Je suis plutôt de l’avis de Thierry. À vrai dire, sur un autre de tes textes, j’avais relevé le même mot en pensant qu’il s’agissait d’une erreur.
Le CNRTL accepte peut-être ce sens ancien, mais il n’est même pas indiqué dans celui d’Antidote ou dans le Larousse. De plus, je note en consultant les dicos (y compris le CNRTL) que si le verbe transitif offusquer peut signifier « cacher à la vue », l’adjectif ou participe passé « offusqué » n’est défini que dans son sens figuré. À noter enfin que sur le site du Robert, le mot est uniquement défini dans son sens moderne, mais qu’il y a un encart « sens ancien » avec l’extrait d’un dictionnaire de Furetière publié en 1690 (écrit en vieux françois : «
Cacher à la veuë, empescher ses fonctions, ou son estenduë. Ce chasteau est mal placé, Voilà une montagne qui offusque sa veuë qui la borne. ») Il n’est donc plus ici question de « vieilli » mais carrément d’obsolète, en tout cas du point de vue du Robert. (Dans l’absolu c’est un choix acceptable, les langues évoluant, les mots changent de sens, si ce n’était pas le cas on parlerait toujours gallo-romain, etc.).
Étant donné que l’immense majorité des lecteurs ne comprendra pas le sens ancien, ou pire, pensera que l’auteur s’est trompé dans l’emploi du mot, j’en utiliserais plutôt un autre. Certes, Barla a raison lorsqu’elle dit que lire sert aussi à étendre son vocabulaire, mais ici le mot n’est pas inconnu, seulement employé dans un sens désuet. Le lecteur aura plutôt tendance à supposer l’erreur ou la coquille qu’à ouvrir son dico pour vérifier, et – manque de bol – s’il le fait néanmoins et consulte le Larousse, ça le confortera dans son idée que l’auteur a choisi le mauvais mot… Ou celle qu’il s’exprime comme un châtelain du 17ème s’il vérifie dans le Robert.
Sans vouloir t’offusquer, j’enverrais donc – pour le dire de manière smilingienne – ce terme aux oubliettes !
Dernière édition par Marcheur le Ven 21 Mai 2021 - 10:01, édité 1 fois