Pierrichik passa l'orée jonchée de glands plus résolu que jamais. Bientôt les branches seraient à nu, il deviendrait encore plus dangereux d'essayer d'approcher un dragon, or, il n'avait pas envie de naqueter dans la peau d'un aspirant jusqu'au printemps suivant ! Appréhension et excitation mêlées pressèrent une fois de plus ses doigts sur les fils du quipu pendu au rabat de sa besace. Puissant adjuvant à ses pouvoirs naissants, l'artefact, acquis grâce à trois victoires successives dans la course aux défis qui rythme la vie de tout aspirant Magéclerc, ne lui permettait toutefois pas encore de lancer un sort de cryogénie, pourtant bien utile en la circonstance. Le jeune homme ne prêta pas attention au charme enchanteur de l'étang irisé par les mille lumières de la forêt. Il savait juste qu'il s'agissait d'un des jalons à ne pas manquer pour atteindre son but. Il n'avait que faire des perches ou des gardons, seul le moyen d'obtenir les précieuses gouttes de salive dragonnesques nécessaires à la confection de l'élixir demandé par l'archimage occupait ses pensées. S'il réussissait ce coup là, son quipu, réceptacle de l'énergie du lointain sorcier qui l'avait possédé par le passé, verrait le potentiel de sa charge magique décuplé par des perles de Vir. Reprenant sa course au travers des taillis, le jeune homme chassa d'un revers de pensée la longue liste des victimes de cette chasse redoutable. Astuce et courage sont les piliers de la longue marche qui mène à la charge de Magéfort. Deux qualités essentielles pour mener à bien le combat contre les élites sombres qui n'avaient de cesse de s'emparer du pouvoir. La quête de l'ascétisme indispensable à la maîtrise des flux magiques les plus dangereux serait pour plus tard, une fois la statut de Magéclerc atteint. La végétation devenait plus dense, le relief se fit soudain raide. Pierrichik attaquait les contreforts des falaises de Rondepierre. Les dragons sont des animaux qui tiennent à leur tranquillité, ils gîtent toujours au plus inaccessible pour qui ne jouis pas des capacités de vol. Or notre blondinet était encore bien loin d'avoir le niveau pour ça, il allait devoir grimper. Risque de chute, manque de couvert, possibilités de fuite pour ainsi dire nulles, l'image du col de l'animal légendaire dressé tel le serpent des pschents qui ornent le grimoire du pouvoir des sables faisait autant cogner le cœur du jeune téméraire que l'effort de l'ascension. Si jamais il s'était trompé dans sa capacité naissante à décupler ses connexions avec les éléments naturels et que le dragon ne soit pas endormi par la digestion comme il l'escomptait, son nom viendrait alourdir les pages du registre des aspirants qui ont payé un échec de leur vie.
Pas furtif du lynx, souplesse du serpent, oeil de hibou... ombre parmi les ombres, Pierrichik pria pour que son odeur de coureur des bois ne le trahisse pas. La bête, le monument, la légende était là ! La montagne d'écailles et de griffes animait la cavité d'un souffle à l'impressionnante ampleur pour un dormeur. L'aspirant Magéclerc déglutit avec difficulté, la langue sèche et la gorge nouée, il étouffait tant il muselait son propre souffle pour ne pas éveiller la mort. Parvenu tout à côté de la gueule du monstre, le jeune homme hésita. Enivré par la perspective de l'exploit accompli, galvanisé par l'illusion de vulnérabilité de l'animal assoupi, il tendit malgré lui les doigts vers le chanfrein du dragon. Chaud, froid, doux, râpeux ? ... La curiosité lui démangeait les doigts. Fort heureusement pour lui, son instinct de survie frissonna un salutaire rappel à l'ordre tout au long de sa colonne vertébrale. Prenant garde au moindre froissement d'étoffe, Pierrichik déboucha une fiole tapissée d'axonge préparé pour l'occasion, avant de la présenter, d'un main tout de même un peu tremblante, sous les impressionnant naseaux du cracheur de feu. L'aspirant retint encore son souffle, non sans afficher un splendide sourire de triomphe, avant de placer le récipient sous le filet de bave qui suintait à présent entre les crocs à peine recouvert par les babines de l'animal. Emporté par son enthousiasme, Pierrichik souleva enfin la petite flasque réchauffée par son précieux contenu avec un cri de victoire...
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Vouala... pas compliqué.
Rêveusement,
Foenidis
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Pas furtif du lynx, souplesse du serpent, oeil de hibou... ombre parmi les ombres, Pierrichik pria pour que son odeur de coureur des bois ne le trahisse pas. La bête, le monument, la légende était là ! La montagne d'écailles et de griffes animait la cavité d'un souffle à l'impressionnante ampleur pour un dormeur. L'aspirant Magéclerc déglutit avec difficulté, la langue sèche et la gorge nouée, il étouffait tant il muselait son propre souffle pour ne pas éveiller la mort. Parvenu tout à côté de la gueule du monstre, le jeune homme hésita. Enivré par la perspective de l'exploit accompli, galvanisé par l'illusion de vulnérabilité de l'animal assoupi, il tendit malgré lui les doigts vers le chanfrein du dragon. Chaud, froid, doux, râpeux ? ... La curiosité lui démangeait les doigts. Fort heureusement pour lui, son instinct de survie frissonna un salutaire rappel à l'ordre tout au long de sa colonne vertébrale. Prenant garde au moindre froissement d'étoffe, Pierrichik déboucha une fiole tapissée d'axonge préparé pour l'occasion, avant de la présenter, d'un main tout de même un peu tremblante, sous les impressionnant naseaux du cracheur de feu. L'aspirant retint encore son souffle, non sans afficher un splendide sourire de triomphe, avant de placer le récipient sous le filet de bave qui suintait à présent entre les crocs à peine recouvert par les babines de l'animal. Emporté par son enthousiasme, Pierrichik souleva enfin la petite flasque réchauffée par son précieux contenu avec un cri de victoire...
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Vouala... pas compliqué.
Rêveusement,
Foenidis
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Sept fois à terre, huit fois debout !