Bonjoie chers tous,
Thibaud Latil-Nicolas, auteur de "Chevauche-Brumes" , son premier roman récemment paru chez Mnémos a eu la gentillesse d'accepter ma demande d'interview à la suite d'un échange bien sympathique aux dernières Imaginales.
« Bienvenue Thibaud Latil-Nicolas, et merci d'avoir eu la gentillesse de répondre à ces quelques questions propres à assouvir la curiosité de nos membres.
Comment vous est venue l'envie d'écrire ? Pourquoi des récits dans le genre de l’imaginaire ?
J’ai commencé à écrire « comme ça », pour essayer. À l’origine je n’avais pas prévu de construire et élaborer tout un roman. J’ai écris un chapitre, puis un autre et au fur et à mesure, je me suis rendu compte que l’exercice me plaisait.
C’est avant tout par goût que je me suis lancé dans l’écriture et petit à petit, j’en suis venu à la rédaction d’un roman que j’ai fini par proposer aux éditions Mnémos.
J’ai choisi le genre de l’imaginaire par goût, là encore. J’ai grandi entouré de références en science-fiction, fantasy, mythologie et ces récits contiennent à la fois une dimension fantasque mais également des leçons de vie et de sagesse, une combinaison qui est à l’origine de ma passion pour ce genre littéraire (et pas que).
Quelles sont vos influences littéraires ? Vos sources d’inspirations ?
Mes influences littéraires sont nombreuses et pas seulement liées à l’imaginaire. Dans ce registre, je citerai bien volontiers les livres de JP Jaworski, les bandes dessinées de Rosinski, la mythologie grecque et romaine. Mais je suis également passionné d’histoire, de cinéma et en ce qui concerne Chevauche-brumes, je me suis inspiré de la littérature des tranchées. J’adore ces livres de Giono, Genevoix, Dorgelès, ces romans où ce qui importe c’est l’Humain et non le déroulement des événements. C’est ce que j’ai voulu retranscrire dans mon roman en mettant les personnages au premier plan, en faisant en sorte que le lecteur soit davantage soucieux de leur sort que de l’issue du conflit qui, s’il dresse une toile de fond capitale, doit rester au second plan.
Et puis, outre les inspirations littéraires, il y a le cinéma, la musique, le jeu vidéo et la pop culture en général qui regorge d’œuvres riches. Toutes les œuvres qui m’ont influencé ne sont pourtant pas forcément issues du genre de l’imaginaire mais elles m’ont toutes marqué, d’une manière ou d’une autre et m’ont insufflé une énergie indispensable à l’exercice de l’écriture.
Faites vous partie des auteurs issus de l'univers du Jeu de Rôle : Comment avez-vous vécu cette triste période courant des années 90 où le JdR fut tant décrié ? Cela vous a-t-il influencé d’une quelconque manière ?
Je ne suis pas rôliste. Je ne suis pas rétif mais simplement, je n’avais personne dans mon entourage qui pratiquait ce type de distractions et je ne m’y suis donc jamais essayé.
Quelle est votre approche de la SFFF ?
La SFFF doit rester exigeante (ce n’est pas un sous-genre honteux) et se renouveler constamment par le style, les histoires proposées ou par la « mise en scène » de ses récits. C’est un genre qui peut à la fois faire voyager, permettre de s’évader, tout en posant des questions pertinentes, que ce soit sur nous où bien sur le monde dans lequel nous évoluons.
La SFFF a enfin le pouvoir extraordinaire de tout évoquer là où certains genres sont plus contraints. De la philosophie, de l’épique, de l’horreur, de la poésie, uchronies, dystopies… Tous les styles peuvent être abordés et c’est là que la SFF a un avantage extraordinaire : elle permet une liberté de création sans limites.
Pensez-vous que « Chevauche-Brumes » diffère des romans des autres écrivains du genre, et pourquoi ?[
C’est un roman qui emprunte beaucoup à l’Histoire pour la description de ses environnements. En l’occurrence je me suis inspiré de la Renaissance, je dis bien inspiré parce que j’ai pris des libertés avec la réalité pour bâtir un monde imaginaire. Le fait de ne pas évoluer dans un monde médiéval est déjà une façon de me démarquer de la plupart des récits.
Ensuite il y a le style, très gouailleur, des personnages et la « mise en scène ». Je choisis ce terme issu du cinéma parce que beaucoup de lecteurs m’ont dit que j’avais un style visuel et cinématographique qui facilitait énormément l’immersion.
Quelle est votre rapport à l’écriture, avez-vous rencontré des difficultés pour atteindre votre niveau technique actuel ? Si oui, de quel ordre ? Comment les avez-vous surmontées ?
J’ai écris un autre roman avant et qui n’a jamais été publié faute d’une qualité suffisante. J’avais la fâcheuse tendance, au début, à mettre toute mon énergie dans la constitution d’une intrigue complexe et j’en oubliais le développement de personnages. Au final, tous ceux que je créais à l’époque n’étaient plus que des « personnages-fonctions » et le récit en pâtissait alors terriblement.
J’ai continué d’écrire, par plaisir, mais en diversifiant me sources d’inspirations, en ne me forçant pas et surtout, en conservant à l’esprit que l’écriture devait rester un plaisir.
Architecte ou aventurier ? Faites-vous partie des auteurs qui planifient toute la structure de leur récit à l'avance ou vous laissez-vous mener par vos personnages ?
J'aime savoir où je vais et logiquement, je dresse une structure de mon récit avant d'écrire. Cependant, je laisse mes personnages prendre des chemins de traverse et s'épanouir comme ils l'entendent. Cela me semble un bon moyen de garder le récit construit mais vivant.
Avez-vous une manie, un rituel, un objet ou un endroit fétiche essentiel pour être dans les meilleures conditions d'écriture ?
J’aime boire un café en écrivant et, si possible en écoutant de la musique instrumentale (bandes originales de films où de jeux, musique classique). Et puis le chat n’est jamais loin pour me souffler des répliques !
Combien de temps vous a demandé l’écriture de votre premier roman ? Et aujourd’hui, combien de temps vous faut-il en moyenne pour écrire un roman ?
Chevauche-brumes m’a demandé sept mois (sans compter les corrections avec l’éditeur). Il s’agit de mon seul roman alors je ne peux pas en tirer de généralités.
J’ai également écris quelques nouvelles mais qui ne sont pas encore publiées pour l’instant.
Si vous avez pratiqué l'art de la nouvelle, quels enseignements en retirez-vous ? Vos nouvelles publiées ont-elles influencé les éditeurs qui ont pris en charge votre roman ?
Je me suis mis aux nouvelles après le roman et bien que ce format soit plus court, il est également complexe car il faut faire passer un maximum d’idées et de ressentis dans un délai très bref. C’est comme un court métrage : il faut faire preuve de concision sans pour autant sacrifier au « souffle » du récit. Ce n’est pas évident.
Pouvez-vous nous raconter votre accession à l'édition chez un éditeur tel que Mnémos ?
J’ai envoyé à Mnémos mon manuscrit avec une lettre de motivation et une présentation de mon roman. C’est cette lettre qui a fait la différence. Je ne savais pas à l’époque mais Mnémos reçoit environ 2000 manuscrits par an. Il est donc impossible de tout lire dans son intégralité. Le premier contact avec l’éditeur c’est cette lettre de motivation alors, petit conseil aux futurs publiés : soignez-là !
Cette lettre a interpellé l’éditeur qui, du coup, a lu le résumé de mon roman et enfin, a attaqué le manuscrit pour finalement, le retenir.
Sur quels projets travaillez-vous à l’heure actuelle ?
Je travaille sur une suite ! Chevauche-brumes est à l’origine un tome unique mais beaucoup de gens m’ont demandé une suite et comme je me suis énormément amusé à bâtir cet univers, je ne me suis pas fait prier !
Quel sentiment éprouvez-vous au regard de vos publications ?
C’est une véritable joie. Quand j’ai reçu la réponse positive de l’éditeur, j’ai sauté au plafond. Et puis suivre tout le processus de mise en page, les premières épreuves de la couverture, les premières critiques… Tout ça est une chouette aventure qui vous amène à rencontrer des gens différents, à vous ouvrir à d’autres auteurs et éditeurs. Et puis j’ai rencontré mes premiers lecteurs que je salue au passage. C’est toujours un plaisir de discuter avec eux dans un salon ou au cours d’une séance de dédicace.
Quel est votre rapport face aux critiques ?
J’essaie toujours de les rendre utiles. Une bonne critique flatte et une mauvaise écorche mais aucun de ces deux résultats n’est utile au final. La bonne critique me réjouit et je me la remémore à chaque fois que je doute, à chaque fois que je me demande si ce que je couche sur le papier vaut la peine d’être raconté. Elle devient ainsi un carburant, un moteur qui vient en appui du plaisir d’écrire et de l’inspiration.
La mauvaise est plus complexe à aborder car elle secoue, surtout quand elle est justifiée. Quand on me reproche d’utiliser des termes élaborés et de faire référence à des technologies qui n’existaient pas aux XVème et XVIème siècles, cela ne me fait ni chaud ni froid : c’est de l’imaginaire (donc liberté vis à vis de la vraisemblance historique) et mon style doit rester personnel.
En revanche, lorsque plusieurs critiques convergent sur un point je m’interroge. Par exemple, beaucoup de bonnes critiques ont toutefois regretté que dans Chevauche-brumes, on n’en apprenne pas davantage sur le monde, le contexte politique et religieux. Si plusieurs personnes ont pointé cela du doigt, c’est qu’il y a effectivement un défaut que je peux corriger. Car si j’écris pour m’amuser, à partir du moment où je publie, je dois également prendre en compte l’avis de ceux qui me lisent.
En l’occurrence, j’ai pris cela en compte pour la suite et j’ai étoffé cet aspect du récit. La difficulté, maintenant, est de développer un univers tout en gardant le souffle et la vitalité que j’ai voulu donner au premier roman.
La critique fait grandir : elle vous interroge sur le rapport que vous nouez avec vous-même. Lorsqu’elle m’atteint trop profondément, j’en déduis que je manque d’une certaine maturité et que je dois prendre de la distance au risque de laisser parler uniquement mon ego.
Que pensez-vous de vos rapports avec votre ou vos éditeurs ?
Cela se passe très bien et quand je jette un œil sur certains contrats proposés par d’autres maisons moins sérieuses, je me dis que j’ai de la chance !
De plus en plus d'auteurs – parfois reconnus - se tournent vers l'auto-publication, que pensez-vous de cette voie ?
C’est une voie comme une autre. Il serait faux de penser que celui qui s’auto publie est nécessairement « moins bon » que celui qui est publié par un professionnel. Cela paraît évident mais j’ai parfois trouvé des gens, sur les réseaux sociaux notamment, qui faisaient preuve d’un véritable mépris pour les « autopubliés » alors qu’eux mêmes n’avaient jamais tenté d’écrire le moindre récit !
C’est une voie à exploiter et qui peut aussi s’assimiler à un acte militant. Il faut simplement l’appréhender comme une autre façon de participer au monde de la culture.
Auriez-vous un conseil à prodiguer aux auteurs en herbe qui espèrent être publiés ?
Surtout, que l’écriture reste un plaisir. Si vous vous amusez en écrivant, cela se verra en vous lisant. C’est mon éditeur qui m’a donné ce conseil lorsque je commençais à m’inquiéter à l’idée d’écrire un second volume.
Ensuite : soignez bien votre lettre de présentation. C’est le premier contact avec l’éditeur. Si vous la bâclez, peu importe que votre roman soit bon, il ne sera peut-être pas ouvert.
Un dernier mot pour conclure ?
Merci pour cette interview. Je suis ravi d’avoir pu échanger avec vous et j’espère vous revoir très bientôt ![/color]
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Thibaud Latil-Nicolas, auteur de "Chevauche-Brumes" , son premier roman récemment paru chez Mnémos a eu la gentillesse d'accepter ma demande d'interview à la suite d'un échange bien sympathique aux dernières Imaginales.
« Bienvenue Thibaud Latil-Nicolas, et merci d'avoir eu la gentillesse de répondre à ces quelques questions propres à assouvir la curiosité de nos membres.
Comment vous est venue l'envie d'écrire ? Pourquoi des récits dans le genre de l’imaginaire ?
J’ai commencé à écrire « comme ça », pour essayer. À l’origine je n’avais pas prévu de construire et élaborer tout un roman. J’ai écris un chapitre, puis un autre et au fur et à mesure, je me suis rendu compte que l’exercice me plaisait.
C’est avant tout par goût que je me suis lancé dans l’écriture et petit à petit, j’en suis venu à la rédaction d’un roman que j’ai fini par proposer aux éditions Mnémos.
J’ai choisi le genre de l’imaginaire par goût, là encore. J’ai grandi entouré de références en science-fiction, fantasy, mythologie et ces récits contiennent à la fois une dimension fantasque mais également des leçons de vie et de sagesse, une combinaison qui est à l’origine de ma passion pour ce genre littéraire (et pas que).
Quelles sont vos influences littéraires ? Vos sources d’inspirations ?
Mes influences littéraires sont nombreuses et pas seulement liées à l’imaginaire. Dans ce registre, je citerai bien volontiers les livres de JP Jaworski, les bandes dessinées de Rosinski, la mythologie grecque et romaine. Mais je suis également passionné d’histoire, de cinéma et en ce qui concerne Chevauche-brumes, je me suis inspiré de la littérature des tranchées. J’adore ces livres de Giono, Genevoix, Dorgelès, ces romans où ce qui importe c’est l’Humain et non le déroulement des événements. C’est ce que j’ai voulu retranscrire dans mon roman en mettant les personnages au premier plan, en faisant en sorte que le lecteur soit davantage soucieux de leur sort que de l’issue du conflit qui, s’il dresse une toile de fond capitale, doit rester au second plan.
Et puis, outre les inspirations littéraires, il y a le cinéma, la musique, le jeu vidéo et la pop culture en général qui regorge d’œuvres riches. Toutes les œuvres qui m’ont influencé ne sont pourtant pas forcément issues du genre de l’imaginaire mais elles m’ont toutes marqué, d’une manière ou d’une autre et m’ont insufflé une énergie indispensable à l’exercice de l’écriture.
Faites vous partie des auteurs issus de l'univers du Jeu de Rôle : Comment avez-vous vécu cette triste période courant des années 90 où le JdR fut tant décrié ? Cela vous a-t-il influencé d’une quelconque manière ?
Je ne suis pas rôliste. Je ne suis pas rétif mais simplement, je n’avais personne dans mon entourage qui pratiquait ce type de distractions et je ne m’y suis donc jamais essayé.
Quelle est votre approche de la SFFF ?
La SFFF doit rester exigeante (ce n’est pas un sous-genre honteux) et se renouveler constamment par le style, les histoires proposées ou par la « mise en scène » de ses récits. C’est un genre qui peut à la fois faire voyager, permettre de s’évader, tout en posant des questions pertinentes, que ce soit sur nous où bien sur le monde dans lequel nous évoluons.
La SFFF a enfin le pouvoir extraordinaire de tout évoquer là où certains genres sont plus contraints. De la philosophie, de l’épique, de l’horreur, de la poésie, uchronies, dystopies… Tous les styles peuvent être abordés et c’est là que la SFF a un avantage extraordinaire : elle permet une liberté de création sans limites.
Pensez-vous que « Chevauche-Brumes » diffère des romans des autres écrivains du genre, et pourquoi ?[
C’est un roman qui emprunte beaucoup à l’Histoire pour la description de ses environnements. En l’occurrence je me suis inspiré de la Renaissance, je dis bien inspiré parce que j’ai pris des libertés avec la réalité pour bâtir un monde imaginaire. Le fait de ne pas évoluer dans un monde médiéval est déjà une façon de me démarquer de la plupart des récits.
Ensuite il y a le style, très gouailleur, des personnages et la « mise en scène ». Je choisis ce terme issu du cinéma parce que beaucoup de lecteurs m’ont dit que j’avais un style visuel et cinématographique qui facilitait énormément l’immersion.
Quelle est votre rapport à l’écriture, avez-vous rencontré des difficultés pour atteindre votre niveau technique actuel ? Si oui, de quel ordre ? Comment les avez-vous surmontées ?
J’ai écris un autre roman avant et qui n’a jamais été publié faute d’une qualité suffisante. J’avais la fâcheuse tendance, au début, à mettre toute mon énergie dans la constitution d’une intrigue complexe et j’en oubliais le développement de personnages. Au final, tous ceux que je créais à l’époque n’étaient plus que des « personnages-fonctions » et le récit en pâtissait alors terriblement.
J’ai continué d’écrire, par plaisir, mais en diversifiant me sources d’inspirations, en ne me forçant pas et surtout, en conservant à l’esprit que l’écriture devait rester un plaisir.
Architecte ou aventurier ? Faites-vous partie des auteurs qui planifient toute la structure de leur récit à l'avance ou vous laissez-vous mener par vos personnages ?
J'aime savoir où je vais et logiquement, je dresse une structure de mon récit avant d'écrire. Cependant, je laisse mes personnages prendre des chemins de traverse et s'épanouir comme ils l'entendent. Cela me semble un bon moyen de garder le récit construit mais vivant.
Avez-vous une manie, un rituel, un objet ou un endroit fétiche essentiel pour être dans les meilleures conditions d'écriture ?
J’aime boire un café en écrivant et, si possible en écoutant de la musique instrumentale (bandes originales de films où de jeux, musique classique). Et puis le chat n’est jamais loin pour me souffler des répliques !
Combien de temps vous a demandé l’écriture de votre premier roman ? Et aujourd’hui, combien de temps vous faut-il en moyenne pour écrire un roman ?
Chevauche-brumes m’a demandé sept mois (sans compter les corrections avec l’éditeur). Il s’agit de mon seul roman alors je ne peux pas en tirer de généralités.
J’ai également écris quelques nouvelles mais qui ne sont pas encore publiées pour l’instant.
Si vous avez pratiqué l'art de la nouvelle, quels enseignements en retirez-vous ? Vos nouvelles publiées ont-elles influencé les éditeurs qui ont pris en charge votre roman ?
Je me suis mis aux nouvelles après le roman et bien que ce format soit plus court, il est également complexe car il faut faire passer un maximum d’idées et de ressentis dans un délai très bref. C’est comme un court métrage : il faut faire preuve de concision sans pour autant sacrifier au « souffle » du récit. Ce n’est pas évident.
Pouvez-vous nous raconter votre accession à l'édition chez un éditeur tel que Mnémos ?
J’ai envoyé à Mnémos mon manuscrit avec une lettre de motivation et une présentation de mon roman. C’est cette lettre qui a fait la différence. Je ne savais pas à l’époque mais Mnémos reçoit environ 2000 manuscrits par an. Il est donc impossible de tout lire dans son intégralité. Le premier contact avec l’éditeur c’est cette lettre de motivation alors, petit conseil aux futurs publiés : soignez-là !
Cette lettre a interpellé l’éditeur qui, du coup, a lu le résumé de mon roman et enfin, a attaqué le manuscrit pour finalement, le retenir.
Sur quels projets travaillez-vous à l’heure actuelle ?
Je travaille sur une suite ! Chevauche-brumes est à l’origine un tome unique mais beaucoup de gens m’ont demandé une suite et comme je me suis énormément amusé à bâtir cet univers, je ne me suis pas fait prier !
Quel sentiment éprouvez-vous au regard de vos publications ?
C’est une véritable joie. Quand j’ai reçu la réponse positive de l’éditeur, j’ai sauté au plafond. Et puis suivre tout le processus de mise en page, les premières épreuves de la couverture, les premières critiques… Tout ça est une chouette aventure qui vous amène à rencontrer des gens différents, à vous ouvrir à d’autres auteurs et éditeurs. Et puis j’ai rencontré mes premiers lecteurs que je salue au passage. C’est toujours un plaisir de discuter avec eux dans un salon ou au cours d’une séance de dédicace.
Quel est votre rapport face aux critiques ?
J’essaie toujours de les rendre utiles. Une bonne critique flatte et une mauvaise écorche mais aucun de ces deux résultats n’est utile au final. La bonne critique me réjouit et je me la remémore à chaque fois que je doute, à chaque fois que je me demande si ce que je couche sur le papier vaut la peine d’être raconté. Elle devient ainsi un carburant, un moteur qui vient en appui du plaisir d’écrire et de l’inspiration.
La mauvaise est plus complexe à aborder car elle secoue, surtout quand elle est justifiée. Quand on me reproche d’utiliser des termes élaborés et de faire référence à des technologies qui n’existaient pas aux XVème et XVIème siècles, cela ne me fait ni chaud ni froid : c’est de l’imaginaire (donc liberté vis à vis de la vraisemblance historique) et mon style doit rester personnel.
En revanche, lorsque plusieurs critiques convergent sur un point je m’interroge. Par exemple, beaucoup de bonnes critiques ont toutefois regretté que dans Chevauche-brumes, on n’en apprenne pas davantage sur le monde, le contexte politique et religieux. Si plusieurs personnes ont pointé cela du doigt, c’est qu’il y a effectivement un défaut que je peux corriger. Car si j’écris pour m’amuser, à partir du moment où je publie, je dois également prendre en compte l’avis de ceux qui me lisent.
En l’occurrence, j’ai pris cela en compte pour la suite et j’ai étoffé cet aspect du récit. La difficulté, maintenant, est de développer un univers tout en gardant le souffle et la vitalité que j’ai voulu donner au premier roman.
La critique fait grandir : elle vous interroge sur le rapport que vous nouez avec vous-même. Lorsqu’elle m’atteint trop profondément, j’en déduis que je manque d’une certaine maturité et que je dois prendre de la distance au risque de laisser parler uniquement mon ego.
Que pensez-vous de vos rapports avec votre ou vos éditeurs ?
Cela se passe très bien et quand je jette un œil sur certains contrats proposés par d’autres maisons moins sérieuses, je me dis que j’ai de la chance !
De plus en plus d'auteurs – parfois reconnus - se tournent vers l'auto-publication, que pensez-vous de cette voie ?
C’est une voie comme une autre. Il serait faux de penser que celui qui s’auto publie est nécessairement « moins bon » que celui qui est publié par un professionnel. Cela paraît évident mais j’ai parfois trouvé des gens, sur les réseaux sociaux notamment, qui faisaient preuve d’un véritable mépris pour les « autopubliés » alors qu’eux mêmes n’avaient jamais tenté d’écrire le moindre récit !
C’est une voie à exploiter et qui peut aussi s’assimiler à un acte militant. Il faut simplement l’appréhender comme une autre façon de participer au monde de la culture.
Auriez-vous un conseil à prodiguer aux auteurs en herbe qui espèrent être publiés ?
Surtout, que l’écriture reste un plaisir. Si vous vous amusez en écrivant, cela se verra en vous lisant. C’est mon éditeur qui m’a donné ce conseil lorsque je commençais à m’inquiéter à l’idée d’écrire un second volume.
Ensuite : soignez bien votre lettre de présentation. C’est le premier contact avec l’éditeur. Si vous la bâclez, peu importe que votre roman soit bon, il ne sera peut-être pas ouvert.
Un dernier mot pour conclure ?
Merci pour cette interview. Je suis ravi d’avoir pu échanger avec vous et j’espère vous revoir très bientôt ![/color]
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Sept fois à terre, huit fois debout !