La Fantasy de mœurs est une sorte de sous-genre hybride de fantaisie traditionnelle et d’une forme de comédie de mœurs. Une histoire de Fantasy de mœurs n’est pas nécessairement comique et diffère de la Fantasy traditionnelle en ce que les ennemis ne sont pas des bêtes magiques ou des armées de chevaliers, mais plutôt des voisins et des pairs. Les histoires ont tendance à être situées en milieu urbain avec des structures sociales complexes, hiérarchiques. La société est souvent généralement post-médiévale avec une faible technologie (ou pas) et un niveau de sophistication élevé (ce qui signifie beaucoup de formalités et de multi-couches).

Mis à part le cadre, les histoires de Fantasy de mœurs partagent aussi une sorte de ton : spirituel et ironique. Cette tonalité est influencée par des géants de la littérature comme Jane Austen et Georgette Heyer. Elles ont aussi tendance à tomber dans la capitale « R » de la catégorie Romance.



CARACTÉRISTIQUES


  • Niveau de magie :

Faible. La magie est présente, mais souvent minimisé dans ce sous-genre.


  • Niveau des grandes idées et des implications sociales :

Modéré. Les aspects sociaux de ces histoires sont au cœur de l'histoire et constituent la base de toute l'action. Il y a habituellement un certain point de la structure sociale qui sous-tend l'action de l'histoire, ainsi que la motivation des personnages. La Fantasy de mœurs, comme la comédie de mœurs, est auto-réflexive par le sous-texte ou par l'ironie.


  • Niveau de caractérisation :

Modéré. Les histoires de la Fantasy de mœurs emploient souvent de grands groupes de personnages, mais ils ne sont pas toujours des personnages originaux. Les personnages ont tendance à se livrer. Ce qui est particulier à ce sous-genre est que la société imaginée devient un personnage. La société est révélée et examinée de la même façon que les personnages sont développés.


  • Niveau de complexité des intrigues :

Élevée. L'intrigue dans les histoires de la Fantasy de mœurs a tendance à être complexe avec plusieurs instigateurs. Déguisements et échange d'identité sont fréquents, tout comme les enchevêtrements romantiques.


  • Niveau de violence :

Faible. Ce ne sont pas des histoires au sujet d’armées écrasantes, de duels de magiciens, ou de batailles épiques du Bien et du Mal, de sorte que la violence n’est pas vraiment une part de la plupart des intrigues de la Fantasy de mœurs. Il y a de la violence souvent chargée politiquement qui se passe en bordure de l'histoire principale cependant.


  • La fantasy de mœurs n’est pas pour vous si…

Si vous n’aimez pas les histoires qui tournent autour d’une intrigue sociale. Ce ne sont pas des histoires de grands combats entre magiciens et des batailles épiques du Bien contre le Mal ; de nombreux éléments de fantasy traditionnels sont en effet minimisés dans ce sous-genre.


Traduction libre de l’article Fantasy of manners issu de bestfantasybooks.com.



TÉMOIGNAGE & OUVRAGES


Ellen Kushner, auteure américaine publiée a écrit:
Nous [ndt : les écrivains de la même génération que Ellen Kushner, tels que Steven Brust, Emma Bull, Faren Miller et Elizabeth Willey] avions, sans le vouloir, tourné le dos au grand Waouh, au profit d'une sorte de fantasy de chambre, non pas définie dans un Moyen-Âge imaginé d'armures et de grandes salles, mais dans les périodes ultérieures, où l'esprit et les mœurs font ou brisent le destin de quelqu'un. Peut-être parce que nous avons eut une vie sociale dans les années 60, nous étions fascinés par la façon dont cette chose bizarre et étrangère, la bienséance, agissait comme de la magie : apprenez ces règles, et vous réussirez dans le monde adulte ; brisez-les, et vous aurez mieux que tout le monde, ou aurez des alliés puissants !



À la pointe de l'épée, Ellen Kushner.
Jhereg, Steven Brust.
Gormenghast, Mervyn Peake.
Gloriana ou la Reine inassouvie, Michael Moorcock (également à classer comme Uchronie).