AT Espace(s) 21 - Le parlement des choses spatiales (26 octobre 2020)

Espace(s) n°21 : Appel à contributions
Que peut l’Espace face à une humanité plongée dans de nombreux défis existentiels et crises de société?
De quelle façon le milieu spatial peut se poser comme un lieu idéal de réflexion, d’expérimentation et de création pour repenser la vie sur Terre?
Enfin, que peut nous enseigner l’histoire de l’aventure spatiale sur nos désirs et nos effrois d’une vie différente, d’une société à réinventer ?
De manière récurrente, ce sont les questions que la revue Espace(s), située à l’avant-poste culturel de l’aventure spatiale, veut résolument explorer de numéro en numéro.
De fait, le propos de la revue n’est pas de promouvoir un travail d’anticipation sur une humanité confrontée à des scénarios de science-fiction, de plans B, ou d’exode cosmique, mais tout au contraire d’aller trouver inspirations, réflexions et enseignements dans l’Espace.
On entend ici par «Espace» un milieu où se croisent acteurs majeurs et méconnus,humains et non-humains, territoires et réseaux d’informations.
L’aventure spatiale n’est plus le résultat d’une série d’événements s’inscrivant complaisamment dans la chronologie d’une humanité triomphante mais un terrain où faits, circulations et récits forment le tableau mouvant d’une expérience permanente.
Le milieu spatial devient alors un lieu qui offre la possibilité de contribuer à élaborer, dégagé de tout testament, une politique du cosmos inédite.
Cette politique pourra se penser et s’exprimer dans l’enceinte d’un parlement des choses spatiales.
Au sein de ce parlement, chaque chose du milieu spatial, par exemple la station orbitale ou les satellites, l’orbite basse dans laquelle ils évoluent, la Terre elle-même, la Lune, les astéroïdes, les robots et autres astromobiles ainsi que les dispositifs de communication qui les relient entre eux, mais aussi les habitants immatériels – des super-héros aux anges en passant par les esprits voyageurs –, ou encore les Ovnis, pourra présenter ses doléances par le truchement d’un porte-parole. Ce parlement des choses spatiales pourra également entendre les représentants des communautés utilisatrices de ce milieu, tels les astrophysiciens, les planétologues, les exobiologistes, les astronautes, les touristes, les industriels, les ufologues, les agences spatiales de même que les citoyens des pays qui n’ont pas de moyen d’accès direct à ce milieu.
C’est à partir de la mise en commun de ces points de vue et de leur prise en compte que pourra se constituer une approche moderne de l’Espace.