accession au trône avant le crépuscule.
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Ils ignoraient que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
Mark Twain