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descriptionInterview de Thibaud Latil-Nicolas - Auteur publié EmptyInterview de Thibaud Latil-Nicolas - Auteur publié

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Bonjoie chers tous,

Thibaud Latil-Nicolas, auteur de "Chevauche-Brumes" , son premier roman récemment paru chez Mnémos a eu la gentillesse d'accepter ma demande d'interview à la suite d'un échange bien sympathique aux dernières Imaginales.  *:D*


« Bienvenue Thibaud Latil-Nicolas, et merci d'avoir eu la gentillesse de répondre à ces quelques questions propres à assouvir la curiosité de nos membres.

Comment vous est venue l'envie d'écrire ? Pourquoi des récits dans le genre de l’imaginaire ?

J’ai commencé à écrire « comme ça », pour essayer. À l’origine je n’avais pas prévu de construire et élaborer tout un roman. J’ai écris un chapitre, puis un autre et au fur et à mesure, je me suis rendu compte que l’exercice me plaisait.
C’est avant tout par goût que je me suis lancé dans l’écriture et petit à petit, j’en suis venu à la rédaction d’un roman que j’ai fini par proposer aux éditions Mnémos.

J’ai choisi le genre de l’imaginaire par goût, là encore. J’ai grandi entouré de références en science-fiction, fantasy, mythologie et ces récits contiennent à la fois une dimension fantasque mais également des leçons de vie et de sagesse, une combinaison qui est à l’origine de ma passion pour ce genre littéraire (et pas que).

Quelles sont vos influences littéraires ? Vos sources d’inspirations ?

Mes influences littéraires sont nombreuses et pas seulement liées à l’imaginaire. Dans ce registre, je citerai bien volontiers les livres de JP Jaworski, les bandes dessinées de Rosinski, la mythologie grecque et romaine. Mais je suis également passionné d’histoire, de cinéma et en ce qui concerne Chevauche-brumes, je me suis inspiré de la littérature des tranchées. J’adore ces livres de Giono, Genevoix, Dorgelès, ces romans où ce qui importe c’est l’Humain et non le déroulement des événements. C’est ce que j’ai voulu retranscrire dans mon roman en mettant les personnages au premier plan, en faisant en sorte que le lecteur soit davantage soucieux de leur sort que de l’issue du conflit qui, s’il dresse une toile de fond capitale, doit rester au second plan.
Et puis, outre les inspirations littéraires, il y a le cinéma, la musique, le jeu vidéo et la pop culture en général qui regorge d’œuvres riches. Toutes les œuvres qui m’ont influencé ne sont pourtant pas forcément issues du genre de l’imaginaire mais elles m’ont toutes marqué, d’une manière ou d’une autre et m’ont insufflé une énergie indispensable à l’exercice de l’écriture.

Faites vous partie des auteurs issus de l'univers du Jeu de Rôle : Comment avez-vous vécu cette triste période courant des années 90 où le JdR fut tant décrié ? Cela vous a-t-il influencé d’une quelconque manière ?

Je ne suis pas rôliste. Je ne suis pas rétif mais simplement, je n’avais personne dans mon entourage qui pratiquait ce type de distractions et je ne m’y suis donc jamais essayé.

Quelle est votre approche de la SFFF ?

La SFFF doit rester exigeante (ce n’est pas un sous-genre honteux) et se renouveler constamment par le style, les histoires proposées ou par la « mise en scène » de ses récits. C’est un genre qui peut à la fois faire voyager, permettre de s’évader, tout en posant des questions pertinentes, que ce soit sur nous où bien sur le monde dans lequel nous évoluons.
La SFFF a enfin le pouvoir extraordinaire de tout évoquer là où certains genres sont plus contraints. De la philosophie, de l’épique, de l’horreur, de la poésie, uchronies, dystopies… Tous les styles peuvent être abordés et c’est là que la SFF a un avantage extraordinaire : elle permet une liberté de création sans limites.

Pensez-vous que « Chevauche-Brumes » diffère des romans des autres écrivains du genre, et pourquoi ?[

C’est un roman qui emprunte beaucoup à l’Histoire pour la description de ses environnements. En l’occurrence je me suis inspiré de la Renaissance, je dis bien inspiré parce que j’ai pris des libertés avec la réalité pour bâtir un monde imaginaire. Le fait de ne pas évoluer dans un monde médiéval est déjà une façon de me démarquer de la plupart des récits.
Ensuite il y a le style, très gouailleur, des personnages et la « mise en scène ». Je choisis ce terme issu du cinéma parce que beaucoup de lecteurs m’ont dit que j’avais un style visuel et cinématographique qui facilitait énormément l’immersion.

Quelle est votre rapport à l’écriture, avez-vous rencontré des difficultés pour atteindre votre niveau technique actuel ? Si oui, de quel ordre ? Comment les avez-vous surmontées ?

J’ai écris un autre roman avant et qui n’a jamais été publié faute d’une qualité suffisante. J’avais la fâcheuse tendance, au début, à mettre toute mon énergie dans la constitution d’une intrigue complexe et j’en oubliais le développement de personnages. Au final, tous ceux que je créais à l’époque n’étaient plus que des « personnages-fonctions » et le récit en pâtissait alors terriblement.
J’ai continué d’écrire, par plaisir, mais en diversifiant me sources d’inspirations, en ne me forçant pas et surtout, en conservant à l’esprit que l’écriture devait rester un plaisir.

Architecte ou aventurier ? Faites-vous partie des auteurs qui planifient toute la structure de leur récit à l'avance ou vous laissez-vous mener par vos personnages ?


J'aime savoir où je vais et logiquement, je dresse une structure de mon récit avant d'écrire. Cependant, je laisse mes personnages prendre des chemins de traverse et s'épanouir comme ils l'entendent. Cela me semble un bon moyen de garder le récit construit mais vivant.


Avez-vous une manie, un rituel, un objet ou un endroit fétiche essentiel pour être dans les meilleures conditions d'écriture ?

J’aime boire un café en écrivant et, si possible en écoutant de la musique instrumentale (bandes originales de films où de jeux, musique classique). Et puis le chat n’est jamais loin pour me souffler des répliques !

Combien de temps vous a demandé l’écriture de votre premier roman ? Et aujourd’hui, combien de temps vous faut-il en moyenne pour écrire un roman ?

Chevauche-brumes m’a demandé sept mois (sans compter les corrections avec l’éditeur). Il s’agit de mon seul roman alors je ne peux pas en tirer de généralités.
J’ai également écris quelques nouvelles mais qui ne sont pas encore publiées pour l’instant.

Si vous avez pratiqué l'art de la nouvelle, quels enseignements en retirez-vous ? Vos nouvelles publiées ont-elles influencé les éditeurs qui ont pris en charge votre roman ?

Je me suis mis aux nouvelles après le roman et bien que ce format soit plus court, il est également complexe car il faut faire passer un maximum d’idées et de ressentis dans un délai très bref. C’est comme un court métrage : il faut faire preuve de concision sans pour autant sacrifier au « souffle » du récit. Ce n’est pas évident.

Pouvez-vous nous raconter votre accession à l'édition chez un éditeur tel que Mnémos ?

J’ai envoyé à Mnémos mon manuscrit avec une lettre de motivation et une présentation de mon roman. C’est cette lettre qui a fait la différence. Je ne savais pas à l’époque mais Mnémos reçoit environ 2000 manuscrits par an. Il est donc impossible de tout lire dans son intégralité. Le premier contact avec l’éditeur c’est   cette lettre de motivation alors, petit conseil aux futurs publiés : soignez-là !
Cette lettre a interpellé l’éditeur qui, du coup, a lu le résumé de mon roman et enfin, a attaqué le manuscrit pour finalement, le retenir.

Sur quels projets travaillez-vous à l’heure actuelle ?

Je travaille sur une suite ! Chevauche-brumes est à l’origine un tome unique mais beaucoup de gens m’ont demandé une suite et comme je me suis énormément amusé à bâtir cet univers, je ne me suis pas fait prier !

Quel sentiment éprouvez-vous au regard de vos publications ?

C’est une véritable joie. Quand j’ai reçu la réponse positive de l’éditeur, j’ai sauté au plafond. Et puis suivre tout le processus de mise en page, les premières épreuves de la couverture, les premières critiques… Tout ça est une chouette aventure qui vous amène à rencontrer des gens différents, à vous ouvrir à d’autres auteurs et éditeurs. Et puis j’ai rencontré mes premiers lecteurs que je salue au passage. C’est toujours un plaisir de discuter avec eux dans un salon ou au cours d’une séance de dédicace.

Quel est votre rapport face aux critiques ?

J’essaie toujours de les rendre utiles. Une bonne critique flatte et une mauvaise écorche mais aucun de ces deux résultats n’est utile au final. La bonne critique me réjouit et je me la remémore à chaque fois que je doute, à chaque fois que je me demande si ce que je couche sur le papier vaut la peine d’être raconté. Elle devient ainsi un carburant, un moteur qui vient en appui du plaisir d’écrire et de l’inspiration.

La mauvaise est plus complexe à aborder car elle secoue, surtout quand elle est justifiée. Quand on me reproche d’utiliser des termes élaborés et de faire référence à des technologies qui n’existaient pas aux XVème et XVIème siècles, cela ne me fait ni chaud ni froid : c’est de l’imaginaire (donc liberté vis à vis de la vraisemblance historique) et mon style doit rester personnel.
En revanche, lorsque plusieurs critiques convergent sur un point je m’interroge. Par exemple, beaucoup de bonnes critiques ont toutefois regretté que dans Chevauche-brumes, on n’en apprenne pas davantage sur le monde, le contexte politique et religieux. Si plusieurs personnes ont pointé cela du doigt, c’est qu’il y a effectivement un défaut que je peux corriger. Car si j’écris pour m’amuser, à partir du moment où je publie, je dois également prendre en compte l’avis de ceux qui me lisent.

En l’occurrence, j’ai pris cela en compte pour la suite et j’ai étoffé cet aspect du récit. La difficulté, maintenant, est de développer un univers tout en gardant le souffle et la vitalité que j’ai voulu donner au premier roman.

La critique fait grandir : elle vous interroge sur le rapport que vous nouez avec vous-même. Lorsqu’elle m’atteint trop profondément, j’en déduis que je manque d’une certaine maturité et que je dois prendre de la distance au risque de laisser parler uniquement mon ego.

Que pensez-vous de vos rapports avec votre ou vos éditeurs ?

Cela se passe très bien et quand je jette un œil sur certains contrats proposés par d’autres maisons moins sérieuses, je me dis que j’ai de la chance !

De plus en plus d'auteurs – parfois reconnus - se tournent vers l'auto-publication, que pensez-vous de cette voie ?

C’est une voie comme une autre. Il serait faux de penser que celui qui s’auto publie est nécessairement « moins bon » que celui qui est publié par un professionnel. Cela paraît évident mais j’ai parfois trouvé des gens, sur les réseaux sociaux notamment, qui faisaient preuve d’un véritable mépris pour les « autopubliés » alors qu’eux mêmes n’avaient jamais tenté d’écrire le moindre récit !

C’est une voie à exploiter et qui peut aussi s’assimiler à un acte militant. Il faut simplement l’appréhender comme une autre façon de participer au monde de la culture.

Auriez-vous un conseil à prodiguer aux auteurs en herbe qui espèrent être publiés ?

Surtout, que l’écriture reste un plaisir. Si vous vous amusez en écrivant, cela se verra en vous lisant. C’est mon éditeur qui m’a donné ce conseil lorsque je commençais à m’inquiéter à l’idée d’écrire un second volume.
Ensuite : soignez bien votre lettre de présentation. C’est le premier contact avec l’éditeur. Si vous la bâclez, peu importe que votre roman soit bon, il ne sera peut-être pas ouvert.

Un dernier mot pour conclure ?


Merci pour cette interview. Je suis ravi d’avoir pu échanger avec vous et j’espère vous revoir très bientôt ![/color]

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Sept fois à terre, huit fois debout !

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Merci beaucoup, Foenidis, pour cette interview - et merci à l'auteur de s'être prêté au jeu.

Il se trouve que je me suis offert Chevauche-Brumes ( pour la 4° de couverture autant que pour l'illustration et une critique positive chez l'Ours inculte - https://ours-inculte.fr/chevauche-brumes/) et j'attends de partir début août en montagne pour le savourer. Les réponses de Thibaud Latil-Nicolas à tes questions me rendent encore plus impatient  *rebond*

Marrant, cette histoire de la lettre - et en même temps, c'est assez logique, 2000 manuscrits reçus... Dis, y aurait pas moyen de la lire quelque part , sa lettre imparable?  *démon*

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Tu pourras lui demander, dès qu'Akram aura validé son statut d'Invité d'Honneur. *:D*

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Sept fois à terre, huit fois debout !

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Questions pertinentes, réponses claires et détaillées de M. Thibaud Latil-Nicolas,
Chapeau Foe *bravo*

2000 manuscrits... dingue !

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Dans l'espace personne ne vous entendra écrire

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Très intéressant. Merci Foe ! J'aurais aimé savoir ce que fait Thibaud dans la vie pour pouvoir consacrer sept mois à l'écriture de son roman... C'est ma grande interrogation dans mon rapport à l'écriture : comment trouver le temps d'écrire un roman (quand le mien traîne depuis 25 ans).

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Yo no soy David Wozniak

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Joe Cornellas a écrit:
Très intéressant. Merci Foe ! J'aurais aimé savoir ce que fait Thibaud dans la vie pour pouvoir consacrer sept mois à l'écriture de son roman... C'est ma grande interrogation dans mon rapport à l'écriture : comment trouver le temps d'écrire un roman (quand le mien traîne depuis 25 ans).


Bonjour Joe Cornellas,

Je travaille beaucoup et dans des horaires décalés, y compris parfois les nuits et les week-ends. En fait, je prend sur ma pause déjeuner et sur mes soirées pour écrire. Sinon j'attends les vacances. En aucun cas je ne peux me permettre de rester sept mois à ne faire qu'écrire.
Effectivement cela exige un investissement certain et depuis que j'écris, le temps me manque pour me livrer à d'autres activités comme la lecture, etc...

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Bonjour Thibaud ! Merci pour cet éclairage. Je vois qu'on a tous les mêmes difficultés pour s'adonner à l'écriture...

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Yo no soy David Wozniak

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Salutations, Thibaud.


Déjà, merci de t'être prêté au jeu des questions-réponses : il est toujours intéressant quel rapport entretiennent les auteurs publiés avec l'écriture et le monde de l'édition.

Chevauche-brumes a écrit:
la « mise en scène ». Je choisis ce terme issu du cinéma parce que beaucoup de lecteurs m’ont dit que j’avais un style visuel et cinématographique qui facilitait énormément l’immersion.

À ce sujet, as-tu lu des ouvrages sur la structure narrative ou la conception de scenario pour bâtir la trame de ton roman, ou t'en es-tu dispensé ?

Chevauche-brumes a écrit:
La critique fait grandir : elle vous interroge sur le rapport que vous nouez avec vous-même. Lorsqu’elle m’atteint trop profondément, j’en déduis que je manque d’une certaine maturité et que je dois prendre de la distance au risque de laisser parler uniquement mon ego.

Si tu estimes parfois manquer de maturité face à la critique, ton propos n'en témoigne pas moins d'une grande sagesse *:)*

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Chevauche-brumes a écrit:
Joe Cornellas a écrit:
Très intéressant. Merci Foe ! J'aurais aimé savoir ce que fait Thibaud dans la vie pour pouvoir consacrer sept mois à l'écriture de son roman... C'est ma grande interrogation dans mon rapport à l'écriture : comment trouver le temps d'écrire un roman (quand le mien traîne depuis 25 ans).


Bonjour Joe Cornellas,

Je travaille beaucoup et dans des horaires décalés, y compris parfois les nuits et les week-ends. En fait, je prend sur ma pause déjeuner et sur mes soirées pour écrire. Sinon j'attends les vacances. En aucun cas je ne peux me permettre de rester sept mois à ne faire qu'écrire.
Effectivement cela exige un investissement certain et depuis que j'écris, le temps me manque pour me livrer à d'autres activités comme la lecture, etc...


Total respect *respect*
Moi, après le travail ou pendant les pauses, j'ai le cerveau trop en bouillie pour reprendre une écriture au long cours. Mais il faudrait s'astreindre à de la régularité, c'est certain. (perso, en arrêtant d'écrire des nouvelles)
Et pour la fameuse lettre envoyée à Mnémos, Thibaud, sans être indiscret bien sûr *roll*, peux-tu juste dire en gros quel était ton angle d'attaque? Plutôt sur l'oeuvre elle-même, ce que tu pensais apporter de nouveau en fantasy, ton parcours, tes goûts, ton envie de travailler avec Mnémos, un peu tout ça à la fois? Et plutôt dans un style très sobre ou plutôt enlevé, enthousiaste, spirituel etc. ? Je sais bien qu'il n'y a pas de recette miracle, mais avoir une idée de ce qui peut "parler" à des éditeurs surbookés, ça peut être diablement intéressant...

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Akram a écrit:
Salutations, Thibaud.


Déjà, merci de t'être prêté au jeu des questions-réponses : il est toujours intéressant quel rapport entretiennent les auteurs publiés avec l'écriture et le monde de l'édition.

Chevauche-brumes a écrit:
la « mise en scène ». Je choisis ce terme issu du cinéma parce que beaucoup de lecteurs m’ont dit que j’avais un style visuel et cinématographique qui facilitait énormément l’immersion.

À ce sujet, as-tu lu des ouvrages sur la structure narrative ou la conception de scenario pour bâtir la trame de ton roman, ou t'en es-tu dispensé ?

Chevauche-brumes a écrit:
La critique fait grandir : elle vous interroge sur le rapport que vous nouez avec vous-même. Lorsqu’elle m’atteint trop profondément, j’en déduis que je manque d’une certaine maturité et que je dois prendre de la distance au risque de laisser parler uniquement mon ego.

Si tu estimes parfois manquer de maturité face à la critique, ton propos n'en témoigne pas moins d'une grande sagesse *:)*


Bonjour Akram,

Non je n'ai pas lu de livres relatifs à la structure des histoires et des romans. J'ai écris à l'instinct, en me basant sur les œuvres que j'avais aimées. en bref je voulais des personnages qui évoluent au fil du récit et une situation de début et de fin qui diffère. Pour le reste, c'était en fonction de mes envies.

descriptionInterview de Thibaud Latil-Nicolas - Auteur publié EmptyRéponse Marc.S

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Bonjour Marc,

Pour la lettre, j'ai fait sobre et surtout court! Une page maximum. Le plus simple est que je t'en propose le contenu ci-dessous:

Madame, Monsieur,

J'ai trente-deux ans et il s'agit de mon second manuscrit, n'étant pas écrivain de profession mais ne désespérant pas de le devenir. Je ne me plongeais jusqu’ici dans les univers de science-fiction et de fantasy que pour mon plus grand plaisir lors de mes temps de loisirs.

Attiré par ces genres depuis ma plus tendre enfance et après avoir dévoré des monceaux de livres, j'ai fini par me lancer dans l'écriture d'un roman de fantasy mettant en scène les pérégrinations d'une troupe d'hommes et de femmes mandatés par leur suzerain afin d'enquêter sur un phénomène magique encore méconnu de leurs contemporains: la Brume d'Encre. Cet orage éternel a toujours existé et imposé son ombre aux territoires septentrionaux. Le brouillard était cependant immobile comme une montagne et se contentait de boucher l’horizon. Mais depuis quelques temps, ses flancs évanescents s’alourdissent de foudre et vomissent par intermittence des créatures immondes, dignes des cauchemars les plus odieux.

J'ai développé mon amour des personnages gouailleurs et attendrissant lorsque j'ai découvert la littérature des tranchées (Les croix de bois, Les éparges, La peur, etc...) J'ai donc voulu retrouver cet esprit dans mon livre et rester proche des personnages que j'ai créés afin d'éviter un amoncellement de pages indigestes ayant pour but exclusif d'établir un univers détaillé au détriment du plaisir de la lecture. Les enjeux sont donc bien évidemment exposés et l’univers développé mais essentiellement via des dialogues permettant d'insuffler un rythme facilitant l'immersion.
Il y a dans ce texte de l'humour, du rythme et un sous texte écologique assez discret. Ce livre compte 507 218 caractères (espaces compris) et constitue un tome unique. Je vous informe également que j’ai envoyé le manuscrit aux éditions Mnémos, actusf, Bragelonne, Belial, et au diable vauvert.

Quelle que soit votre décision, je vous remercie d'avoir pris le temps de lire cette présentation. J’espère également que vous prendrez autant de plaisir à découvrir ce manuscrit que je n’en ai ressenti à l’écrire.


Voilà, si cela pouvait t'être utile, j'en serais ravi.

TLN

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En effet, c'est efficace. On voit que tu maîtrises ton sujet, ses tenants et aboutissants, et tu as bien su le pitcher pour donner envie d'en savoir plus. Je vais devoir aller acheter ton bouquin, c'est malin ! Bravo *;)*

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Yo no soy David Wozniak

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Merci beaucoup, Thibaud! C'est très intéressant - et ce partage direct est généreux - pas mal d'auteurs seraient restés évasifs.
C'est clair qu'on va être un certain nombre à chevaucher avec ta Compagnie cet été *rebond*

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Bonjour !

Oui, même remarques que Joe. On voit tout de suite que tu vas à l'essentiel, tout en évitant de rester trop superficiel ou trop  "classique" dans tes explications. Un rapide exposé de tes motivations, de l'intrigue de ton roman, et tu enchaînes ensuite sur ton approche d'un récit en tant qu'écrivain.

J'ai développé mon amour des personnages gouailleurs et attendrissant lorsque j'ai découvert la littérature des tranchées (Les croix de bois, Les éparges, La peur, etc...) J'ai donc voulu retrouver cet esprit dans mon livre et rester proche des personnages que j'ai créés afin d'éviter un amoncellement de pages indigestes ayant pour but exclusif d'établir un univers détaillé au détriment du plaisir de la lecture.

J'imagine (je me trompe peut-être) que ce passage en particulier a pu bien remplir son office auprès de l'éditeur.

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Merci pour ce partage.
Donc en fait, tu as fait une présentation très personnelle (avec un jugement de valeur). Le contraire, finalement, de ce qui est régulièrement préconisé.
C'est bon à savoir. On se rend compte que, souvent, on n'ose pas en faire autant ni se vendre si franchement.

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Oui, merci beaucoup pour ce partage très utile tant il est vrai qu'il est difficile de savoir où placer le curseur pour se présenter aux éditeurs. *:D*

Détail pratique : le combo lettre/présentation/manuscrit a été expédié en impression papier ou version numérique par les sites des éditeurs ?

Rêveusement,
Foenidis

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Sept fois à terre, huit fois debout !

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Foenidis a écrit:
Oui, merci beaucoup pour ce partage très utile tant il est vrai qu'il est difficile de savoir où placer le curseur pour se présenter aux éditeurs. *:D*

Détail pratique : le combo lettre/présentation/manuscrit a été expédié en impression papier ou version numérique par les sites des éditeurs ?

Rêveusement,
Foenidis


J'ai tout envoyé en pdf à l'adresse indiquée sur les sites des éditeurs. La plupart travaillent comme ça.

Merci à tous pour vos retours!

TLN

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Félicitations et merci beaucoup pour ce partage. J'avais envoyé mon roman chez Mnémos également mais maintenant je sais ce qui a péché. Ma lettre n'étais pas aussi bien que la tienne. J'ai effectivement vu Chevauche-Brumes sur leur page d'accueil, ça donne envie.

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Merci Foe pour cette interview et merci Thibault de t'y être prêté et encore plus de répondre aux questions des habitants de cette forêt avec une belle transparence en cerise sur le gâteau !

Justement, j'en ai une petite aussi, si tu as le temps: est-ce que le succès de ton premier roman t'a permis de libérer plus de temps pour écrire ?

_________________
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Gnucki a écrit:
Merci Foe pour cette interview et merci Thibault de t'y être prêté et encore plus de répondre aux questions des habitants de cette forêt avec une belle transparence en cerise sur le gâteau !

Justement, j'en ai une petite aussi, si tu as le temps: est-ce que le succès de ton premier roman t'a permis de libérer plus de temps pour écrire ?


Bonjour,

Hé bien non, pas vraiment. D'une part le succès de Chevauche-brumes est avant tout un succès critique et il est encore trop tôt pour avoir un chiffre des ventes. Même si elles devaient être bonnes, elles ne me permettront pas d'en vivre et donc de me consacrer exclusivement à l'écriture. J'adorerais cela, je l'admets.
En revanche, le fait d'être "consacré" par une maison d'édition m' insuffle une certaine confiance en moi et me pousse à envisager de développer mon univers, voire à m'attaquer à d'autres genres littéraires.

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Chevauche-brumes a écrit:
Même si elles devaient être bonnes, elles ne me permettront pas d'en vivre et donc de me consacrer exclusivement à l'écriture. J'adorerais cela, je l'admets.

Tu as fait le premier pas dans cette direction, en tout cas. Ça doit être génial de vivre cet espoir d'aussi près !

Chevauche-brumes a écrit:
En revanche, le fait d'être "consacré" par une maison d'édition m' insuffle une certaine confiance en moi et me pousse à envisager de développer mon univers, voire à m'attaquer à d'autres genres littéraires.

Je te comprends tellement. Ce n'est pas facile d'avoir confiance en soi en tant que jeune auteur. J'imagine que ça libère de savoir qu'une personne que l'on ne connaît pas accorde de l'intérêt à son "travail".

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