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J'ai trouvé un site bien fichu pour le voyage dans l'espace. Je cherchais des histoires de vitesse de vaisseaux.
http://villemin.gerard.free.fr/aScience/Vitesse/Vaisseau.htm#vitesse

C'est vraiment pour les débutants (moi). Il y a beaucoup d'échelles et de comparaisons.

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C'est pour cela que les déplacements de vaisseaux dans les romans se font souvent en contraction de l'univers et autres artifices quantiques.

Sauf dans "la guerre éternelle" où les déplacements prennent des années, avec des conséquences temporelles irrémédiables pour les voyageurs.

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Il y a un bouquin de Poul Anderson, Tau Zero, dont le sujet est justement le voyage. Il utilise la méthode du bouclier de photons pour déplacer son vaisseau avec une accélération de 1G permanente. Plus le vaisseau approche de la vitesse lumière, plus son temps de décélération grandit en proportion. Or, bien sûr, à ces vitesses, la moindre poussière peut détruire le vaisseau, et, évidemment, il y a une tuile à un moment, qui empêche la décélération prévue et renvoie le vaisseau dans une boucle d'accélération infernale… Je ne vous spoile pas la fin, mais tout est crédible et la postface de Roland Lehouq vient expliquer les principes physiques à l'œuvre. C'est super intéressant. Bon, littérairement, c'est pas extraordinaire, ceci dit : les interactions des personnages sont très étranges, très orientées cul et rapports d'autorité. Un brin chiant sur ce plan. Mais ça vaut le coup pour le reste. C'était d'ailleurs un livre que m'avait offert Roshambo ! Merci à lui pour cette découverte *:)*

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Comme le dit Soldier Of Fortune, lorsque les romans portent sur l'histoire des personnages, ces questions ne sont pas expliquées. Dans Star Wars par exemple, on allume les vaisseaux comme on démarre sa voiture...
ou alors, les décalages relativistes sont utilisées pour/par l'intrigue (déphasage social) comme dans "La guerre éternelle" où le thème n'est pas la technologie mais les valeurs humaines.

Lorsque les auteurs se lancent dans des explications plus précises, au tournant les scientifiques discutent de la chose (l'équation dans "Tau Zéro" et un problème au niveau de l'accélération, la plausibilité de la sphère de Dyson dans 'L'anneau monde" de Larry Niven - article "Les réalismes de l'anneau monde" par Julien Wacquez, le moteur à Epstein dans "The Expanse") et comme le souligne Joe, cette approche "réaliste" est souvent au détriment de la psychologie des personnages ou des aspects sociétaux (une technologie évoluée dans une société marquée par les a priori de l'époque de l'auteur).

Même remarque pour les modes de propulsion et les communications.
On peut utiliser une technologie extraterrestres sans trop savoir comment ça marche (StarGate), ou avoir recours à des "trucs magiques" qui court-circuitent les explications : communiquer avec par ansible (inventé par Ursula Le Guin et repris par d'autres comme Orson Card), plier l'espace avec de la poudre de perlimpinpin (Dune)...

Question de modes (dans les années 70, on a eu droit à la voile solaire et à peu près tout, au précog et autres mutants télépathes témoignant des craintes du nucléaire. Maintenant la SF a tendance à se tourner vers des enjeux plus sociétaux et écologiques, féminisme, minorités, solarpunk. Quoi que... "Le problème à 3 corps" c'est plutôt costaud question science mais niveau personnages et société...bof, bof, bof...)  et de genre aussi (hardSF ou space-opéra ?)...
bref, c'est selon chacun son projet : pousser des théories scientifiques et à avoir en répondre niveau cohérence ou raconter une histoire ? 

Re bref, je me rends compte que j'ai zappé cette question de la propulsion dans mon projet actuel :) 
Vais-je tenter une esbrouffe technologique ou zapper le sujet pour me concentrer sur mes personnages ?...

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C'est un sujet passionnant. Aujourd'hui, avec l'avènement de la hard-SF, il est impossible d'utiliser les recettes magiques comme la poudre de perlimpimpim : la SF a évolué. Dès lors, le Voyage dans l'espace doit prendre en compte la relativité générale, non pas comme une théorie mais comme une donnée initiale. Je n'ai plus envie de lire de SF où les vaisseaux sont en gravité 1 g sans explication. On ne peut pas non plus peupler les planètes comme Jupiter de petits hommes verts, on sait que ce sont des planètes gazeuses.

Pour autant, le champ des possibles ouvert est gigantesque.

J'avais une idée jamais développée d'histoire avec une sorte de caste suprême qui serait constituait des pilotes des vaisseaux spatiaux : à chaque aterrissage sur une planète, des siècles se seraient écoulés, des civilisations se seraient succédé... alors que le voyage aurait duré quatre ou six mois pour l'équipage. En s'excluant du cours de l'histoire des hommes, ces vaisseaux seraient des sortes de témoins intemporels, comme des messies surgissant au hasard de l'histoire de la planète concernée. C'est une idée très compliquée à développer, mais pourquoi pas, vous voyez le truc ?

Le concept est très bien développé dans les Guerres Eternelles, qui est énormément en avance sur les questions sexuelles par exemple. Il y a cette situation un peu folle où l'équipage débarque sur une base lorsque l'homosexualité est devenue la norme. Leur hétérosexualité est vue comme une perversion, c'est intéressant, surtout quand on voit quand ça a été écrit. Mais c'est un peu trop diluer dans le message critique du transhumanisme, si bien qu'on ne comprend pas bien si c'est une cirtique de la rigidité des moeurs ou de la trajectoire asymptotique que prend l'humanité dans cet univers.

Pour en revenir au sujet : oui, l'équation du voyage dans le temps est passionnante. SOit dit en passant, les articles de Roland Lehoucq sur le sujet sont à lire absolument. C'est presque mon passage favori de Bifrost !

_________________
Rhino

Nihil Obstat

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Il y a tellement de sujets concernant l'espace...difficile de réponde à tout dans un seul roman.
Par exemple dans The Expanse, la question de la propulsion est explicite mais, comme je l'avais fait remarqué sur la page FB Fan de sf, et les radiations ? Dans la série, la coque des vaisseaux me parait bien petite pour être blindée contre les rayonnements cosmiques cancérigènes. 

Après je pense qu'il y aura un public pour tout, quelle que soit l'époque : Tau Zéro et L'anneau Monde c'était il y a 50 ans (parus en 1970 et 1971). Et comme je le disais dans un autre post, c'est pas parce qu'on utilise un smartphone que cela fait de nous des ingénieurs en informatique. Le concepteur n'est pas forcément l'utilisateur. Cela ne me gène pas que les héros utilisent des choses sans les expliquer. Par contre, qu'un narrateur en pleine action m'explique la théorie des quanta, je ne trouve pas cela vraisemblable. Un combat de sabres lasers, c'est pas une conférence sur la bivalence onde/particule de la lumière :)

Je trouve ton idée bonne Rhino. Faudrait creuser le comment du pourquoi : qui raconte et pourquoi ? Un témoin intemporel  frondeur qui a décidé de révéler aux "mortels" que non, les voyageurs ne sont pas des dieux ?
ou autre chose...

La grande réussite de "La guerre éternelle", c'est comme tu le dis, d'utiliser la SF pour questionner les valeurs et la norme. Finalement, hard sf ou fantasy spatial, c'est ce que j'apprécie dans un roman. 

Et puis la véracité scientifique, ok, mais aussi un peu de poésie, pour nous faire voyager :
« J'ai vu tant de choses que vous, humains, ne pourriez imaginer... Des navires de guerre en feu, surgissant de l'épaule d'Orion... J'ai vu des rayons C briller dans l'obscurité, près de la Porte de Tannhäuser... Tous ces moments se perdront dans le temps... comme... les larmes dans la pluie... »

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Ça doit être ma déformation professionnelle, mais personnellement je ne peux pas écrire une histoire si je n'ai pas une idée relativement précise et réaliste de comment les choses fonctionnent.

Pour ce qui est du voyage dans l'espace, j'avais bien aimé la manière dont était traitée la longueur des trajets dans Dominium Mundi (et notamment l'aspect compliqué et aller-simple de ceux-ci).

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Jonathan, ce n'est pas un défaut de vouloir expliquer, juste une question de projet littéraire.

Notre discussion est assez bien résumée dans l'article "Les réalismes de l’anneau-monde" par Julien Wacquez.
Les scientifiques ont étudié la cohérence du roman, une sphère de Dyson telle que Larry Niven la décrit est-elle possible ? :
Vitesse et comparatifs Img-2-10
Vitesse et comparatifs Img-3-10

Le risque avec cette approche détaillée, c'est que cela ne colle pas. Et en effet, les calculs montrent que la sphère de Dyson serait instable.

La fin de l'article est plus intéressante encore en ouvrant la notion de réalisme :

Vitesse et comparatifs 3_rzoa10

Vouloir être pointilleux sur le plan scientifique, c'est courir le risque de la réfutation.
Et si en plus au niveau sociohistorique, c'est faible, que reste-t-il ?

Cela ne me gène pas que dans Dune la manière de plier l'espace avec de la poudre de perlimpinpin ne soit pas expliquée, parce que la politique, les décors, les personnages sont forts.
Alors qu'à l'inverse, dans la Hard SF (par exemple Greg Egan), si les concepts scientifiques sont vertigineux et me font crépiter les neurones, les personnages me semblent tous les mêmes, pâles et  interchangeables ; le coeur ne suit pas.
Je réfléchis mais je ne trouve pas de roman qui arrive à tout faire en même temps.
Peut-être "Le fleuve des dieux" de Ian Mc Donad ? ou certaines nouvelles de Ted Chiang ?

l'article de Julien Wacquez est disponible en intégralité ici :
https://journals.openedition.org/socio/7915

Je ne connaissais pas "Dominium Mundi", je vais me renseigner :)

Hum...à la réflexion, cela vaut peut-être aussi pour la Fantasy: à quoi bon créer un système de magie original et sophistiqué sans personnage pour l'incarner, le porter, le vivre ?
mais je m'avance, d'autres plus calés en Fantasy pourraient nous le dire.

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Hum...à la réflexion, cela vaut peut-être aussi pour la Fantasy: à quoi bon créer un système de magie original et sophistiqué sans personnage pour l'incarner, le porter, le vivre ?
mais je m'avance, d'autres plus calés en Fantasy pourraient nous le dire.


A mon sens, sujet à caution vu que la Hard sf ne m'a jamais réellement emballée, je préfère résumer la problématique telle que proposée ci-dessus. Dans un bref essai rédigé à la fac, je m'étais intéressé aux espaces interactionnels de communication synchrone. Des ansibles de Le Guin, à la poudre de cheminette de Rowling, en passant par les holodecks de Star Trek, le Palantir de Tolkien ou les cyberdecks de Gibson la question n'est pas tant ce que je propulse, à quelle distance et par quel truchement mais davantage : Est-ce que mes neurones dansent la salsa sans faire appel à une quelconque suspension d'incrédulité? Est-ce que la scène est suffisamment badass et les enjeux excitants?

Peut-être vaguement hors-sujet et je m'en excuse par avance. Mais si une Delorean carbure aux déchets organiques pour plier l'espace et le temps, je laisse respectueusement le réalisme et la science dure à ses honorables passionnés.

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Rhino a écrit:
On ne peut pas non plus peupler les planètes comme Jupiter de petits hommes verts, on sait que ce sont des planètes gazeuses.

C'est pourtant ce que fait Lucazeau dans "la nuit du faune" *;)*

Rhino a écrit:
Il y a cette situation un peu folle où l'équipage débarque sur une base lorsque l'homosexualité est devenue la norme. Leur hétérosexualité est vue comme une perversion, c'est intéressant, surtout quand on voit quand ça a été écrit.

Je te renvoie au sublimissime texte d'00rt : "Blasphème au pays d'Helgebeth", qui traite magnifiquement de ce sujet !

Rhino a écrit:
SOit dit en passant, les articles de Roland Lehoucq sur le sujet sont à lire absolument. C'est presque mon passage favori de Bifrost !

Oui, Lehouq est passionnant, je ne rate aucune de ses conf' aux Utopiales (et il fait salle comble systématiquement) *;)*

Louise a écrit:
Dans la série, la coque des vaisseaux me parait bien petite pour être blindée contre les rayonnements cosmiques cancérigènes.

Oui ! C'est bien traité dans "Mars la rouge", d'ailleurs, où il existe un compartiment en plomb dans lequel les passagers se réfugient en cas de vent solaire. Je te dis ça de mémoire, parce que j'ai dû le lire il y a plus de vingt ans *;)*

Louise a écrit:

Et puis la véracité scientifique, ok, mais aussi un peu de poésie, pour nous faire voyager :
« J'ai vu tant de choses que vous, humains, ne pourriez imaginer... Des navires de guerre en feu, surgissant de l'épaule d'Orion... J'ai vu des rayons C briller dans l'obscurité, près de la Porte de Tannhäuser... Tous ces moments se perdront dans le temps... comme... les larmes dans la pluie... »

*j'm* *j'm* *j'm* *j'm*

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Louise a écrit:
« J'ai vu tant de choses que vous, humains, ne pourriez imaginer... Des navires de guerre en feu, surgissant de l'épaule d'Orion... J'ai vu des rayons C briller dans l'obscurité, près de la Porte de Tannhäuser... Tous ces moments se perdront dans le temps... comme... les larmes dans la pluie... »

*j'm* *j'm* *j'm* *j'm*[/quote]

Bientôt les textes de Roy édités à la Pléiade... Ah ben non, il a pas eu le temps. :/

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En fait, j'aime considérer le réalisme sous toutes ses formes (pas uniquement physico-mathématique) comme une contrainte d'écriture au sein de laquelle je vais essayer de faire vivre une poésie, justement. Exactement comme des contraintes de forme dans le genre Oulipo permettent paradoxalement de libérer la créativité. Parce que sinon, je suis bien d'accord : un traité de pseudo-physique inventée peut être intéressant mais ne fait pas une bonne histoire sans personnages, événements et thèmes vivants pour la porter. Exactement comme certains romans de Hard SF trop "stériles" ou certaines histoires de fantasy mal ficelées.

C'est d'ailleurs tout le problème que j'avais avec un de mes projets : jusqu'à récemment j'avais un univers excessivement complexe et "cohérentisé" mais aucune histoire à faire vivre dedans. Ça a changé il y a peu, ceci dit. Une histoire est en train d'y naître ^^

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Concernant les nouvelles, je suis parfois assez précis sur certains points scientifiques, et beaucoup moins sur d'autres : cela dépend surtout de l'intérêt que cela peut avoir.

_________________
Ils ignoraient que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
Mark Twain

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