Barla a écrit: Je ne dis pas le contraire, ça m'est arrivé de discuter, mais indirectement car je ne vais pas voir les gens (je ne sais pas quoi leur dire en fait
)
Moi non plus !
Pire, lorsqu'ils comprennent que tu es là pour proposer ta prose et que tu es le seul visiteur.
En général, je dis "Bonjour", et je balance une connerie pour briser la glace.
Quand je rate mon jet de dés, il arrive que ça forme un glacier à la place. Je le vois direct au rictus de la personne en face de moi. Elle se précipite alors vers une pile de flyers qu'elle dépose à l'autre bout du stand.
C'est le moment que je choisi pour disparaitre à tout jamais et tenter ma chance ailleurs.
Voilà pour le côté raté.
Pour le côté réussi, un dialogue sous forme de bras de fer motivation/démotivation s'engage. On peut le gagner si on trouve des lectures communes, des auteurs qu'on aime beaucoup pareil.
Tu repars avec une carte de visite que tu pioches au hasard.
Au mieux, tu plantes un jalon en achetant cher un gros bouquin (car y en a pas de petit) que tu te fais dédicacer par un illustre inconnu avec une écriture de CE1. Il en est au tome 3 d'une histoire dont tu n'as jamais entendu parler.
T'es en nage sur le chemin de la gare, tellement ton sac est lourd. Tellement tu as picolé la veille pour noyer ton désespoir et te dire qu'au moins tu n'es pas venu pour rien. Dans le TGV du retour, encore essoufflé alors qu'il démarre, tu le lis en te disant "Ah ok, c'est bien foutu son truc." Mais t'as lu la quatrième de couv et tu te rends compte qu'elle est diluée dans les 500 premières pages du roman qui en fait 660.
Tu y retournes l'année suivante car tu as bien bossé cette année et que tu es mazochiste.