J'avais essayé "Libration" de Becky Chambers, qui m'a glissé des mains avant la moitié.
Quelques inter-chapitres pseudo techniques pour payer son obole au jargon SF et le reste, c'est la petite maison dans la galaxie oui-oui. Lecture ennuyeuse et aucune idée à retenir pour l'écriture. Qui confond mièvrerie et humanisme (des romans peuvent décrire des situations assez dures qui pourtant élèvent le lecteur dans son humanité, "Retour en terre" de Jim Harrison m'avait fait cet effet, avec ses personnages cassées par la vie et pourtant superbe de courage. De même pour des classiques comme "Germinal" ou "Les Misérables". Bref.). Succès peu compréhensible. Ou plutôt si, et j'ouvre cette parenthèse qui rejoint les discussions sur la médiocrité :
Toute institution (école, prix littéraire, musée, éditeurs, administration, etc.) est engagée dans une lutte économico-médiatique où elle joue sa survie en occupant le terrain, en privilégiant la visibilité au détriment de l'œuvre. Il en va de son prestige, de son attrait, de ses financements.
Donc, pour ne pas laisser la place aux concurrents, pour brailler son existence, pour rétro-justifier ses dépenses budgétaires, la qualité n'est plus mesurée en jugeant de l'œuvre, mais selon l'ostentation de la dépense. Ainsi la cotation ne signifie rien d'autre que l'œuvre a de la valeur parce que l'on a acquise en tant qu'outil de reconnaissance symbolique, garant d'une place dans un économico-éco-système. Ce n'est pas qu'une question de capitalisme au sens industriel du 19 ème siècle. C'est plutôt la société du spectacle où l'œuvre est devenu, objet de reconnaissance, publicité.
Je prends un exemple. Imaginez que l'Académie Goncourt annonce : "Pour la troisième année consécutive, faute d'œuvres suffisamment fortes, audacieuses, originales et émouvantes, le prix Goncourt ne sera pas attribué."
Oui, bon, je sais, on nage en pleine science-fiction lol
Et donc, ce prix perdrait sa place d'institution, on n'en parlerait pas ou moins dans les journaux, les librairies, bibliothèques.
Alors que chaque année, à la même période, qu'importe le titre et l'auteur, c'est "Avez vous lu le Goncourt de cette année ?" Et l'heureux éditeur du lauréat de rentrer dans le jeu et se frotter les mains devant les ventes.
Cette logique explique aussi parfaitement l'art contemporain: qu'importe les œuvres, une galerie ou un musée a besoin d'en acheter pour exister sur le marché de l'art.
Bref : le travail invisible n'existe pas ; l'existence est égale à l'étalage de la possession, quitte à dilapider des valeurs (éthiques et monétaires).
Quelques inter-chapitres pseudo techniques pour payer son obole au jargon SF et le reste, c'est la petite maison dans la galaxie oui-oui. Lecture ennuyeuse et aucune idée à retenir pour l'écriture. Qui confond mièvrerie et humanisme (des romans peuvent décrire des situations assez dures qui pourtant élèvent le lecteur dans son humanité, "Retour en terre" de Jim Harrison m'avait fait cet effet, avec ses personnages cassées par la vie et pourtant superbe de courage. De même pour des classiques comme "Germinal" ou "Les Misérables". Bref.). Succès peu compréhensible. Ou plutôt si, et j'ouvre cette parenthèse qui rejoint les discussions sur la médiocrité :
Toute institution (école, prix littéraire, musée, éditeurs, administration, etc.) est engagée dans une lutte économico-médiatique où elle joue sa survie en occupant le terrain, en privilégiant la visibilité au détriment de l'œuvre. Il en va de son prestige, de son attrait, de ses financements.
Donc, pour ne pas laisser la place aux concurrents, pour brailler son existence, pour rétro-justifier ses dépenses budgétaires, la qualité n'est plus mesurée en jugeant de l'œuvre, mais selon l'ostentation de la dépense. Ainsi la cotation ne signifie rien d'autre que l'œuvre a de la valeur parce que l'on a acquise en tant qu'outil de reconnaissance symbolique, garant d'une place dans un économico-éco-système. Ce n'est pas qu'une question de capitalisme au sens industriel du 19 ème siècle. C'est plutôt la société du spectacle où l'œuvre est devenu, objet de reconnaissance, publicité.
Je prends un exemple. Imaginez que l'Académie Goncourt annonce : "Pour la troisième année consécutive, faute d'œuvres suffisamment fortes, audacieuses, originales et émouvantes, le prix Goncourt ne sera pas attribué."
Oui, bon, je sais, on nage en pleine science-fiction lol
Et donc, ce prix perdrait sa place d'institution, on n'en parlerait pas ou moins dans les journaux, les librairies, bibliothèques.
Alors que chaque année, à la même période, qu'importe le titre et l'auteur, c'est "Avez vous lu le Goncourt de cette année ?" Et l'heureux éditeur du lauréat de rentrer dans le jeu et se frotter les mains devant les ventes.
Cette logique explique aussi parfaitement l'art contemporain: qu'importe les œuvres, une galerie ou un musée a besoin d'en acheter pour exister sur le marché de l'art.
Bref : le travail invisible n'existe pas ; l'existence est égale à l'étalage de la possession, quitte à dilapider des valeurs (éthiques et monétaires).