La littérature de l’imaginaire invente des mondes. Des mondes qui auraient pu être, comme ceux de l’uchronie ou du steampunk. Des mondes qui pourraient advenir, pour le meilleur ou pour le pire, comme ceux de l’anticipation, de l’utopie ou de la dystopie. Des mondes qui pourraient exister ailleurs, peut-être, comme ceux du space ou du planet opera. Et même, si on étend au-delà de la science-fiction, dans les eaux multiformes de la fantasy, des mondes qui fonctionneraient selon d’autres lois que celles de notre physique – des mondes où existerait la magie, des mondes où des créatures fantastiques vivraient à notre insu, ou pas, en même temps que nous.
Par définition, la littérature de l’imaginaire s’enracine dans l’altérité. Mais parce que l’imagination ne peut rien inventer à partir de rien, parce qu’elle recombine indéfiniment des parcelles de Réel, la littérature de l’imaginaire ne se contente pas de dépeindre des univers étranges : elle fait écho avec le nôtre, s’en inspire et l’inspire en retour. Ainsi, certaines saveurs, certaines mélodies peuvent-elles « faire monde » et ouvrir des portes vers l’Ailleurs. Ne doit-on pas à Marinetti un manifeste du futurisme, qui donne la part belle à la cuisine et la musique ?
Le numéro spécial été de la revue Le ventre et l’oreille se propose d’explorer, sans a priori ni limitation, les liens entre ses deux arts de prédilection et la littérature de l’imaginaire, science-fiction, fantasy, fantastique, bit-lit, et tout ce qui nous mettra l’eau à la bouche, ou la puce à l’oreille. Vous avez envie de parler des concerts qui se jouent en ce moment dans votre univers alternatif préféré ? Vous voulez présenter le plat dont raffole votre E.T. favori ? Joignez-vous à nous ! Nous attendons vos propositions, vos envies, vos questions.
Date de remise : 31 juillet 2020.
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Ils ignoraient que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
Mark Twain
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