L'Orée des ConteursConnexion

Forum d'écriture de récits de Science-Fiction, Fantasy et Fantastique.

-28%
Le deal à ne pas rater :
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 couverts – L60cm
279.99 € 390.99 €
Voir le deal

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Céline Demarbaix, la fondatrice de la maison d'édition NUTTY SHEEP, a bien voulu se prêter au jeu des questions-réponses pour les membres de l'Orée.
NUTTY SHEEP est bien connue dans le milieu pour son ton décalé, ses anthologies et ses romans courts.
Merci beaucoup à elle pour nous avoir accorder un peu de son temps pour mieux nous faire connaître NUTTY SHEEP, chez qui plusieurs textes de membres de l'OdC ont réussi à se faire sélectionner.


EDIT : NUTTY SHEEP a été reprise par un tiers, Céline Demarbaix en conservant cependant la direction. À cette occasion, sa ligne éditoriale s'est recentrée sur les romans et les anthologies ont disparu.

– Pouvez-vous nous présenter NUTTY SHEEP en quelques mots ? Quelle est votre ligne éditoriale ?

Nutty Sheep a pour vocation d'éditer et de promouvoir l'originalité en littérature SFFF ( Science-Fiction, Fantasy, Fantastique ). La maison se spécialise dans les séries à épisodes brefs, les nouvelles et les romans courts.

– Quelle est la motivation qui vous a amené à fonder NUTTY SHEEP ?

Je travaillais pour d’autres maisons d’édition comme correctrice et directrice éditoriale, auparavant. J’ai ensuite souhaité fonder ma propre structure, pour promouvoir mon amour du format court.

– En quoi pensez-vous que NUTTY SHEEP soit en mesure de se démarquer des autres éditeurs ?

Nous faisons la part belle aux concepts originaux, aux auteurs qui cassent un peu les codes. Nous sommes une des rares maisons d’édition à être spécialisée dans le court. De plus, notre concept décalé reste aussi marginal dans le milieu.

– Combien de livres publiez-vous en moyenne chaque année ? À combien d’exemplaires ? Dans quelles zones géographiques sont-ils distribués (métropole, outre-mer, francophonie) ?

Après un fort démarrage en 2016, nous ralentissons le rythme pour viser 6 sorties par an. Nous avons choisi l’impression à la demande et sommes distribués partout dans le monde.

– Vos ouvrages bénéficient-ils d’une traduction, notamment en anglais ? Et si non, ambitionnez-vous d’offrir ce service à vos auteurs dans l'avenir ?

Pas de traduction chez nous et ce n’est pas envisagé pour le moment. Nous concentrons nos efforts sur notre belle langue.

– Vous indiquez sur votre site que la soumission de manuscrits est actuellement ouverte : est-ce toujours d’actualité ? Un auteur peut-il vous soumettre un manuscrit en dehors d'un appel à texte ?

Nos soumissions ne sont ouvertes que pour les appels à textes listés sur le site. Notre planning éditorial est actuellement rempli jusque quasiment 2022.

– Combien de manuscrits recevez-vous en moyenne chaque année ? Comment choisissez-vous ceux que vous désirez publier ?

Si on compte les nouvelles pour les appels à textes, c’est par centaines. Nous avons un anthologiste attitré pour chaque anthologie. Pour les romans, c’est mon assistante éditoriale qui fait le tri.

– Quelle place accordez-vous au travail de relecture et d’amélioration des manuscrits publiés ? Comment se passent vos relations avec vos auteurs à ce niveau ?

Il y a un travail éditorial et de correction en profondeur. C’est une étape essentielle. Les auteurs le savent et ça se passe très bien.

– Imposez-vous un titre et une couverture à vos auteurs ou êtes-vous de ces éditeurs qui pensent que l’avis de l’auteur compte sur ces sujets ?

Il est très rare que nous suggérions des modifications pour le titre. En ce qui concerne la couverture, l’auteure exprime ses souhaits et nous confions ensuite le travail au graphiste.

– Si cela n’est pas trop indiscret, quel pourcentage des ventes HT accordez-vous à vos auteurs ?

15 % pour le numérique et 10 pour le papier, ainsi qu’un à valoir à publication.

– Quelle importance accordez-vous à la promotion et quelles sont les grandes lignes de votre stratégie en la matière ? À quel degré impliquez-vous les auteurs dans la promotion de leurs ouvrages ? Ambitionnez-vous de présenter les meilleurs d’entre eux à des prix littéraires, et si oui, lesquels ?

La promotion est primordiale, notamment sur les réseaux sociaux. Nous exigeons de nos auteurs qu’il y soient présents et qu’ils s’impliquent, comme nous le faisons nous-mêmes. Nous proposons les titres à des prix, chaque fois que cela est possible, notamment lors des salons.

– Au vu de la crise actuelle, comment se situe NUTTY SHEEP sur le marché du livre ?

Nous sommes encore petits, mais nous grandissons chaque année.

– Quel constat tirez-vous de votre précédente année d’activité ? Comment s’annonce l’avenir ?

Toujours meilleur, notre progression est constante et c’est très positif.

– Que pensez-vous du support numérique ? Quel avenir lui prédisez-vous ? Vers quel support va votre préférence ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le ratio de vos ventes entre éditions papier et numérique ?

Nous misons beaucoup sur le numérique, mais nous n’affichons pas de préférence. Moi-même, je lis sur les deux supports. Certains titres se vendent mieux en numérique, d’autres en papier, tout dépend.

– Selon vous, comment se porte la littérature de l’imaginaire à l’heure d’aujourd’hui ?

Pas si mal qu’on pourrait le penser, c’est un milieu plein de passionnés.

– D’après votre expérience, quels sont les aspects de l’édition SFFF française qui pourraient être améliorés ?

Plus de rigueur dans le travail éditorial, en ce qui concerne la petite édition en général, pas seulement SFFF. Heureusement, on compte beaucoup de petites maisons très sérieuses, avec qui je m’associe très souvent, d’ailleurs, notamment en ce qui concerne la diffusion.

– Il est de notoriété publique que les grandes maisons d’édition privilégient la traduction de romans anglophones plutôt que de donner leur chance aux auteurs francophones : comment se positionne NUTTY SHEEP à ce sujet ?

Nous ne publions que des auteurs francophones !

– Nombre d’auteurs anglophones écrivant de la littérature de genre vivent de leur plume : pensez-vous que cela soit possible pour un auteur francophone ?

Malheureusement non, pas dans la conjoncture actuelle, excepté pour de très rares privilégiés.

– Le débat sur le niveau de rémunération des auteurs ne cesse d’enfler : que pensez-vous de leurs revendications, qu’il s’agisse du niveau des droits d'auteur, de la rémunération des prestations en conventions, ou même de leur statut par exemple ?

Il faudrait refondre le système en profondeur. La situation des petits éditeurs n’est guère meilleure, nous sommes asphyxiés par les autres charges : impression, distribution, cotisations…

– On parle souvent de nouvelle vague d'auteurs. Pour vous, quels sont ceux d'aujourd'hui dans la SFFF ? Une idée de ceux de demain ?

Les auteurs Nutty Sheep, évidemment ;-)

– Auriez-vous un conseil à prodiguer aux auteurs en herbe qui aimeraient être publiés chez NUTTY SHEEP ?

Lancez-vous !

– Un dernier mot pour conclure ?

Continuez à vivre votre passion (à défaut d’en vivre) et restez nutty !

NUTTY SHEEP est très présent sur les salons, n'hésitez pas à venir découvrir leurs ouvrages.
Encore merci pour tes réponses, Céline.

quelques liens :
Le site Nutty Sheep
Page FB

_________________
Ils ignoraient que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
Mark Twain

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyRe: Céline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Bonjour Madame Demarbaix et merci d'avoir pris le temps d'abreuver nos membres de vos réponses.

C'est toujours agréable de savoir qu'une maison d'édition propose un véritable travail éditorial et est à l'écoute de ses auteurs. :D

Sujet qui titille toujours la curiosité de nos membres : quels sont les critères de sélection principaux de votre assistante éditoriale pour le tri des romans ?

Si je puis me permettre, les taux des droits d'auteur que vous accordez sont assez bas, notamment pour le numérique, prévoyez-vous une révision à la hausse en phase avec la croissance de Nutty Sheep ?

Rêveusement,
Foenidis

_________________
Sept fois à terre, huit fois debout !

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyRe: Céline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Bonjour, Madame Demarbaix et merci pour cette intéressante interview.

Dans le cas d'une maison d'édition, un des aspects les plus importants de ce genre d'interview est justement de permettre aux membres qui envisagent de répondre à des AT de mieux la cerner. Mes deux questions porteront sur cet aspect.

Vous parlez de rechercher des textes aux concepts décalés. J'imagine que c'est un choix prôné par un certain nombre de maisons d'éditions pour favoriser des nouvelles originales. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur vos orientations?

A la question concernant la nouvelle vague d'auteurs, vous répondez les auteurs Nutty Sheep. Cela ne nous aide pas beaucoup pour devenir un nouvel auteur Nutty Sheep. En même temps, bien faire connaître quelles sont vos attentes vous permettrait de recevoir des textes mieux ciblés.  Si vous deviez choisir des auteurs connus comme porte-drapeaux de votre maison d'édition, lesquels choisiriez vous?

SmilingOwl

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyRe: Céline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Nous misons, dans notre sélection, sur des titres originaux et percutants (le format court s'y prête bien), en ne faisant aucune concession sur la forme : nous recherchons de belles plumes.

Nos taux de rémunérations sont dans les normes du milieu, et nous sommes une des rares petites maisons d'édition à verser un à valoir à publication. Un livre papier est offert, et nous faisons 50 % de remise sur les achats de l'auteur. Vous prenez l'exemple du numérique, avec toutes les charges (notamment le distributeur, qui prend 40 %), nous y gagnons moins que l'auteur. Je suis auteur moi-même, et j'estime faire mon maximum pour rémunérer nos auteurs et nos prestataires en tenant compte de la réalité de ma trésorerie.

Quand nous parlons de concept décalé, nous misons beaucoup sur l'humour, vous pouvez le voir dans notre communication peu banale. Bien sûr, toutes nos publications ne sont pas humoristiques, mais nous voulons sortir des sentiers battus, à travers les sujets abordés, la façon de les traiter, l'originalité de la plume. En bref : textes courts, percutants, originaux.

Difficile de choisir des auteurs connus comme porte-drapeaux, alors que nous voulons justement dévier de la ligne trop tracée des best sellers, je voulais justement m'en affranchir, même s'il y a des auteurs connus que j'affectionne particulièrement : King, Pratchett, etc.

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyRe: Céline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Je ne doute pas que vous faisiez votre maximum pour vos auteurs, c'est pourquoi j'ai bien précisé que la question concernait la croissance de Nutty Sheep.

Votre taux du numérique m'a surprise, car d'autres éditeurs proposent 20 ou 25 %.

Mais :

Les distributeurs se sucrent sur le dos des éditions numériques !  o_O  ... à hauteur de 40 % !  *:O*

Vous m'apprenez quelque chose ! et quand je dis "quelque chose, c'est « quelque chose » !

Mais, mais, qu'est-ce que c'est que cette escroquerie ! Par définition - corrigez moi si je me trompe - les frais d'édition numérique se limitent à la correction, la mise en page, couverture et frais de publicité (partagés avec la version papier si elle existe) + éventuellement quelques frais d'hébergement spécifiques... en quoi les distributeurs interviennent dans le numérique ? puisqu'ils n'ont rien à livrer chez les libraires et commerçants ?

Il y a là un vrai problème. Ce n'est pas demain la veille que la filière sortira de l'ornière avec des requins pareils !  *=:(*

Groumpfement,
Foenidis

_________________
Sept fois à terre, huit fois debout !

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyRe: Céline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Le distributeur va faire mettre en vente l'ebook dans toutes les librairies en ligne, c'est malheureusement incontournable.

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyRe: Céline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Cela n'empêche pas que 40 % de coût pour une simple mise en ligne tienne de l'escroquerie, de l'extorsion pure et dure.

Je trouve que les distributeurs profitent vraiment trop de leur position de force vis à vis des éditeurs, outre les maisons d'édition, les auteurs en paient le prix puisqu'ils servent de marge ajustable, c'est un vrai scandale.

Les éditeurs n'ont jamais eu l'idée de s'associer pour monter une société de distribution qui n'abuse pas de la situation ?

Groumpfement,
Foenidis

_________________
Sept fois à terre, huit fois debout !

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyRe: Céline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Oui, c'est sûr que ce sont eux qui ont la plus grosse part du gâteau. Certains distributeurs sont souvent des annexes de grosses maisons d'édition, ce qui leur permet aussi de repérer les auteurs qui se vendent bien chez les petits éditeurs et de les récupérer...

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyRe: Céline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Pourris jusqu'à la moelle...

_________________
Sept fois à terre, huit fois debout !

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyRe: Céline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Pour l'aspect lecture, je me permets de vous recommander le catalogue Nutty Sheep, il y a de véritables pépites.

Au pif, Cornik Consulting, Les anneaux d'Arktus, Le Berger, La saga Andhon Island, Miléna, aventurière intérimaire... :D

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyRe: Céline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Andhon Island a effectivement l'air très intéressante, et j'aime beaucoup ce concept de livres indépendants qui se complètent les uns aux autres.
Je pense que je me laisserai tenter.

_________________
Ils ignoraient que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
Mark Twain

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyRe: Céline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Étrange, Mme Demarbaix a affirmé qu'il n'y avait pas de traductions chez Nutty Sheep, et je vois deux titres anglophones sur cinq... *oo*

Rêveusement,
Foenidis

_________________
Sept fois à terre, huit fois debout !

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyRe: Céline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Seuls les titres sont anglais mais les romans sont écrits en français. Souvent ça se justifie par l'histoire :)

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyRe: Céline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Oui, Andhon Island se déroule sur une île écossaise, tout s'explique. Et le Nutty Sheep est écossais, même s'il se voue corps et âme à la langue française !

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyRe: Céline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Bon, je sais, j'arrive après la bataille, mais très bon interview, très instructif.

On entend souvent dire que les nouvelles se vendent mal (en littérature générale).

thierry a écrit:
Nous sommes une des rares maisons d’édition à être spécialisée dans le court.


Mais est-ce vraiment le cas, y compris en SFFF où les nouvelles de grands auteurs pullulent ?
Si oui, je n'écris pas ici pour critiquer le business plan de Nutty sheep, car peut-être les novellas se vendent mieux... Surtout, je trouve cette démarche courageuse et intéressante !

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyRe: Céline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Nous ne sommes pas uniquement spécialisés dans les nouvelles, mais dans le court en général. Nos romans one shot édités ne font pas plus de 250 000 signes.

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyRe: Céline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Nutty Sheep a écrit:
Nous ne sommes pas uniquement spécialisés dans les nouvelles, mais dans le court en général. Nos romans one shot édités ne font pas plus de 250 000 signes.


Oui, pardon je m'étais mal exprimé. Novellas, signifiait dans mon esprit un peu roman court.
Et donc vous avez répondu à ma question : les romans courts se vendent mieux, la nouvelle étant, en partie, un moyen de dénicher des auteurs et peut-être aussi de les faire connaitre. Bon là, je sais pas, je suppose sans en avoir la moindre idée, au fond.

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyRe: Céline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Tout dépend des titres. Certaines anthologies se vendent mieux, d'autres pas... Même si on fait tout pour que ça marche, certaines choses sont aléatoires.

descriptionCéline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP EmptyRe: Céline Demarbaix - éditrice NUTTY SHEEP

more_horiz
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum