Bifrost et Galaxies acceptent les soumissions de nouvelles

J'apprends au détour de cette chronique que la revue "Bifrost" se plaint de ne pas recevoir suffisament de nouvelles en soumission spontanée :
http://www.yozone.fr/spip.php?article21388

Ce qui me laisse un peu songeur parce que :
- Ils n'ont pas à proprement parler d'appel à textes, et que même si leur page contact mentionne qu'ils acceptent les nouvelles, je suis assez certain que ce n'était pas le cas d'une version précédente.
- Si on épluche leur sommaire, on en retire l'impression, semble-t-il trompeuse qu'ils ne publient que des traductions, des ré-impressions de classique ou des auteurs ayant un pedigree, et sur invitation.
- Ils trainent une réputation (surtout l'un de leurs chroniqueurs) de chier allègrement sur la production des fanzine francophones (qui eux se donnent la peine d'ouvrir des AT et d'entretenir des comités de lecture).

Je vais quand même me le tenir pour dit, et je tenterais pour voir ma chance à l'occasion si j'estime avoir un "gros" texte sous le coude. Ça reste une référence, avec une grosse diffusion, donc pourquoi pas, et je pense qu'ils payent. Menfin bordel, s'ils veulent des textes, il suffit de demander poliment.

Par ailleurs, en me renseignant sur cette histoire, je découvre qu'il est aussi possible de tenter sa chance en libre chez leurs voisins de Galaxies... Même si là-bas il y a un canal plus naturel qui consiste à candidater au Prix le Bussy.

C'est toujours bon à savoir (quoi qu'il en soit, je partage ton avis). Merci pour l'info.

Mini-témoignage qui va dans le sens de la perplexité de Vivien: au début de l'été, alors que je ne connaissais pas encore l'Orée des conteurs ni les différentes revues de l'imaginaire, j'étais tombé sur leur site, j'avais vu effectivement qu'on pouvait leur envoyer une nouvelle, et j'avais donc envoyé ma seule (brève) nouvelle vaguement SF (post-apocalyptique). Résultat, 4 mois après: rien. le grand silence internautique. Même pas un mail pour dire un truc du genre "on a bien reçu ta proposition" ou "ça nous intéresse pas, dégage, raclure". Comme si rien ne leur avait été envoyé. A la limite, je me disais, les pauvres choupinous, ils reçoivent 2000 nouvelles par semaine, ça les fatigue trop, ils arrivent même pas à cliquer pour envoyer un message de refus tout fait pour tout le monde. Mais alors là, si en plus ils se plaignent de ne pas recevoir assez de textes "spontanés", ça devient franchement comique. Perso, je ne risque pas de leur renvoyer quoi que ce soit.

Hum, ça donne envie de leur envoyer quelque chose, tout ça, c'est fou.

Ce qui peut faire envie, c'est le tirage à quatre chiffres...

Et puis ils sont vraiment pointus, et je pense que mes goûts un peu exigeants se rapprochent des leurs, c'est ça le plus frustrant. Mais ils se prennent vraiment pour le centre du Monde, confondent allègrement exigence critique et méchanceté gratuite avec les créateurs, et n'ont pas l'air de se rendre compte qu'ils ne peuvent se la jouer exigeant que parce qu'il y a une véritable industrie qui leur mâche le travail ( facile d'aller se servir en nouvelles aux US, ou des éditeurs pros, puis une scène critique solide vous mâche le travail de sélection; puis de faire mine d'être surpris quand ça ne vous tombe pas tout cuit dans le bec en France).

Effectivement, ça rassure...

Hé bien, j'ai acheté leur dernier numéro sur Greg Egan, curieuse que j'étais de voir combien ils étaient sublimes et géniaux

Et oui, il y a tout un éditorial qui explique qu'en effet, ils ne reçoivent que très peu de textes de nouvelles francophones, 79 si mes souvenirs sont bons pour l'année 2016 ou 2017; contre 500 soumissions de romans pour leur maison Le Bélial.

Mais en tous cas, effectivement, ils ont un tirage de 1500 à 2000 numéros. C'est donc l'opportunité d'être lu, pour un auteur.
Leurs chroniques et dossiers sont chouettes, cela dit.

Je vais comparer avec Solaris, revue canadienne ouverte aux autres genres de la SFFF, acquise pareillement aux Utopiales pour découvrir. Je vous dirai :)

Dernière édition par Plumedesable le Mer 12 Juin 2019 - 10:38, édité 1 fois

Merci Emilie !

Plumedesable a écrit:

Et oui, il y a tout un éditorial qui explique qu'en effet, ils ne reçoivent que très peu de textes de nouvelles francophones, 79 si mes souvenirs sont bons pour l'année 2016 ou 2017; contre 500 soumissions de romans pour leur maison Le Bélial.

79 ? . C'est moins que ce que reçoit AOC sur l'année, et tout juste ce que reçoit Etherval... pour un seul numéro. Le Bussy et Réalities reçoivent deux fois plus quand ils font un appel annuel (et c'est de l'ordre de 10x moins que ce que reçoit Asimov's ou F&SF aux USA, mais je m'égare). Et aucun de ces "petits" acteurs ne prétend chier un lingot d'or à chaque publi sur une base de recrutement aussi réduite...

Le plus drôle, c'est que je ne serais pas surpris que leur liste de soumission soit d'un niveau moindre de celle d'un fanzine. Peut être ont-ils de temps en temps un texte par un écrivain reconnu qui s'encanaille à produire une nouvelle, mais le gros des producteurs ce sont des petits comme toi et moi, qui n'ont pas vraiment Bifrost dans le viseur. Reste les grands innocents pas encore renseignés, qui n'écrivent pas tous aussi bien que Marc S. .

Plumedesable a écrit:

Et de déplorer la qualité globale : hélas, ils aimeraient publier des auteurs francophones, c'est même leur credo, à la base, mais le problème, selon eux, c'est que la qualité des textes n'est pas au rendez-vous. Pas de bons textes francophones, donc, voilà pourquoi ils sont obligés, bien à contre cœur, de publier des traductions. Dur la vie!

C'est donc bien ce que je pensais... Comme tu dis, dur la vie. Ca fait tellement longtemps qu'ils n'ont pas vu un auteur français à l'état sauvage qu'ils en deviennent incapable de comprendre e qui pourrait en pousser un à soumettre à leur canard. Au fait, j'ai laissé un message sur leur Facebook exposant (gentiment...) ce point de vue du petit scribouillard que je suis... Tu crois que j'aurais eu droit à une réponse ?

Plumedesable a écrit:

Leur chroniqueur de revues, Thomas Day, a une dent contre Galaxies, sur lequel il tire à boulets rouges dans chaque numéro. Je ne sais pas ce qu'il y a comme historique derrière, mais c'est assez marrant, car totalement injustifié et subjectif. On dirait qu'il a plaisir à gâcher deux heures de sa vie à chaque sortie de Galaxies, rien que pour pouvoir les démolir, cherchez le bug.

Oui, le mec est proverbial. Il a plein de copain du côté de présence d'esprit/AOC aussi, d'après ce que j'ai compris.

Plumedesable a écrit:

Je vais comparer avec Solaris, revue canadienne ouverte aux autres genres de la SFFF, acquise pareillement aux Utopiales pour découvrir. Je vous dirai :)

Alors, Solaris, ils ont l'air sympa, pointu, et ils prennent des soumissions libres, mais quand j'épluche le sommaire, je ne vois que des auteurs canadiens, ou presque (contrairement à Brins d'éternité). Ce doit être une politique éditoriale (de bonne guerre). La seule porte que j'y vois, c'est le prix Joël Champetier, surtout si tu es genre vénale (1000 euros !).

Je pense que si Bifrost ne reçoit pas de soumissions, c'est que leur réputation est bien assise et que personne n'ose leur en envoyer... ^^

Vivien a écrit:

Peut être ont-ils de temps en temps un texte par un écrivain reconnu qui s'encanaille à produire une nouvelle, mais le gros des producteurs ce sont des petits comme toi et moi, qui n'ont pas vraiment Bifrost dans le viseur. Reste les grands innocents pas encore renseignés, qui n'écrivent pas tous aussi bien que Marc S. .

En fait j'ignorais totalement qu'ils prenaient des soumissions libres jusqu'à ce qu'une amie m'en parle il y a peu, du coup, comme ils m'avaient enfin répondu par la négative pour une soumission de roman qui datait de mathusalem (et que j'avais totalement oubliée ^^), je leur ai envoyé une nouvelle que j'avais sous le coude. Ils ont répondu assez vite, bien sûr par la négative
Mais je retenterai ma chance dès que j'aurai un texte qui tienne la route, c'est-à-dire pas avant l'année prochaine, parce que mes projets de romans passent d'abord. Les journées ne font que 24 h

Et sinon, ils ont déjà publié des auteurs débutants, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer ;). Je connais son pseudo mais pas son nom de plume, du coup je ne peux pas le citer, mais c'est véridique. Pas lu son texte, mais je ne doute pas qu'il soit de belle qualité :)


Il y avait une revue qui publiait de superbes nouvelles, mais qui a hélas disparu, c'est Fictions. J'ai les deux derniers numéros, et c'est là que j'ai découvert Ken Liu, ou d'autres auteurs dont j'ai oublié le nom, mais dont je n'ai pas oublié le texte - certains étaient drôles, uniques, ou vraiment émouvants :).

Ah, et il y a Angle Mort, qui ne prend plus de soumissions, mais propose d'excellents textes.

Le prix Joël Champetier a été remporté cette année par un texte de steampunk. Ils ont l'air ouverts à tous les genres de la SFFF :)

Voici une interview d'octobre 2017 concernant Bifrost :
lien vers la page

Ils y reprennent effectivement les mêmes arguments.
Il n'y a plus qu'à tous leur envoyer une nouvelle, qu'ils soient submergés de qualité et que Biofrost redevienne 100% francophone grâce à l'Orée

On peut tenter (j'ai une nouvelle pour eux, mais j'attends les résultats de quelque chose -déjà envoyée mais je ne sais pas si le côté SF passera-, donc pas avant l'automne). Mais s'ils ont décidé que de toute façon "c'est français donc c'est trop nul", on peut envoyer ce qu'on veut, leur excuse est toute trouvée (c'est pas notre faute, c'est les auteurs) et ils ne changeront rien. 
C'est fort quand même, ces ME qui ne reçoivent que des mauvais manuscrits alors que les autres reçoivent des perles. A croire qu'elles ont un aimant à mauvais/ repoussoir à bon  *sifflote* (problème d'émoticônes qui ne fonctionnent pas)

Je pense plutôt qu'ils ont une certaine idée (très exigeante) de la SF, qui ne correspond peut-être pas à ce que produisent les auteurs français - question de tendances, de modes, que sais-je...

Peut-être, enfin, pour moi, c'est pareil. S'ils trouvent tout mauvais, c'est peut-être eux qui devraient se remettre en question (ou simplement reconnaître qu'ils ont des goûts à l mode anglo-saxonne et c'est tout) plutôt qu'aller affirmer qu'ils voudraient publier des Français mais ne peuvent pas parce que c'est trop mauvais.

S'ils étaient un peu plus précis, on pourrait peut-être mieux se faire une idée : que trouvent-ils mauvais ? Le style ? les thèmes abordés ? Leur traitement ?
C'est dommage qu'ils soient si vagues...

Tiens, j'ai retrouvé mon mail de refus ^^ :

Bifrost a écrit:

Nous vous remercions de l’attention que vous portez aux éditions du Bélial’. Je suis cependant au regret de vous informer que votre nouvelle intitulée xxxxx n’a pas été retenue pour publication.

En effet, votre nouvelle ne correspond malheureusement pas à ce que nous souhaitons publier en ce moment dans Bifrost. Si vos personnages sont intéressants et l'intrigue plutôt sympathique, la chute semble un peu décevante au regard du temps passé sur l'enquête. Nous privilégions des textes plus percutants.

Et il est vrai que la chute était moyenne.

Thierry, le plus simple pour te faire une idée de ce qu'ils veulent,  c'est de lire ce qu'ils publient.

Récemment je leur ai envoyé une nouvelle dans un tout autre genre, pour tester. C'est une nouvelle que j'aime vraiment beaucoup, et je suis assez curieuse de voir ce qu'ils vont en dire. J'ai déjà eu une réaction de qqn qui ne savait absolument pas que c'était moi qui l'avais écrite, et ma foi ses remarques étaient plutôt fondées : pour lui cela représentait un ou des points négatifs, pour moi, non. On verra...

Plumedesable a écrit:

c'est de lire ce qu'ils publient.

Voici un conseil plein de bon sens => je viens de m'abonner pour cette année.

Bien sûr, par curiosité, j'aimerais bien voir aussi ce qu'ils publient. Mais en même temps, j'avoue que je n'ai pas envie de donner mes sous à des gens si suffisants quand ils parlent de ce qu'ils n'aiment pas.

Oui, peut-être, mais malheureusement ils sont bons... Très bons, même

oui, mais non, ça ne me suffit pas. Et puis, si ça se trouve, comme je ne suis pas très tournée auteurs anglo-saxons (bon il y en a que j'aime bien quand même, ce n'est pas absolu), ça ne répondrait pas à mes goûts, alors je regretterais encore plus ^^

Bien sûr, Barla, si tu ne le sens pas, tu ne le sens pas et c'est ton droit !

(Personnellement je ne partage pas ton peu d’appétence pour les auteurs anglo-saxons. Sans me limiter à la SF, beaucoup d'auteurs parmi mes préférés sont américains ou anglais, mais bien sûr je suis ouverte à toutes les littératures du monde, tous genres confondus.)

EDIT: d'ailleurs, je pensais à un truc. Si Bifrost affiche un certain élitisme, Galaxies au contraire a une politique éditorialiste beaucoup plus ouverte. P.Gévart veut vraiment donner sa chance aux talents débutants, tout en continuant à publier des auteurs bien installés.

Dans son éditorial du numéro 59, consacré à Christine Renard, il annonce par exemple avoir donné la place à des plumes féminines, dont deux complètement débutantes (leur première publi, s'entend).

C'est bon à savoir pour Galaxies.

Disons que pour les auteurs étrangers, il faudrait lire en VO pour être certain d'aimer ou pas, en tout cas, pour moi, puisque le style est primordial. Finalement pour ceux que j'aime bien, c'est surtout parce qu'ils ont eu un traducteur très littéraire (genre E. A. Poe). Cela dit, j'aime beaucoup les auteurs russes, mais je pense que leur langue se prête bien à une traduction littéraire en français, car quelque soit le traducteur, j'apprécie.
Après, il y a des auteurs anglo-saxons que j'aime bien aussi, notamment en historique (mais en y réfléchissant, je constate que ce sont plutôt des Anglais dont la façon d'écrire est très européenne. Mais je ne suis pas fermée,  , je ne vais pas refuser de lire un live parce que c'est américain. J'ai vraiment aimé la Route, et j'ai lu cette année un très beau roman sur une vieille femme qui retourne sur une île isolée où son mari était gardien de phare pour attendre la mort).

La Route est un chef d’œuvre ! Mais tout ce qu'il écrit est très fort, cet auteur a un immense talent.

Plumedesable a écrit:

Galaxies au contraire a une politique éditorialiste beaucoup plus ouverte. P.Gévart veut vraiment donner sa chance aux talents débutants, tout en continuant à publier des auteurs bien installés.

Galaxies ne fonctionne-t-il que par AT ? Je n'ai vu aucun autre moyen de soumission sur leurs sites...

Hé non, il faut profiter du concours Alain le Bussy (il vient de se terminer cette année) pour leur proposer des textes. Ou tenter ta chance, ça peut marcher, mais pas d'AT officiellement ouvert.

OK ! Je vais lire Frankeinstein pour tenter celui de la fin d'année, alors !
Merci pour ce renseignement