Si tu as aimé Conquistadors le prix de l'Académie de cette année, Civilization de Laurent Binet, est pour toi. C'est écrit sèchement, comme un livre d'histoire, mais la découverte de l'Europe par les Incas est très chouette ^^.
Dernière lectures Sf pro :
Mémoires d'Outremort, Buehlman
1978, New-York, la Big Apple, le rock et le punk vivent leurs heures de gloire. Joey Peacock, 14 ans, aime sa ville qu’il redécouvre à chaque fois qu’il prend le métro, et ce depuis presque 40 ans. Car Joey est un vampire éternellement adolescent. Des bas-fonds où il vit au milieu des clochards avec son clan au Village, en passant par les gratte-ciels et Central Park, Joey joue avec les artères de New-York, se gorgeant du sang de ses habitants. Jusqu’au jour où, au détour d’une rue, il croise de mystérieux enfants vampires...
Sans révéler l’intrigue, Christopher BUEHLMAN revisite le thème du vampire. Loin de l’aristocratie d’un Lestat ou Louis de la Pointe du Lac, totalement à l’opposé de ceux qui brillent à la lumière du soleil, ses vampires relèvent plus de la beat generation, des hippies et de la vision d’un underground new-yorkais peuplé de dingues et de paumés. Joey Peacock, le narrateur, rencontre une foule de personnages atypiques et dérangés, maltraités dans leur (non) vie, lui-même jouant le rôle d’un éternel adulescent, faune qui rappelle Puck, sauf que loin d’un songe d’une nuit d’été lui rôde, vole et se repaît de sang humain. Le roman vire parfois au cradingue, enrobé d’une couche gluante d’humour noir qui peut choquer. Loin des clichés et des habitudes, ce roman n’épargne rien ni personne, surtout quand les enfants-vampires apparaissent et rappellent que l’innocence n’existe pas.
La plume est belle, noire et acérée et le roman se lit facilement. Mais des longueurs, l’impression de se faire mener en bateau par les interruptions fréquentes dues à des flashbacks nuancent et le twist final gâchent un peu le plaisir de lecture.
Une belle réécriture de la mythologie vampirique, mais une histoire qui ronfle (malheureusement) un peu trop pour atteindre l’excellence.
L'homme électrique, Victor Fleury
1895. Le drapeau français règne sur l’Europe depuis la victoire de Napoléon à Waterloo. Son descendant, Napoléon IV, engage son empire dans un conflit plus ou moins larvé avec le Japon et la Russie. Dans la toile d’intrigues politico-militaires qui couvent, seuls trois agents d’élites peuvent agir...De Venise à la steppe, en passant par l’Orient Express, la redoutable Comtesse de Cagliostro, l’immonde frère Vacher et le Valet, androïde électrique créé par un génial inventeurs, sont les seuls à même de sauvegarder l’intégrité de l’Empire.
Commençant à Venise sur les chapeaux de roue, se poursuivant en Transylvanie via un voyage sur le mythique Orient Express, ce roman steampunk fait voyager dans une fantastique aventure à la fin du XIXème siècle. Le personnage principal, le Valet, est un automate mécanique qui rappellera aussi bien Frankenstein pour son lien avec son créateur que les Robots d’Asimov. Questionnant sa naissance et sa place dans le monde, entouré d’humains cruels, à commencer par ses compagnons d’aventures, il m’a interrogé alors qu’aujourd’hui on parle de plus en plus d’IA autonomes et d’humanité (voire de transhumanité). Le récit est haletant, l’écriture est maitrisée et les péripéties rocambolesques. Alliant une science de la narration à des personnages attachants, ce roman se lit tout seul avec un grand plaisir pour ma part.
Et en non pro, je suis en train de finir le dernier Guy Gavriel Kay, et c'est de la bombe en barre de cacahuètes si vous aimez les mélanges fantasy et histoire.
Alors que les Empires, s’affrontent, le romancier joue sur la notion de frontière, à hauteur d’hommes pris dans les tourbillons d’une ère de changement. De Sarance (Byzance) à Séresse (Venise) en passant par d’autres lieux puisant leurs inspirations dans la Méditerranée ou les Balkans, l’auteur nous mène à la suite d’une amazone, d’un guerrier, d’une espionne et d’un peintre dans une successions de scènes qui mêlent espionnage, arts, politique et poétique. Cette galerie de personnages est magnifiée par la plume exquise du conteur. Si vous aimez déjà la fantasy ou si vous souhaitez la découvrir, Enfants de la Terre et du Ciel est une des plus belles portes pour entrer dans ces mondes envoûtants.
Sur ce, je retourne équiper la dernière commande SF et espérer écrire mon idée pour le concours de nouvelles du forum.