Céline Demarbaix, la fondatrice de la maison d'édition NUTTY SHEEP, a bien voulu se prêter au jeu des questions-réponses pour les membres de l'Orée.
NUTTY SHEEP est bien connue dans le milieu pour son ton décalé, ses anthologies et ses romans courts.
Merci beaucoup à elle pour nous avoir accorder un peu de son temps pour mieux nous faire connaître NUTTY SHEEP, chez qui plusieurs textes de membres de l'OdC ont réussi à se faire sélectionner.
EDIT : NUTTY SHEEP a été reprise par un tiers, Céline Demarbaix en conservant cependant la direction. À cette occasion, sa ligne éditoriale s'est recentrée sur les romans et les anthologies ont disparu.
– Pouvez-vous nous présenter NUTTY SHEEP en quelques mots ? Quelle est votre ligne éditoriale ?
Nutty Sheep a pour vocation d'éditer et de promouvoir l'originalité en littérature SFFF ( Science-Fiction, Fantasy, Fantastique ). La maison se spécialise dans les séries à épisodes brefs, les nouvelles et les romans courts.
– Quelle est la motivation qui vous a amené à fonder NUTTY SHEEP ?
Je travaillais pour d’autres maisons d’édition comme correctrice et directrice éditoriale, auparavant. J’ai ensuite souhaité fonder ma propre structure, pour promouvoir mon amour du format court.
– En quoi pensez-vous que NUTTY SHEEP soit en mesure de se démarquer des autres éditeurs ?
Nous faisons la part belle aux concepts originaux, aux auteurs qui cassent un peu les codes. Nous sommes une des rares maisons d’édition à être spécialisée dans le court. De plus, notre concept décalé reste aussi marginal dans le milieu.
– Combien de livres publiez-vous en moyenne chaque année ? À combien d’exemplaires ? Dans quelles zones géographiques sont-ils distribués (métropole, outre-mer, francophonie) ?
Après un fort démarrage en 2016, nous ralentissons le rythme pour viser 6 sorties par an. Nous avons choisi l’impression à la demande et sommes distribués partout dans le monde.
– Vos ouvrages bénéficient-ils d’une traduction, notamment en anglais ? Et si non, ambitionnez-vous d’offrir ce service à vos auteurs dans l'avenir ?
Pas de traduction chez nous et ce n’est pas envisagé pour le moment. Nous concentrons nos efforts sur notre belle langue.
– Vous indiquez sur votre site que la soumission de manuscrits est actuellement ouverte : est-ce toujours d’actualité ? Un auteur peut-il vous soumettre un manuscrit en dehors d'un appel à texte ?
Nos soumissions ne sont ouvertes que pour les appels à textes listés sur le site. Notre planning éditorial est actuellement rempli jusque quasiment 2022.
– Combien de manuscrits recevez-vous en moyenne chaque année ? Comment choisissez-vous ceux que vous désirez publier ?
Si on compte les nouvelles pour les appels à textes, c’est par centaines. Nous avons un anthologiste attitré pour chaque anthologie. Pour les romans, c’est mon assistante éditoriale qui fait le tri.
– Quelle place accordez-vous au travail de relecture et d’amélioration des manuscrits publiés ? Comment se passent vos relations avec vos auteurs à ce niveau ?
Il y a un travail éditorial et de correction en profondeur. C’est une étape essentielle. Les auteurs le savent et ça se passe très bien.
– Imposez-vous un titre et une couverture à vos auteurs ou êtes-vous de ces éditeurs qui pensent que l’avis de l’auteur compte sur ces sujets ?
Il est très rare que nous suggérions des modifications pour le titre. En ce qui concerne la couverture, l’auteure exprime ses souhaits et nous confions ensuite le travail au graphiste.
– Si cela n’est pas trop indiscret, quel pourcentage des ventes HT accordez-vous à vos auteurs ?
15 % pour le numérique et 10 pour le papier, ainsi qu’un à valoir à publication.
– Quelle importance accordez-vous à la promotion et quelles sont les grandes lignes de votre stratégie en la matière ? À quel degré impliquez-vous les auteurs dans la promotion de leurs ouvrages ? Ambitionnez-vous de présenter les meilleurs d’entre eux à des prix littéraires, et si oui, lesquels ?
La promotion est primordiale, notamment sur les réseaux sociaux. Nous exigeons de nos auteurs qu’il y soient présents et qu’ils s’impliquent, comme nous le faisons nous-mêmes. Nous proposons les titres à des prix, chaque fois que cela est possible, notamment lors des salons.
– Au vu de la crise actuelle, comment se situe NUTTY SHEEP sur le marché du livre ?
Nous sommes encore petits, mais nous grandissons chaque année.
– Quel constat tirez-vous de votre précédente année d’activité ? Comment s’annonce l’avenir ?
Toujours meilleur, notre progression est constante et c’est très positif.
– Que pensez-vous du support numérique ? Quel avenir lui prédisez-vous ? Vers quel support va votre préférence ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le ratio de vos ventes entre éditions papier et numérique ?
Nous misons beaucoup sur le numérique, mais nous n’affichons pas de préférence. Moi-même, je lis sur les deux supports. Certains titres se vendent mieux en numérique, d’autres en papier, tout dépend.
– Selon vous, comment se porte la littérature de l’imaginaire à l’heure d’aujourd’hui ?
Pas si mal qu’on pourrait le penser, c’est un milieu plein de passionnés.
– D’après votre expérience, quels sont les aspects de l’édition SFFF française qui pourraient être améliorés ?
Plus de rigueur dans le travail éditorial, en ce qui concerne la petite édition en général, pas seulement SFFF. Heureusement, on compte beaucoup de petites maisons très sérieuses, avec qui je m’associe très souvent, d’ailleurs, notamment en ce qui concerne la diffusion.
– Il est de notoriété publique que les grandes maisons d’édition privilégient la traduction de romans anglophones plutôt que de donner leur chance aux auteurs francophones : comment se positionne NUTTY SHEEP à ce sujet ?
Nous ne publions que des auteurs francophones !
– Nombre d’auteurs anglophones écrivant de la littérature de genre vivent de leur plume : pensez-vous que cela soit possible pour un auteur francophone ?
Malheureusement non, pas dans la conjoncture actuelle, excepté pour de très rares privilégiés.
– Le débat sur le niveau de rémunération des auteurs ne cesse d’enfler : que pensez-vous de leurs revendications, qu’il s’agisse du niveau des droits d'auteur, de la rémunération des prestations en conventions, ou même de leur statut par exemple ?
Il faudrait refondre le système en profondeur. La situation des petits éditeurs n’est guère meilleure, nous sommes asphyxiés par les autres charges : impression, distribution, cotisations…
– On parle souvent de nouvelle vague d'auteurs. Pour vous, quels sont ceux d'aujourd'hui dans la SFFF ? Une idée de ceux de demain ?
Les auteurs Nutty Sheep, évidemment ;-)
– Auriez-vous un conseil à prodiguer aux auteurs en herbe qui aimeraient être publiés chez NUTTY SHEEP ?
Lancez-vous !
– Un dernier mot pour conclure ?
Continuez à vivre votre passion (à défaut d’en vivre) et restez nutty !
NUTTY SHEEP est très présent sur les salons, n'hésitez pas à venir découvrir leurs ouvrages.
Encore merci pour tes réponses, Céline.
quelques liens :
Le site Nutty Sheep
Page FB
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NUTTY SHEEP est bien connue dans le milieu pour son ton décalé, ses anthologies et ses romans courts.
Merci beaucoup à elle pour nous avoir accorder un peu de son temps pour mieux nous faire connaître NUTTY SHEEP, chez qui plusieurs textes de membres de l'OdC ont réussi à se faire sélectionner.
EDIT : NUTTY SHEEP a été reprise par un tiers, Céline Demarbaix en conservant cependant la direction. À cette occasion, sa ligne éditoriale s'est recentrée sur les romans et les anthologies ont disparu.
– Pouvez-vous nous présenter NUTTY SHEEP en quelques mots ? Quelle est votre ligne éditoriale ?
Nutty Sheep a pour vocation d'éditer et de promouvoir l'originalité en littérature SFFF ( Science-Fiction, Fantasy, Fantastique ). La maison se spécialise dans les séries à épisodes brefs, les nouvelles et les romans courts.
– Quelle est la motivation qui vous a amené à fonder NUTTY SHEEP ?
Je travaillais pour d’autres maisons d’édition comme correctrice et directrice éditoriale, auparavant. J’ai ensuite souhaité fonder ma propre structure, pour promouvoir mon amour du format court.
– En quoi pensez-vous que NUTTY SHEEP soit en mesure de se démarquer des autres éditeurs ?
Nous faisons la part belle aux concepts originaux, aux auteurs qui cassent un peu les codes. Nous sommes une des rares maisons d’édition à être spécialisée dans le court. De plus, notre concept décalé reste aussi marginal dans le milieu.
– Combien de livres publiez-vous en moyenne chaque année ? À combien d’exemplaires ? Dans quelles zones géographiques sont-ils distribués (métropole, outre-mer, francophonie) ?
Après un fort démarrage en 2016, nous ralentissons le rythme pour viser 6 sorties par an. Nous avons choisi l’impression à la demande et sommes distribués partout dans le monde.
– Vos ouvrages bénéficient-ils d’une traduction, notamment en anglais ? Et si non, ambitionnez-vous d’offrir ce service à vos auteurs dans l'avenir ?
Pas de traduction chez nous et ce n’est pas envisagé pour le moment. Nous concentrons nos efforts sur notre belle langue.
– Vous indiquez sur votre site que la soumission de manuscrits est actuellement ouverte : est-ce toujours d’actualité ? Un auteur peut-il vous soumettre un manuscrit en dehors d'un appel à texte ?
Nos soumissions ne sont ouvertes que pour les appels à textes listés sur le site. Notre planning éditorial est actuellement rempli jusque quasiment 2022.
– Combien de manuscrits recevez-vous en moyenne chaque année ? Comment choisissez-vous ceux que vous désirez publier ?
Si on compte les nouvelles pour les appels à textes, c’est par centaines. Nous avons un anthologiste attitré pour chaque anthologie. Pour les romans, c’est mon assistante éditoriale qui fait le tri.
– Quelle place accordez-vous au travail de relecture et d’amélioration des manuscrits publiés ? Comment se passent vos relations avec vos auteurs à ce niveau ?
Il y a un travail éditorial et de correction en profondeur. C’est une étape essentielle. Les auteurs le savent et ça se passe très bien.
– Imposez-vous un titre et une couverture à vos auteurs ou êtes-vous de ces éditeurs qui pensent que l’avis de l’auteur compte sur ces sujets ?
Il est très rare que nous suggérions des modifications pour le titre. En ce qui concerne la couverture, l’auteure exprime ses souhaits et nous confions ensuite le travail au graphiste.
– Si cela n’est pas trop indiscret, quel pourcentage des ventes HT accordez-vous à vos auteurs ?
15 % pour le numérique et 10 pour le papier, ainsi qu’un à valoir à publication.
– Quelle importance accordez-vous à la promotion et quelles sont les grandes lignes de votre stratégie en la matière ? À quel degré impliquez-vous les auteurs dans la promotion de leurs ouvrages ? Ambitionnez-vous de présenter les meilleurs d’entre eux à des prix littéraires, et si oui, lesquels ?
La promotion est primordiale, notamment sur les réseaux sociaux. Nous exigeons de nos auteurs qu’il y soient présents et qu’ils s’impliquent, comme nous le faisons nous-mêmes. Nous proposons les titres à des prix, chaque fois que cela est possible, notamment lors des salons.
– Au vu de la crise actuelle, comment se situe NUTTY SHEEP sur le marché du livre ?
Nous sommes encore petits, mais nous grandissons chaque année.
– Quel constat tirez-vous de votre précédente année d’activité ? Comment s’annonce l’avenir ?
Toujours meilleur, notre progression est constante et c’est très positif.
– Que pensez-vous du support numérique ? Quel avenir lui prédisez-vous ? Vers quel support va votre préférence ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le ratio de vos ventes entre éditions papier et numérique ?
Nous misons beaucoup sur le numérique, mais nous n’affichons pas de préférence. Moi-même, je lis sur les deux supports. Certains titres se vendent mieux en numérique, d’autres en papier, tout dépend.
– Selon vous, comment se porte la littérature de l’imaginaire à l’heure d’aujourd’hui ?
Pas si mal qu’on pourrait le penser, c’est un milieu plein de passionnés.
– D’après votre expérience, quels sont les aspects de l’édition SFFF française qui pourraient être améliorés ?
Plus de rigueur dans le travail éditorial, en ce qui concerne la petite édition en général, pas seulement SFFF. Heureusement, on compte beaucoup de petites maisons très sérieuses, avec qui je m’associe très souvent, d’ailleurs, notamment en ce qui concerne la diffusion.
– Il est de notoriété publique que les grandes maisons d’édition privilégient la traduction de romans anglophones plutôt que de donner leur chance aux auteurs francophones : comment se positionne NUTTY SHEEP à ce sujet ?
Nous ne publions que des auteurs francophones !
– Nombre d’auteurs anglophones écrivant de la littérature de genre vivent de leur plume : pensez-vous que cela soit possible pour un auteur francophone ?
Malheureusement non, pas dans la conjoncture actuelle, excepté pour de très rares privilégiés.
– Le débat sur le niveau de rémunération des auteurs ne cesse d’enfler : que pensez-vous de leurs revendications, qu’il s’agisse du niveau des droits d'auteur, de la rémunération des prestations en conventions, ou même de leur statut par exemple ?
Il faudrait refondre le système en profondeur. La situation des petits éditeurs n’est guère meilleure, nous sommes asphyxiés par les autres charges : impression, distribution, cotisations…
– On parle souvent de nouvelle vague d'auteurs. Pour vous, quels sont ceux d'aujourd'hui dans la SFFF ? Une idée de ceux de demain ?
Les auteurs Nutty Sheep, évidemment ;-)
– Auriez-vous un conseil à prodiguer aux auteurs en herbe qui aimeraient être publiés chez NUTTY SHEEP ?
Lancez-vous !
– Un dernier mot pour conclure ?
Continuez à vivre votre passion (à défaut d’en vivre) et restez nutty !
NUTTY SHEEP est très présent sur les salons, n'hésitez pas à venir découvrir leurs ouvrages.
Encore merci pour tes réponses, Céline.
quelques liens :
Le site Nutty Sheep
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Ils ignoraient que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
Mark Twain
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