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Forum d'écriture de récits de Science-Fiction, Fantasy et Fantastique.


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Salutations.


Franck Labat, que nous connaissons sur l'Orée des Conteurs sous le pseudonyme de Kanata, nous fait à son tour le plaisir de répondre à nos questions.


  • Comment vous est venue l’envie d’écrire ? Pourquoi des récits dans le genre de l’imaginaire ?

Étant un gamin plutôt solitaire avec le nez toujours fourré dans les bouquins, c’est arrivé assez naturellement. Cependant je me souviens très clairement du jour, on peut même dire de l’instant précis, ou le déclic s’est fait dans ma tête. J’avais 19 ans et je me baladais le long des barbelés de la zone de protection israélo-libanaise – oui j’ai eu des « balades » un peu particulières dans ma jeunesse. La chanson « La Frontière » de Bernard Lavilliers démarra sur mon walkman – oui… un walkman pas un iPod, ça vous resitue les dates ou pas ? Les lieux, la scène, le coucher du soleil… tout était en telle adéquation avec les paroles que j’ai eu un des instants les plus révélateurs de ma vie. Et c’est là, sur ce chemin poussiéreux, une larme à l’œil, que j’ai compris que je ne pourrais reproduire ce sentiment qu’en le créant moi-même, donc en écrivant, décrivant, racontant… c’était ça ou espérer que le hasard me gratifie à nouveau un jour d’une conjonction d'événements aussi parfaite. Je suis un garçon patient, certes, mais je n’aime pas attendre pour rien, j'ai donc décidé de prendre les devants ;-)
Après, pourquoi spécifiquement sur du SFFF… Là, ça a à voir avec la liberté que peut offrir cette littérature. On peut aller dans l’espace, voyager dans le temps, mettre en scène des monstres et êtres légendaires, bref c’est « no limit » en termes d’imagination. À l’époque je commençais à peine à en lire, j’avais jusque-là donné plutôt dans le classique et l’aventure, mais les premières histoires qui me sont venues en tête étaient tout de suite dans le registre du fantastique, la question ne s’est même pas posée.


  • Quelles sont vos influences littéraires ? Vos sources d’inspirations ?

J’ai un lourd passé classique / série B, de l’Illiade à Bob Morane en passant par Dumas et Verne, ce qui a laissé des traces, surtout dans mes premiers écrits. Après j’ai énormément lu en anglais notamment dans le registre SFFF. Aujourd’hui mes influences sont beaucoup dans la presse scientifique en fait, et ma principale source d’inspiration vient d’une combinaison running / musique.


  • Pour les auteurs issus de l’univers des jeux de rôle : Comment avez-vous vécu cette triste période courant des années 90 où le JdR fut tant décrié ? Cela vous a-t-il influencé d’une quelconque manière ?

Ben là, moi dans les années 90 j’étais AD&D à fond (ok, avec quelques incartades sur du James Bond, du Star Wars ou du Méga… non : AD&D for the win baby !)
Pour la faire courte, je l’ai vécu comme ça : « Ce n’est pas parce que la majorité se trompe que ça leur donne raison. » à savoir, j’étais littéralement entouré de génies dans mon groupe, donc me vendre que c’était une activité de perdition qui ne pouvait que se terminer par le suicide (pourquoi pas collectif tant qu’on y était), c’était perdu d’avance.
Je pourrais partir en cacahouète sur le sujet, mais disons simplement que des chevelus avec des dés de 20 n’ont jamais été poser de bombes dans le métro (faut se remettre dans le contexte des années 90).
Il y a des putains de créatifs et d’érudits qui sortent du monde des JdR, au moins autant que de bourrins qui sortent du monde des Jell-O shots, du binge drinking ou du foot – c’est la bonne période pour la placer celle-là, pis ça me fera de nouveaux amis.


  • Quelle est votre approche de la SFFF ? Pensez-vous vos récits différents de ceux des autres écrivains du genre, et pourquoi ?

C’est trop large comme question, déjà parce qu’il y a 3 F dans SFFF… Mais bon, pour l’exercice : mon approche, et c’est un peu le comble dans une communauté comme ODC, est centrée autour de la SF et du Fantastique. Je ne touche pas à la Fantasy, du tout. C’est pas que j’aime pas hein, j’en lis, j’en regarde, j’adore ça même ! Mais… je suis incapable d’en écrire. Et dans la SF, je reste très proche du réel, pas de space opera par exemple.
En fait, je flirte avec la SFFF. Pour moi le fantastique commence là où l’étrange s’arrête. Mais c’est suffisant pour faire de mes écrits de la littérature de genre.
Du coup, il y a forcément des différences notables avec des auteurs plus hard core (Herbert, Lovecraft…), mais on retrouve des similarités avec des auteurs qui sont eux aussi sur la frange (Werber, Clavel, Davidson…)


  • Quel est votre rapport à l’écriture ? Avez-vous rencontré des difficultés pour atteindre votre niveau technique actuel ?

Mon rapport avec l'écriture est le même qu'avec ma femme : je ne peux pas vivre sans elle, mais je crois qu'un jour elle finira par avoir ma peau.
Deux difficultés majeures: gérer son temps et apprendre à se connaître soi-même. Sachant que la seconde peut demander beaucoup de la première…


  • Combien de temps vous a demandé l’écriture de votre premier roman ? Et aujourd’hui, combien de temps vous faut-il en moyenne pour écrire un roman ?

120 h vs. 800 h (200 sec vs. 600 sec)
Un peu plus du double si on ramène à un ratio de signes espaces comprises identique, la différence entre une daube infâme et un truc publiable.


  • Écrivez-vous des nouvelles ? Quels enseignements en retirez-vous ? Vos nouvelles publiées ont-elles influencé les éditeurs qui ont pris en charge vos romans ?

Oui, j'en écris, j'en ai 35-40 à mon actif.
J'en tire ÉNORMÉMENT ! En fait chaque nouvelle est un exercice ou je teste des choses (style, syntaxe, sujet…) Elles sont pour moi ce que le tapis d'entraînement est au coureur.
Non, elles n’ont eu aucune influence auprès des éditeurs de mes romans. En même temps, c’est normal puisque je ne les mentionne jamais dans mes présentations prospectives.


  • De plus en plus d’auteurs – parfois reconnus – se tournent vers l’auto-publication : que pensez-vous de cette nouvelle voie ?

Je ne pourrais jamais y faire appel. Je suis simplement sur le cul quand je vois des auteurs jongler entre leur boulot, l'écriture, et l'édition/illustration/maquettage/impression/promotion/vente de leurs œuvres. Je ne sais pas où ils trouvent le temps !
Maintenant, sur le principe, je pense que c'est une voie qui permet de découvrir des romans hors normes avec lesquelles l'édition classique refuse de prendre ses chances. (comprenez : pas rentable financièrement, exprimant des propos/valeurs qui dérangent les consensus et l'autocensure généralisés…)
C'est aussi l'opportunité de sortir des ouvrages ciblés (l'album souvenir d'une association), familiaux (la biographie de tante Micheline) ou professionnels (20 ans d'évolution de notre PME) à moindre coût.
Malheureusement, ne nous voilons pas la face, c'est aussi un déversoir pour des torrents de bouses… Il est maintenant à la portée de n'importe qui de sortir un « vrai » livre sans aucun travail éditorial… Et souvent ça pique les yeux…


  • Parvenez-vous à vivre de votre plume ? Si ce n’est pas le cas, pensez-vous que cela soit envisageable ?

Non, je ne vis pas de ma plume. Par contre j’ai sauté de tranche imposable et perdu aussitôt 60% de mes gains sur les ventes la seconde année… sans commentaire…
Pour vivre de mes écrits, il y a deux possibilités :
  1. Une adaptation audiovisuelle (oui c’est triste, mais un écrivain ne peut vivre que de ses films chez nous.)
  2. Écrire en anglais (et me faire importer en France avec la vague d’œuvres anglo-saxonnes traduites chaque année.)



  • Sur quels projets travaillez-vous à l’heure actuelle ?

Je viens de finir les corrections sur mon projet « L’Envol » et je développe le premier jet de « Death Wish ». Tous deux des thrillers SF.


  • Quel sentiment éprouvez-vous au regard de vos publications ?

On ne va pas se mentir, il y a bien un petit coup de fierté quand on voit son bouquin en tête de gondole dans une FNAC.
À noter : je suis totalement pour le numérique (J’ai d’ailleurs 2 exclusivités numériques en librairie), par contre, rien ne vaut une sortie papier pour le moral. C’est un peu comme avoir une photo de votre bébé après l’accouchement vs. le tenir dans vos bras : vous êtes heureux dans les deux cas, mais ce n’est pas tout à fait pareil.


  • Quel est votre rapport face aux critiques ?

Un rapport le plus distant possible.
C’est simple : si vous ne savez pas prendre la critique, il ne faut pas être auteur.
Il est impossible de plaire à tous. Vous trouverez toujours quelqu’un pour haïr Harry Potter ou adorer 50 nuances de Grey… Les goûts sont dans la nature.
En tant qu’auteur, il faut savoir apprendre et s’améliorer avec certaines critiques constructives, savoir respecter les opinions, et aussi savoir tout simplement ignorer les trolls.


  • Que pensez-vous de vos rapports avec votre ou vos éditeurs ?

J’ai trois éditeurs :
  1. Micro éditeur, 95% numérique 5% papier, (L’Ivre-Book). Clairement un passionné de la littérature de genre, qui édite uniquement sur coup de cœur et tente d’équilibrer ses comptes comme il peut. Le travail éditorial est minimal, mais en progression constante (illustrations / corrections). La promotion est restreinte (et repose beaucoup sur l’auteur), mais la diffusion (numérique) est complète. Des rapports humains, des bonnes rigolades sur le groupe FaceBook (privé).
  2. Petit éditeur, 50% numérique 50% papier (Nouvelles Plumes), mais affilié à un groupe (France Loisir). Un travail éditorial complet, mais sans fioritures (pas de droit de regard sur la couverture, un simple aller-retour de correction), on y est traité comme un pigiste ou un intérimaire, mais le service est de qualité. En dehors des exclusivités papier chez France Loisir, il n’y a aucune promotion. C’est leur business modèle, à prendre ou à laisser.
  3. Moyen éditeur 100% papier et numérique (Les Nouveaux Auteurs) faisant partie d’un grand groupe de presse (Prisma). Leur business model étant la publication des titres primés par les concours qu’ils organisent dans les différents magazines du groupe, les seuls efforts de promotion sont en ce sens. Le turn-over des auteurs est énorme (rarement plus d'un ou deux livres), mais c’est la véritable expérience d’auteur avec tapis rouge, galas, interviews, promotion et têtes de gondoles au monoprix du coin… Des rapports pragmatiques, mais néanmoins agréables. On n’est pas dans la passion du livre, ils pourraient faire la même chose avec des vidéos, des jeux, ou des recettes de cuisine… on est dans une boîte de marketing en fait, mais c’est à vivre, sincèrement.


Donc beaucoup de chance de mon côté, puisque je peux goûter aux différentes flaveurs des éditeurs. Sans compter qu’en chemin j’ai croisé des escrocs bien sûr, ou des farfelus, mais bon, il faut savoir passer son chemin parfois.


  • Auriez-vous un conseil à prodiguer aux auteurs en herbe qui espèrent être publiés ?

Je peux le faire en un mot : PERSÉVÉRANCE.
C’est la clé.


  • Un dernier mot pour conclure ?

« Merci. »

Non, je déconne… merci pour cette interview, j’espère qu’elle servira à certains, en rassurera d’autres, et n’aura pas fait perdre leur temps au reste. Si vous avez des questions, des doutes, si vous voulez plus de détails sur certains points… n’hésitez pas, claquez les commentaires qui vont bien. Je vous promets de répondre en toute franchise et sans cynisme – bon OK, avec franchise ça sera bien déjà…

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Bonjour et merci pour cette interview :-)
Il me semble avoir lu un extrait d'un livre (Naturalis ? Ou un nom approchant il me semble) sur monBestSeller de Franck Labat, il y a un bon moment déjà (ça doit faire plus d'un an, peut-être deux ou trois, je ne sais plus à vrai dire, mais ça me parle et je me souviens d'une photo de profil avec un chapeau et une barbe^^).
J'avais apprécié le style dynamique, pour ne pas dire nerveux.

"Je ne pourrais jamais y faire appel. Je suis simplement sur le cul quand je vois des auteurs jongler entre leur boulot, l'écriture, et l'édition/illustration/maquettage/impression/promotion/vente de leurs œuvres. Je ne sais pas où ils trouvent le temps !"
--> c'est clair que c'est du boulot et de l'organisation...

Beau parcours jusqu'ici en tout cas.

La persévérance est assurément une clé, mais je suis convaincu que ce n'est pas la seule *ange*

_________________
Yannick FRADIN
Ecrivain et coach littéraire - romancier et nouvelliste de l'imaginaire
Illustrateur et calligraphe - enluminure et calligraphie médiévale
SIRET 837 588 854 00013
Site officiel - Catalogue - Brochure

"Faites que votre rêve dévore votre vie, afin que votre vie ne dévore pas votre rêve"
Antoine de Saint-Exupéry

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Salutations, Kanata.


Encore merci d'avoir répondu à ce questionnaire.
Si tu le veux bien, j'aimerais rebondir sur certaines de tes réponses *:)*


Kanata a écrit:
Après, pourquoi spécifiquement sur du SFFF… Là, ça a à voir avec la liberté que peut offrir cette littérature. On peut aller dans l’espace, voyager dans le temps, mettre en scène des monstres et êtres légendaires, bref c’est « no limit » en termes d’imagination.

Si je conçois volontiers ton propos, il m'interpelle toutefois au regard de ce qui suit :

Kanata a écrit:
En fait, je flirte avec la SFFF. Pour moi le fantastique commence là où l’étrange s’arrête. Mais c’est suffisant pour faire de mes écrits de la littérature de genre.

Comment expliques-tu cette notion de « no limit », cette liberté totale qui semble te tenir à cœur, alors que tes récits demeurent ancrés dans une réalité proche de la nôtre ? N'as-tu jamais voulu t'essayer de t'en éloigner afin d'exploiter le champ des possibles de ton imaginaire ? Serait-ce de bâtir un univers fictif qui te paraît trop laborieux ?


Kanata a écrit:
Oui, j'en écris [des nouvelles], j'en ai 35-40 à mon actif.
[…] Non, elles n’ont eu aucune influence auprès des éditeurs de mes romans. En même temps, c’est normal puisque je ne les mentionne jamais dans mes présentations prospectives.

Joli palmarès *OO*
Comment se fait-il que tu ne les mentionnes pas dans ta bibliographie ? S'agit-il de textes non publiés qui t'ont seulement permis de faire tes armes ?


Kanata a écrit:
Je ne pourrais jamais y faire appel. Je suis simplement sur le cul quand je vois des auteurs jongler entre leur boulot, l'écriture, et l'édition/illustration/maquettage/impression/promotion/vente de leurs œuvres. Je ne sais pas où ils trouvent le temps !

À supposer que tu parviennes un jour à te libérer du temps, l'aventure de l'auto-publication te tenterait-elle, ou ta préférence demeurerait vers le circuit traditionnel ?


Kanata a écrit:
Écrire en anglais (et me faire importer en France avec la vague d’œuvres anglo-saxonnes traduites chaque année.)

Tu as vécu Outre-Atlantique, aussi, je suppute que tu dois avoir un bon niveau en anglais.
Envisagerais-tu de t'essayer à l'écriture dans la langue de Shakespeare ?


Kanata a écrit:
Micro éditeur, 95% numérique 5% papier, (L’Ivre-Book). Clairement un passionné de la littérature de genre, qui édite uniquement sur coup de cœur et tente d’équilibrer ses comptes comme il peut.

L'une de mes nouvelles a été retenue par Lillian Ronchaud, le fondateur de l'Ivre-Book, avec qui j'ai eu le plaisir de m'entretenir. À titre indicatif, quelle fut le délai entre l'accord oral et la publication de ton roman ?


Kanata a écrit:
Donc beaucoup de chance de mon côté, puisque je peux goûter aux différentes flaveurs des éditeurs.

Et de ces trois éditeurs que tu mentionnes, avec lequel serais-tu prêt à signer à nouveau ?
Avec ce carnet d'adresses, comptes-tu t'en tenir à ces trois, ou cherches-tu de nouvelles maisons d'édition pour publier tes prochains projets ?

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Yannick A. R. FRADIN a écrit:
Bonjour et merci pour cette interview :-)
Il me semble avoir lu un extrait d'un livre (Naturalis ? Ou un nom approchant il me semble) sur monBestSeller de Franck Labat, il y a un bon moment déjà (ça doit faire plus d'un an, peut-être deux ou trois, je ne sais plus à vrai dire, mais ça me parle et je me souviens d'une photo de profil avec un chapeau et une barbe^^).


Coupable votre honneur  *=:)*

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Akram a écrit:
Salutations, Kanata.


Encore merci d'avoir répondu à ce questionnaire.
Si tu le veux bien, j'aimerais rebondir sur certaines de tes réponses *:)*


Mais de rien.
Pas trop haut tout de même, attention la tête.

Akram a écrit:

Kanata a écrit:
Après, pourquoi spécifiquement sur du SFFF… Là, ça a à voir avec la liberté que peut offrir cette littérature. On peut aller dans l’espace, voyager dans le temps, mettre en scène des monstres et êtres légendaires, bref c’est « no limit » en termes d’imagination.

Si je conçois volontiers ton propos, il m'interpelle toutefois au regard de ce qui suit :

Kanata a écrit:
En fait, je flirte avec la SFFF. Pour moi le fantastique commence là où l’étrange s’arrête. Mais c’est suffisant pour faire de mes écrits de la littérature de genre.

Comment expliques-tu cette notion de « no limit », cette liberté totale qui semble te tenir à cœur, alors que tes récits demeurent ancrés dans une réalité proche de la nôtre ? N'as-tu jamais voulu t'essayer de t'en éloigner afin d'exploiter le champ des possibles de ton imaginaire ? Serait-ce de bâtir un univers fictif qui te paraît trop laborieux ?

Autant je le faisais dans la création d'univers JdR (mais c'est plus succinct, et ça passe pas mal par le verbal) , autant je n'ai jamais réussi à le faire pour l'écriture. J'ai toujours l'impression de ne pas être assez précis, de ne pas employer le bon champ lexical, de faire des anachronismes... tant et si bien que cela finit par me ralentir et me bloquer sur la forme. Ensuite, malheureusement par manque de temps aussi, je n'ai pas pris la peine de passer ce palier.

Akram a écrit:

Kanata a écrit:
Oui, j'en écris [des nouvelles], j'en ai 35-40 à mon actif.
[…] Non, elles n’ont eu aucune influence auprès des éditeurs de mes romans. En même temps, c’est normal puisque je ne les mentionne jamais dans mes présentations prospectives.

Joli palmarès *OO*
Comment se fait-il que tu ne les mentionnes pas dans ta bibliographie ? S'agit-il de textes non publiés qui t'ont seulement permis de faire tes armes ?

Si je pouvais, j'en écrirais bien plus, j'adore le format de la nouvelle. Certaines ont été publiées dans le cadre de réponses à des AT ou concours, j'ai même un recueil édité chez L'Ivre-Book. Mais oui, pour moi les nouvelles sont avant tout des exercices et expérimentations, j'ai du mal à croire qu'elles aient une valeur littéraire pour un lecteur hors du contexte dans laquelle je les ai écrites (ce en quoi je me trompe sans doute, mais j'invoque mon droit à être borné sur certaines petites choses). Quand je prospecte pour des romans, je ne présente que des romans dans la bibliographie (par contre j'indique dans la bio que je suis aussi nouvelliste et scénariste, mais je ne liste pas les nouvelles ni les scénarii en référence). Trop en mettre ne sert à rien, je préfère piquer l’intérêt (toutes les références sont sur mon blog si le prospect et curieux) que de noyer l'info. Je vais donc droit au but avec le ou les romans les plus pertinents.

Akram a écrit:

Kanata a écrit:
Je ne pourrais jamais y faire appel. Je suis simplement sur le cul quand je vois des auteurs jongler entre leur boulot, l'écriture, et l'édition/illustration/maquettage/impression/promotion/vente de leurs œuvres. Je ne sais pas où ils trouvent le temps !

À supposer que tu parviennes un jour à te libérer du temps, l'aventure de l'auto-publication te tenterait-elle, ou ta préférence demeurerait vers le circuit traditionnel ?

Ha... tout maîtriser de A à Z c'est TRÈS attrayant. Je pense que je ferais les deux... Circuit traditionnel pour les écrits traditionnels, et liberté de sortir des sentiers battus avec des thèmes moins populaires ou un style plus décalé. Ce serait l'occasion de Franck et de faire du Kanata sans être "enfermé" dans un style.
Maintenant... si j'avais ce temps, je crois que je ferais de l'auto-production avant de faire de l'auto-publication (les cordes, les arcs, tout ça tout ça...) *8)*

Akram a écrit:

Kanata a écrit:
Écrire en anglais (et me faire importer en France avec la vague d’œuvres anglo-saxonnes traduites chaque année.)

Tu as vécu Outre-Atlantique, aussi, je suppute que tu dois avoir un bon niveau en anglais.
Envisagerais-tu de t'essayer à l'écriture dans la langue de Shakespeare ?

J'étais très sérieux en écrivant cette réponse... Il y a vraiment des fois où ça me démange ! (Et quel pied de nez ce serait  *:p*  )[/quote]

Akram a écrit:

Kanata a écrit:
Micro éditeur, 95% numérique 5% papier, (L’Ivre-Book). Clairement un passionné de la littérature de genre, qui édite uniquement sur coup de cœur et tente d’équilibrer ses comptes comme il peut.

L'une de mes nouvelles a été retenue par Lillian Ronchaud, le fondateur de l'Ivre-Book, avec qui j'ai eu le plaisir de m'entretenir. À titre indicatif, quelle fut le délai entre l'accord oral et la publication de ton roman ?

À peine deux semaines. Mais il faut recontextualiser, je crois que je suis son premier ou second auteur. À l'époque il avait du temps et beaucoup moins de manuscrits à gérer.[/quote]

Akram a écrit:

Kanata a écrit:
Donc beaucoup de chance de mon côté, puisque je peux goûter aux différentes flaveurs des éditeurs.

Et de ces trois éditeurs que tu mentionnes, avec lequel serais-tu prêt à signer à nouveau ?
Avec ce carnet d'adresses, comptes-tu t'en tenir à ces trois, ou cherches-tu de nouvelles maisons d'édition pour publier tes prochains projets ?

L'ivre-Book, notamment pour les nouvelles. Les Nouveaux Auteurs pour un second roman, mais j'ai par exemple soumis mon dernier manuscrit à d'autres maisons aussi. Je ne repartirai pas avec Nouvelles Plumes, la sortie exclusive chez France Loisir étant un vrai frein à la visibilité puisque personne en dehors du cercle des abonnés ne peut acheter le livre pendant 1 an, et qu'ensuite c'est une sortie discrète en numérique sans promo et bien trop chère pour un livre qui n'a pas de version papier disponible du coup.

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